Pétra, Shobak et Hammamat Afra

Le Siq et le Trésor, 2ème édition

De nouveau un réveil à 5h30 pour profiter une nouvelle et dernière fois de Pétra. Nous ne sommes toujours pas les premières, mais presque. J’ai l’impression, dès 6 heures et demi du matin, qu’il fait plus chaud que la veille.

Nous dépassons largement le centre d’accueil des visiteurs pour traverser ce fameux Siq. J’apprécie toujours autant ce décor. Et je palpite encore une fois d’impatience de (re) découvrir le Trésor. Son apparition, à travers cette faille étroite, a quelques choses de sacré.

Le même banc que la veille nous attend, nous y restons une fois de plus une bonne demi-heure à contempler avant de poursuivre notre itinéraire.

Le Haut Lieu des Sacrifices

Pour cette seconde journée, le programme est très court : découvrir le Haut Lieu des Sacrifices. La montée est vertigineuse. Après une vingtaine de minutes à grimper un paquet de marches, quelques détours pour trouver la bonne route, la grimpette est récompensée par un splendide panorama. Le haut lieu des sacrifices en lui-même peut décevoir, mais il faut s’imaginer le lieu actif à l’époque. Et en observant de plus près, on découvre plein de petits détails.

Nous redescendons par le même chemin, plus le courage de faire la grande boucle du « High Place of Sacrifice Trail », notre « randonnée » de la veille à travers Pétra nous ayant laissé quelques séquelles.

Al Khazneh, le Trésor, une troisième et dernière fois

Nous repassons devant le Trésor qui, à cette heure-ci (9h), est presque intégralement arrosé par le soleil.

Dernière traversée du Siq, puis nous nous arrêtons à l’entrée du site archéologique pour jeter un œil au musée.

Chatounette étant rincée ou lassée de toutes ces vieilles pierres, je lui promets de ne pas lire les écriteaux mais de juste traverser le musée sans m’arrêter. Je négocie quand même pour regarder le film très bien fait sur Pétra ; il dure une petite dizaine de minutes et se visionne depuis un petit banc.

De retour à l’hôtel, un peu avant 11 heures, nous en profitons pour glander comme il se doit. Le check-out doit se faire pour 13 heures, on compte bien en profiter un max.

Une fois l’heure fatidique arrivée, nous faisons quelques courses et prenons la direction de Shobak.

Le Château de Shobak

Le décor change complètement.  Enfin surtout les couleurs, on passe de l’ocre au beige.

Est-ce le surplus de veilles pierres, la fatigue, les courbatures… Toujours est-il que nous n’apprécions que très peu le château de Shobak. C’est sûrement aussi parce que j’avais survendu la visite à Chatounette en lui expliquant qu’il y avait un passage secret qui permettait de rejoindre le château en descendant vers les entrailles de la Terre, qu’on allait pataugeait les pieds dans l’eau, qu’il fallait une lampe torche, et qu’on allait devoir remonter par une échelle. Sauf que, pas de chance, le passage secret est en rénovation, il ne sera à nouveau ouvert au public que dans une semaine ou deux.

Le château est quand même relativement grand, et le temps d’en faire le tour, cela nous prend bien une demi-heure.

Allez, on repart.

Hammamat Afra, une source d’eau chaude

J’avais promis à Chatounette qu’ensuite nous resterions tranquilles, mais je lui avais caché que nous irions à une source d’eau chaude. Oui, je sais, drôle d’idée quand on sait qu’on crève déjà de chaud toute la journée.

La route pour s’y rendre est chouette, je m’arrête toujours autant à chaque point de vue.

J’avais repéré deux endroits possibles pour accéder à cette source d’eau chaude, les deux payants.

Le premier me semble fermé, alors je pousse jusqu’au deuxième, où, sur le chemin, il ne faut pas faire de sortie de route tellement c’est raide au bord de la chaussée. Sans compter qu’il n’y a aucune barrière de protection.

