Pétra, on s’en souviendra!
Ah Pétra ! Sacrée Pétra ! J’ai bien envie de commencer à raconter cette journée par la fin! Cela me viderait émotionnellement parlant… En effet, j’ai eu beaucoup d’émotions sur la fin de cette journée, mais en plus de celles qu’on s’imagine avoir quand on découvre Pétra pour la première fois. Je peux vous dire que Pétra, on s’en souviendra!
Allez Chatoune, remets-toi en, et commence par le commencement. Ok.
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Un départ aux aurores
Alors ce matin, notre petit-déjeuner à emporter nous attendait bien ficelé à la réception. En effet, nous souhaitons découvrir Pétra dès l’ouverture, pour éviter à la fois la foule et les grosses chaleurs.
Le site ouvre à 6h, et à 6h17, nos billets sont en poche. Nous sommes quasi seules!! C’est vraiment magique !
Petit conseil pratique au passage : ayez bien sur vous votre Jordan Pass ET votre passeport, les gardiens sont intransigeants, plusieurs visiteurs ont dû faire demi-tour une fois sur place. Et prévoyez énormément d’eau, surtout si vous y êtes, comme nous, en juin.
Enfin, vous pouvez entrer gratuitement dans le site archéologique de Pétra mais il faudra ne pas avoir le vertige… J’explique plus loin!
Le Tombeau aux Obélisques et le Triclinium de Bab As-Siq
Le premier vestige que l’on découvre, quand on vient visiter Pétra, et qu’on paye son entrée!, c’est ce monument qui présage du meilleur pour la suite de la découverte du site archéologique.
A ce moment de la visite, on est bien trop impatient de découvrir le « Trésor » pour s’y intéresser plus que cela mais ça donne le ton et ajoute à l’excitation. Oui, je reconnais, je suis excitée comme une puce à l’idée de découvrir Pétra!
Le Siq
Le Siq … Ah oui, il faut que j’explique ce qu’est un Siq d’abord. Alors moi je croyais que c’était un canyon, ou une gorge, car ça en a clairement l’allure. Mais il s’agit en réalité d’un défilé. Vous aussi vous ne connaissiez ce mot que pour la mode, le 14 juillet ou la pêche ? Ah non la pêche ça s’écrit en 2 mots (des filets). Mais je m’égare. Alors qu’un canyon ou une gorge sont le résultat d’une érosion par l’eau, le défilé est le résultat de la tectonique des plaques. Un défilé, ou Siq en arabe, a la tronche d’une gorge sauf que les parois de chaque côté sont encastrables.
Je reprends. Le Siq, qui mène au Trésor, est magnifique. Toutes ces couleurs ! Et cette étroitesse ! Le Trésor, c’est la première image que vous trouvez quand vous faites une recherche Google sur la Jordanie. Vous voyez?
Nous sommes seules ou presque dans ce long couloir de 1,2 km. Quel sentiment d’être des privilégiées!
Par endroits, quelques points d’intérêts, comme cet « éléphant » si l’on a de l’imagination et le restant de la sculpture d’un chamelier et son chameau (dont il ne reste que les pieds).
Et puis l’impatience commence à monter. L’excitation est à son comble. Allons-nous découvrir le Trésor au prochain décroché? Au prochain pas?
Et puis soudain il est là!
Le Trésor de Pétra ( Al-Khazneh de son vrai nom)
Roo comme je suis émue à sa découverte! Le Trésor se laisse enfin dévoiler entre les parois étroites du Siq. Je le vois. Il se tient devant moi!
Nous restons là une grosse demi-heure, le temps d’admirer, de petit-déjeuner, d’admirer, de lire la partie « histoire » sur Pétra, le Siq, et le Trésor, d’admirer, de photographier et d’admirer encore.
Rue des façades, Théâtre, Marchés, Grand Temple, Bains Nabatéens, Porte du Téménos, Voie à colonnades, Qasr Al-Bint
La suite. Le Siq s’ouvre et alors là c’est défilé de vestiges. Mince, je n’aurais pas dû utiliser ce mot vous allez être perdus! C’est pléthore de tombeaux, sites archéologiques, théâtre romain…. On ne sait plus où donner de la tête et par où nous diriger.
