Scooter et culture à Nosy Be

Ce matin, nous nous sommes fixés pour objectifs : louer un scooter, passer à Air Austral, faire la balade sur le mont Passot, visiter la distillerie d’ylang-ylang et l’arbre sacré doté de son petit musée. Un programme largement faisable si…

Pour commencer, la location de scooter s’est avérée plus compliquée que prévu. Nous étions pourtant matinaux et avions donc le choix dans le scooter. Sauf que visiblement, louer un scooter pour 3 personnes, ce n’est pas possible.

En effet, nous avions rempli le contrat de location et payé chez le premier loueur trouvé, sauf qu’au moment de partir, le patron est passé par là et nous a prié de redescendre de là immédiatement… Pour le deuxième loueur, nous l’avons joué plus fine : Chaton part seul et demande juste un casque supplémentaire pour moi (Chatounette a le sien !). Le scooter, c’est donc réglé.

En route pour Air Austral. A priori, il serait possible de modifier nos billets sans payer 120€ supplémentaires par personne. Mais pour cela, nous devons repasser à 14h. Cela chamboule tout notre programme ! Car cela ne laisse pas le temps de faire la boucle escomptée. Il est 10 heures et la balade sur le mont Passot dure entre 2 et 3 heures…

Nous décidons donc de partir à la distillerie d’ylang-ylang.

Ce n’est pas la porte à côté. La visite est intéressante. Nous apprenons qu’avec 400 kilos de fleurs ylang-ylang, en 24 heures, on peut obtenir 2,4L d’huiles essentielles.

Il faut voir les conditions dans lesquelles les ouvriers travaillent ! Les « fours » sont chauffés au bois d’ylang-ylang, mais le conduit de la cheminée est bouché, ce qui fait que toute la fumée reste dans le bâtiment. Terrible ! L’odeur qui y règne est, par contre, agréable.

En saison sèche, il n’y a que trois alambics qui sont utilisés : un de 60 L, un de 100 L, et un de 200 L. En saison des pluies, il y a plus de fleurs donc plus d’alambics utilisés. Ceux inutilisés actuellement offrent moins de rendement mais une meilleure qualité. Il en existe trois différentes, la première qualité, contrôlée par un laboratoire, étant difficile à obtenir et représentant qu’une toute petite partie de la production.

Les « fours » fonctionnent 24h sur 24. Toutes les 24 heures, à 13 heures, l’équipe est renouvelée, et les fours nettoyés.

Après cet interlude culturel, nous retournons vers Hell-ville pour y déjeuner. Le temps de manger, il est tout juste 14 heures, l’heure de retourner à Air Austral.

La dame qui nous avait reçus la première fois n’est pas là. D’après son collègue, elle va revenir à 15h. Chaton s’énerve : la dame nous avait dit qu’il fallait absolument être là avant 15 heures, heure à laquelle la demande de modification de nos billets d’avion expirera… Mais s’énerver ne change rien, il faut repasser plus tard.

En attendant, nous partons pour l’arbre sacré, à quelques kilomètres de là. L’arbre en question, un ficus religiosa (ou pipal ou arbre des pagodes ou banian ou arbre Bo ou arbre de la sagesse… il a un paquet de noms!), couvre une superficie de 5000 m2 et fêtera bientôt ses 200 ans.

Le guide qui nous fait la visite, un étudiant en stage pour trois mois, est très intéressant et parle très bien français. Heureusement qu’il est là sans quoi la visite laisserait un petit goût de déception. En effet, nous ne parcourons pas les 5000 m2 à pied mais suivons juste un petit sentier de 150 m de long, grand maximum !

Il poursuit la visite dans le petit musée accolé. Là aussi, son discours est très appréciable et met chaque pièce en valeur. Le musée de Moramonga est loin, ce petit rafraîchissement de l’histoire malgache fait du bien. Et nous en apprenons toujours un peu plus.

Nous repartons à Air Austral. Il est 16 heures. La femme n’est toujours pas là. Une autre femme prend notre « dossier » en main. Il faut attendre la réponse d’Air Austral à La Réunion. Elle prend numéro de téléphone et adresse e-mail pour nous tenir informés voyant que c’est déjà la troisième fois que nous passons aujourd’hui.

Sur le chemin retour, nous nous faisons arrêter par la police. Nous avions passé la journée à les esquiver, tantôt en faisant des détours, tantôt en cachant Chatounette entre nous deux, tantôt en se cachant derrière les tuk-tuks, tantôt en descendant du scooter un peu avant les forces de l’ordre. Cette fois-ci, on n’y échappe pas. Le policier nous montre la « carte grise » de notre scooter, prévue pour 2 passagers uniquement. Nous avons de la chance, la bouille de Chaton à 18 ans sur son permis de conduire, l’a bien fait rigoler, du coup, c’est passé !

Nous retournons chez nous. Chaton nous dépose Chatounette et moi à proximité de notre hôtel (nous n’arrivons pas à trouver la route qui y mène !) pour ne pas nous faire griller auprès du loueur. Il nous retrouve cinq minutes après devant notre hôtel, fier de lui : il a enfin trouvé le chemin qui y mène. Il revient un quart d’heure plus tard, avec le scooter. Le loueur nous le laisse jusqu’à demain soir, à bon prix. Allons-nous enfin réussir à faire le mont Passot ?

De retour chez nous, Chatounette file à la piscine et moi sur l’ordinateur pour rédiger la journée. C’est à ce moment-là qu’Air Austral m’a téléphoné ! Yes ! Ce n’est pas gratuit, mais la modification coûte 2 fois et demie moins cher qu’annoncée au départ. Nous prenons ! Nous évitons ainsi plus de 20 heures de taxi-brousse pour la capitale empestée (au sens premier du terme : la peste y sévit actuellement). Un Français vient d’ailleurs d’en décéder aujourd’hui.

J’avais dit à Chatounette« tout petit plouf dans la piscine le temps que je rédige cette journée et on fait les devoirs ! ». Je la sors de la piscine et l’envoie à la douche. Mais les deux enfants de la veille viennent me voir pour trouver Chatounette… Je les envoie à notre logement. Chaton les reçoit et cède aussi… Nous avons bien fait, ils s’éclatent comme des petits fous ! Chatounette ira même manger chez l’un des deux enfants, un bon parti à en juger par la villa qu’il habite.

Chaton et moi mangeons à notre gargote habituelle puis la récupérons avant d’aller nous coucher.

Pratique :

Logement : Madir’hotel : 70000 A la chambre double (+15000 A/lit supplémentaire mais négocié gratuitement car 6 nuits), piscine, wifi, eau chaude, billard, appareils de musculation, restaurant sur place mais commander bien en avance, en retrait par rapport à la plage (200m ?).

Location de scooter : 30000 A la journée, 50000 A pour deux jours.

Visites : distillerie ylang-ylang : 10000 A/pers. le droit d’entrée + frais de guidage au bon vouloir.

Arbre sacré : 10000 A/pers. l’entrée, musée et guidage inclus.

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