Un poste de contrôle nous barre la route. Il faut fournir passeport et payer. Je demande un peu plus d’explications sur le lieu, si l’on peut se baigner, la tenue adéquate, si on peut y camper…. Aux vues des réponses, on paye et entre dans le site. Nous sommes à Hammamat Afra.

Le patron nous reçoit et nous fait visiter le lieu. Un lieu fréquenté uniquement par les Jordaniens. Pas une seule personne ne nous a pas dévisagées. On fait vraiment tâche dans le décor. Mais les regards ne sont pas inquisiteurs, au contraire, on sent l’intérêt qu’on suscite, aussi bien auprès des hommes que des femmes et des enfants. Chatounette ne sait plus où regarder.

Sur le moment, je n’ai pas pu photographier les lieux mais voici les photos prises le lendemain matin lorsque les bains avaient été désertés. Il faut s’imaginer l’endroit très fréquenté.

bains de sources d'eau chaude d'hammamat afra
bains des hommes de sources d'eau chaude d'hammamat afra
les bains d'hammamat afra

Le patron nous fait la visite totale : l’escalier pour rejoindre une grotte aux peintures (rupestres?) et un super point de vue, le bain des hommes, celui des femmes, celui mixte mais pas mixte comme nous pouvons le comprendre. C’est mixte dans le sens où, et les hommes et les femmes peuvent y aller, mais pas en même temps. Les heures paires sont pour les hommes, et les impaires pour les femmes… Puis il nous montre une source d’eau potable et fraîche pour les Jordaniens, les toilettes, l’endroit où nous pouvons planter notre tente, et la rivière en contrebas. Nous sommes choyées de dingue.

Il nous présente Samy, qui est là pour nous si nous avons la moindre question, sauf que Samy ne parle pas un mot d’anglais.

Allez, en route pour le bain des femmes. Celui des hommes était visible de l’extérieur, celui des femmes est complètement fermé, caché des regards. Une fois à l’intérieur, tout le monde s’arrête et nous dévisage. Je m’efforce de sourire. Je ne sais pas comment m’y prendre. Il y a une sorte de vestiaire sur la gauche, mais il y a du monde et une fille qui en bloque un peu le passage. Dois-je attendre que les filles dans le vestiaire aient fini? J’hésite et finis par pénétrer à l’intérieur, nous avons juste notre serviette à déposer.

Et là, je découvre que le bassin des filles est vide ou presque. Juste de quoi recouvrir les pieds.

Nous y desendons par une échelle, et mettons un certain temps avant de nous acclimater à la température. Un bon 40 degrés. Un tuyau vient alimenter le bassin.

Les femmes, après nous avoir longtemps dévisagées, sûrement qu’elles se demandaient ce que nous faisions là, finissent par reprendre un semblant d’activité, juste le temps d’oser venir nous parler. L’une d’elle nous propose sa petite bouteille pour nous verser de l’eau chaude sur nous. Puis elle s’écarte pour nous laisser l’accès à l’arrivée d’eau. C’est vraiment chaud, on met du temps à pouvoir s’y mettre entièrement. Deux filles parlent anglais, elles servent de traductrices à toutes les autres qui ont toutes plein de questions à nous poser.

L’une d’entre elles me demande si nous souhaitons nager. Je veux bien mais dans 5 cm d’eau, ça va être compliqué. Elle me montre qu’elles ont enlevé le « bouchon » de la baignoire (« bouchon » = vêtements) et que le bassin sera prêt dans une petite heure. On se donne donc rendez-vous dans une heure.

Je demande comment nous devons sortir de là, lui indiquant que je n’ai pas de vêtements de rechange mais uniquement une serviette. Elle nous conseille de nous couvrir, mais à ma grande surprise, pas par rapport aux regards des hommes à l’extérieur mais parce que nous allons attraper froid en sortant. Et en effet, elle n’a pas tort. Enfin pendant une minute, le temps de sécher.

Nous nous dirigeons désormais vers la rivière en contrebas et pas une seule personne ne se retourne pas sur notre passage. J’ai l’impression d’être Beyonce.