Nous décidons, enfin je décide, Chatounette subit en vérité, de ne m’occuper que de la partie gauche du chemin.
Je découvre donc, dans l’ordre d’apparition, la rue des façades, un théâtre romain, plusieurs marchés, le Grand Temple, les bains nabatéens, la porte du Téménos et le château de Qasr Al-Bint, reliés entre eux par une voie à colonnades.
Le Monastère Al-Deir
A 8h55, oui, j’aime la précision concernant les horaires, nous attaquons la montée pour le Monastère. Là encore, toujours personne aux environs. Chatounette souffre dans l’ascension, j’ai bien chaud aussi, mais la récompense au sommet justifie l’effort.
N’ayant pas vu d’images de ce monastère au préalable, je suis très agréablement surprise ! Je m’étais imaginé des ruines. Mais rien du tout! C’est même l’un des plus grand site de Pétra ! Splendide.
Le temps de savourer les lieux, d’en faire des tours et détours pour admirer les différents points de vue aussi bien sur le Monastère Al-Deir que sur les alentours, la foule commence à arriver.
Et lorsque nous entamons la descente à 10h26, c’est un défilé de gens qui montent.
Enfin, cela doit être rien comparé à la haute saison à en juger par le nombres de boutiques fermées. Il y en a de partout ! Mais pour l’heure, ou la saison, beaucoup sont closes.
Le Tombeau des Lions
Sur la descente, petit crochet pour remonter au tombeau des lions. L’entrée du « chemin » est discrète, et l’atteindre relève de l’escalade. Chatounette a enfin quelque chose d’intéressant à faire! Oui, monter des marches, c’est trop nul, mais escalader dans les rochers, ça c’est cool!
Grande pause repas et sieste
Il est 11h14 lorsque nous arrivons en bas du Monastère Al-Deir. L’heure de déjeuner et de faire la sieste. On se trouve un endroit à l’ombre, au calme, avec une belle vue, sans odeur (oui, dans chaque tombeau ça pue très fort l’urine et les excréments d’animaux), mais les mouches sont de la partie. On ne peut pas tout avoir.
Nous restons là pendant 2h16. Histoire d’éviter les heures où le soleil cogne le plus.
Le Temple aux Lions Ailés, le Palais Royal, l’Eglise Bleue, l’Eglise Byzantine, le Tombeau à l’Urne, le Tombeau de la Soie, le Tombeau Corinthien, le Tombeau-Palais
À l’aller nous nous étions intéressées à la partie de gauche du chemin, donc au retour, nous nous intéressons à la partie gauche (dans le sens de la marche, donc comme on a fait demi-tour…. Je ne vais pas vous faire un dessin).
Nous découvrons ainsi avec plaisir le Temple aux lions ailés, le Palais royal, l’Eglise Bleue, l’Eglise Byzantine, le Tombeau de l’Urne, le Tombeau de la Soie, le Tombeau Corinthien et le Tombeau -Palais. Tous différents, et tous intéressants.
Point de vue pour admirer le Trésor
A 15h , Chatounette commence à en avoir plein les pattes, mais je la motive à trouver la force pour rejoindre le point de vue qui permet de contempler le Trésor depuis un sommet. Qui dit sommet dit grimpette. Heureusement, l’ombre est avec nous.
Quarante minutes plus tard, nous sommes une fois de plus récompensées par la vue. Malheureusement, ce n’est pas le meilleur horaire pour prendre des photos de ce petit bijou.
Nous entamons la descente retour, et cette fois c’est bon, Chatounette est sur les rotules.
Retour par un chemin hors des sentiers battus, et pour cause…
D’après Osmand (une super appli GPS) il nous reste 2 heures de marche pour rejoindre la voiture via un itinéraire différent de l’aller mais pas plus long. Mais il nous reste moins d’un litre d’eau… Et Chatounette est épuisée…
Ça craint un peu. Bon, ça va le faire, on va prendre notre temps, et il n’y a plus de grosses montées, même si ça monte sur une bonne partie du trajet, c’est sensé être en pente douce.