Une fois à la rivière, Samy et « Diio », le fils du patron, nous rejoignent. Ils veulent nous faire découvrir le lieu. Et c’est parti pour une longue marche à patauger dans de l’eau à 40 degrés. Chatounette est dèg’, elle n’en pouvait plus de marcher, espérait rester tranquille, et n’a franchement pas les chaussures adéquates. Samy lui file ses claquettes mais celles-ci sont bien trop grandes pour Chatounette, et avec le courant, c’est une mission pour ne pas les perdre.

Moi je suis ravie. L’endroit est splendide.

De plus, la rivière est arrosée en plusieurs endroits par une autre source, froide celle-ci, et ça fait un bien fou. Samy s’improvise reporter en nous mitraillant de photos mais il n’a pas pensé à enlever la condensation sur la lentille de l’appareil. Résultat, les clichés sont vraiment dégueu, surtout quand on connaît la beauté du site.

Nous descendons le courant puis le remontons jusqu’au tunnel où une « cascade » puissante nous masse le dos et nous rince.

Un super chouette moment.

Nous retournons à notre voiture lessivées, dans tous les sens du terme.

Camping à Hammamat Afra

Mission cuisine au camping-gaz à la lumière du réverbère plus loin, sans tables ni chaises, dîner, et au lit sans demander notre reste.

tente et réchaud à Hammamat Afra
chatounette, tente et réchaud à Hammamat Afra
tente et chatounette à Hammamat Afra

Le temps du dîner, le patron s’est assuré que tout allait bien pour nous. Il nous a également proposé un chalet pour une misère (12 JOD), un dîner, plus de lumière, etc. Puis Samy est passé également mais nous étions couchées.

En ce moment, la fête bat à plein régime pas très loin de nous , j’y serai bien allée par curiosité mais je suis vraiment épuisée en même temps.

En tout cas, un chouette moment au cœur de la vie jordanienne, ce qui nous avait manqué jusqu’à présent car nous n’avions fait que des sites ultra touristiques.

Informations pratiques

Logement à Pétra : Raqeem Hotel : très bon rapport qualité prix. Chambre spacieuse, propre et au calme. Par contre, nous prenions notre voiture de location pour nous rendre sur le site archéologique de Pétra, situé qu’à 1,5 km mais vus tous les kilomètres qui nous attendent sur place… Possibilité d’avoir un petit-déjeuner à emporter si l’on veut partir tôt pour être à l’ouverture du site de Pétra.

lits de notre chambre d'hôtel à pétra raqeem

chambre d'hôtel raqeem à pétra
salle de bain de notre chambre d'hôtel raqeem à pétra

Entrée Pétra : Prix du Jordan Pass en fonction du nombre de jours désiré à Pétra. 70 JOD-75JOD-80 JOD pour 1-2-3 jours. Possibilité d’entrer gratuitement pour les plus fougueux en passant par Shaeb Gais mais attention l’itinéraire n’est pas balisé et dangereux!

Visite de Pétra : ouverture à 6h (recommandé pour éviter la foule), ne pas oublier son Jordan Pass ET son passeport. 2L d’eau par personne ne suffisent pas pour une journée de 6h à 18h au mois de juin. En vente sur place. L’accès aux points de vue où il est écrit qu’il faut consommer pour voir la vue ne nécessite absolument pas de consommer. Enormément de vendeurs en tout genre mais non insistants. Prévoir de bonnes chaussures de marche. Wifi au restaurant du site (mot de passe affiché en grand). Bien étudier les expositions du soleil pour éviter le cagnard à la montée et voir les sites bien éclairés.

Château de Shobak ou Shaubak, également appelé Château de Mont Réal ou Montréal : 1 JOD ou gratuit avec le Jordan Pass.

Sources d’eau chaude d’Hammamat Afra : Entrée 7,5 JOD adulte et enfant. Pour camper, c’est 10 JOD par personne, entrée incluse. Chalet : entre 30 et 40 JOD la nuit, selon la taille du logement, salle de bain privative, réfrigérateur, clim’.

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