Le début de l’itinéraire est super chouette. Nous passons devant d’autres vestiges dont le Tombeau de Sextius Florentinus, suivons le lit d’un ruisseau à sec, le tout dans un décor magnifique avec ces roches rouges, jaunes, noires, blanches.
Chatounette m’interpelle. « Maman, t’es sûre que c’est par là ? ». « Ba par où veux-tu que ce soit d’autre ? ». Elle réitère sa phrase deux minutes après. Et effectivement, le chemin se corse. Je consulte OsmAnd. Ah, en effet, nous avons dévié de l’itinéraire, il faut rebrousser chemin. Allez, ce n’est pas loin, c’est pas grave.
Puis le chemin devient de plus en plus technique, à un point que je commence sérieusement à flipper pour nos vies! Il y a des endroits, il ne faut vraiment pas tomber ! Cette fois, je ne quitte plus mon appli des yeux. Les « sentiers » partent dans tous les sens.
À un moment, j’hésite entre deux défilés mais un homme au loin me hèle. Je quitte mon itinéraire pour le rejoindre. Bien sûr, il commence à me souhaiter la bienvenue et me faire des salamalecs dans tous les sens, puis m’explique que l’itinéraire est compliqué, que les touristes qui le font sont avec un guide, et que ceux qui osent s’aventurer sans guide finissent par faire demi-tour. Je le remercie pour ses mises en garde, décline sa proposition de thé et lui indique que si je me perds, je reviendrai chez lui.
Retour aux Siqs. A priori, j’ai choisi le bon. C’est tendu, dangereux même, mais ça passe sans casse. Chatounette me signale qu’il s’agit quand même plus d’escalade que de balade. Et elle n’a pas tort.
Nous venions de grimper une partie bien raide quand je déchante sec. OsmAnd m’indique un pont à franchir. Regardez la tête du pont! Là, si je ne devais pas faire bonne figure devant Chatounette, je crois que je me serai mise à pleurer ! On n’a plus d’eau, je commence à m’épuiser, et il va falloir faire demi tour et marcher encore des milliers de kilomètres…
Chatounette me demande alors si le chemin ne serait pas par là. Je m’avance, et en effet. Ouf, sauvées ! Ce pont n’est pas le nôtre. En réalité, le pont que nous devions emprunter n’est plus d’actualité mais en cette période, tous les lits de rivière sont à sec donc pas besoin de pont.
Le chemin ne devient pas pour autant plus simple. Nous tombons sur une vieille dame qui nous tient exactement le même discours que l’homme précédent. Sa fille arrive d’où nous souhaitions poursuivre une minute après. Même discours. Elle nous dit qu’elle se tient disponible pour nous servir de guide. Nous la remercions mais poursuivons.
L’endroit d’où elle vient est flippant au possible. Si je ne l’avais pas vue sortir de là, j’aurais pensé qu’il était impossible de passer par ici. Mon Dieu que j’ai peur. Chatounette, elle, a retrouvé des forces. Le côté « aventure et dangers » l’a regonflée à bloc, même. Heureusement que je sais qu’elle est douée en escalade et sérieuse, sans quoi mon cœur aurait lâché.
Cette difficulté franchie, je suis soulagée mais c’est loin d’être fini. Il y a des gros rochers dans tous les sens, des précipices de partout, ce n’est vraiment pas évident. Et mon téléphone n’annonce plus que 10% de batterie. En tout cas, la trace qu’il me propose est la bonne jusqu’à présent. Il faut juste réussir à la suivre, car visuellement, elle n’est pas forcément logique, pas ultra précise, et je ne peux pas garder les yeux rivés sur mon téléphone, et je ne peux d’ailleurs pas toujours le garder à la main. J’ai vraiment besoin de mes 2 yeux et mes 2 bras pour avancer dans ce périple.
A un moment donné, nous nous retrouvons dans une sorte de cul de sac. Je ne vois vraiment pas par où passer. Au bout d’un moment, je trouve une petite flaque de sable avec des traces de chiens. Moins bien que des traces d’humains, mais toujours mieux que des traces de chèvres, qui, elles, grimpent n’importe où dans les falaises. La trace des chiens était la bonne. Il fallait ramper sous un rocher.
La suite du trajet redevient plus aisée. Et alors quand je découvre cette vue entre les roches sur Wadi Musa, la ville du site archéologique de Pétra, je porte un immense sourire et me détends. Mon portable peut lâcher, on peut finir notre dernière gorgée d’eau, tout va mieux. Il nous faut encore une bonne vingtaine de minutes pour regagner la voiture mais nous sommes regonflées à bloc.
Je ne vous dit pas le soulagement en nous affalant dans les sièges de l’auto ! Il est 18h15. Nous avons dû parcourir 20 kilomètres, dont un certain nombre dans du sable.
Finalement, ce même trajet en sens inverse et on pouvait entrer gratuitement dans Pétra! Mais on ne vous le recommandera pas, sauf si vous êtes très bien avisés. A moins d’être vraiment fauché, d’être entré en Jordanie par un passage qui ne nécessite pas de Visa, et d’aimer les défis de haute voltige, l’entrée par le Siq, et donc la voie classique, est vraiment incroyable à vivre.
De retour à l’hôtel, on se vide chacune un litre d’eau cul sec. Douche, repos, et resto bien mérité.
D’ailleurs, ce restaurant mérite un petit paragraphe supplémentaire. En effet, on nous y a gavées comme des oies ! Nous ne voulions qu’un plat pour deux, ayant enfin compris qu’un plat d’ici équivalait à un plat pour quatre, sauf que nous avons eu 5 entrées différentes offertes, ainsi que 2 petites bouteilles d’eau et de la pastèque en dessert. Il nous a même remis de la pastèque dans le doggybag qu’il nous a proposé. Au moment de l’addition, aucune surprise, le prix affiché est bien celui convenu. Une bonne adresse donc.
Allez, bonne nuit, demain on remet ça, on est des dingues. Oui, oui, on retourne à Pétra, en espérant ne faire que 10 km cette fois. Mais demain est un autre jour…
Informations pratiques
Entrée Pétra : Prix du Jordan Pass en fonction du nombre de jours désiré à Pétra. 70 JOD-75JOD-80 JOD pour 1-2-3 jours. Possibilité d’entrer gratuitement pour les plus fougueux en passant par Shaeb Gais mais attention l’itinéraire n’est pas balisé et dangereux!
Visite de Pétra : ouverture à 6h (recommandé pour éviter la foule), ne pas oublier son Jordan Pass ET son passeport. 2L d’eau par personne ne suffisent pas pour une journée de 6h à 18h au mois de juin. En vente sur place. L’accès aux points de vue où il est écrit qu’il faut consommer pour voir la vue ne nécessite absolument pas de consommer. Enormément de vendeurs en tout genre mais non insistants. Prévoir de bonnes chaussures de marche. Wifi au restaurant du site (mot de passe affiché en grand). Bien étudier les expositions du soleil pour éviter le cagnard à la montée et voir les sites bien éclairés.
Itinéraire réalisé grâce à l’application OsmAnd que je recommande mais dont je me méfie désormais (raison explicitée dans ce récit).
Restaurant : Beit Albarakah : emplacement en face de notre hôtel, service sympathique, entrées, eau et desserts offerts, prévoir un plat pour deux, tarifs identiques aux restaurants autours, bon.
Logement : Raqeem Hotel : très bon rapport qualité prix. Chambre spacieuse, propre et au calme. Par contre, nous prenions notre voiture de location pour nous rendre sur le site archéologique de Pétra, situé qu’à 1,5 km mais vus tous les kilomètres qui nous attendent sur place… Possibilité d’avoir un petit-déjeuner à emporter si l’on veut partir tôt pour être à l’ouverture du site de Pétra.
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