Les pyramides de Dahchour et de Saqqarah
Nous débarquons en plein centre du Caire à 6 heures du matin. Vous imaginez bien qu’on a très mal dormi : une nuit dans un bus aux sièges à peine inclinables, c’est pas le mieux pour un sommeil réparateur.
Plan de la journée : réserver un taxi pour la journée afin de visiter les pyramides de Dahchour et de Saqqarah (et enfin pouvoir pénétrer à l’intérieur !) puis nous rendre à l’aéroport pour y passer la nuit, notre avion étant relativement tôt le lendemain matin.
Notre bus nous ayant déposés à une très grosse gare routière centrale, nous avons les chauffeurs de taxi sous la main. Les négociations sont âpres. Nous voulions obtenir 600 LE pour la journée. On a l’impression de négocier avec toute l’entreprise. Finalement, on obtient le prix voulu mais on sent qu’on va devoir rajouter un petit peu.
En tout cas, nous voilà partis ! Le petit-déjeuner sera pris en chemin. Chatounette récupère un peu de sa nuit dans le bus.
Premier arrêt à Saqqarah. C’est ici qu’on trouve la pyramide de Djeser, la toute première pyramide, construite vers 2700 ans avant Jésus-Christ. Son architecte est Imhotep. Contrairement aux pyramides de Guizèh, celle-ci n’est pas lisse mais en escalier. Ce n’est pas la finesse et l’ornement des temples d’Angkor mais ça n’en reste pas moins impressionnant. Plus de 3000 ans avant ces temples tout de même. Et l’édifice est énorme, et en plein désert de surcroît.
Nous pouvons pénétrer à l’intérieur. Il y a plusieurs entrées, mais une seule est ouverte au public. Nous y allons. Un chemin étroit, parsemé de colonnes, conduit à un puit très profond. Il y en aurait onze. Quel boulot !
Après avoir fait le tour de cette pyramide, nous remontons dans notre taxi pour rejoindre le Serapeum. Il ne peut pas s’y garer à côté alors nous finissons le trajet à pied. Sans le moindre centimètre d’ombre, et avec ces chaleurs, c’est vite pénible. Heureusement, cette visite s’effectue sous terre. Nous sommes donc non seulement à l’ombre mais surtout au frais.
Il s’agit d’une nécropole où furent enterrés des taureaux sacrés momifiés. Les tombeaux/sarcophages sont en granite et énormes. Pour les emmener dans ces galeries, ils les ont placés au-dessus de leur emplacement final, à l’air, sur terre. Puis ils ont dégagé la terre en-dessous de ceux-ci au fur et à mesure pour qu’ils descendent à l’emplacement désiré. Il n’y avait ensuite « plus qu’à » reboucher le puit ainsi crée.
Nous poursuivons par le mastaba de Ti, juste à côté. Je suis impressionnée par la conservation des peintures et la qualité des gravures. Ils étaient vraiment trop forts ces Egyptiens !
Dernière halte sur le site de Saqqarah pour visiter le musée Imhotep. Il y a vraiment de très belles pièces. Et les explications en français, rares en Egypte, sont les bienvenues.
Nous remontons une fois de plus dans notre taxi quand celui-ci s’emporte sur le montant que nous nous étions fixés. Il réclame 1500 LE contre les 600 négociés. Nous sommes à deux doigts de descendre de son véhicule. Nous aurions été bien en galère ! Sous le cagnard, perdu au milieu de nulle part, à une trentaine de kilomètres de la capitale. Notre chauffeur est même d’accord pour que nous descendions. Sauf quand je lui précise que si nous descendons maintenant, nous ne paierons rien du tout. Là, il se calme un peu, ou alors il est tellement hors de lui qu’il ne préfère rien dire.
La discussion reprend. J’accepte de monter à 800 LE. Mais cela ne lui convient toujours pas. Et soudain il comprend que, pour le trajet retour, nous ne souhaitons pas être déposés à l’aéroport mais là où il nous avait pris. Il éclate de rire ! Il y a eu un malentendu ! Il est tout gêné et surtout tellement soulagé ! A tel point que lorsque nous lui demandons de s’arrêter pour acheter de l’eau, il descend, règle l’addition en ajoutant des boissons et des sucreries à nous offrir.
Les visites reprennent. Nous voilà maintenant sur le site de Dahchour.
Nous débutons par la pyramide Rouge. Pour entrer à l’intérieur de celle-ci, il faut monter un long escalier pour accéder à son entrée située en hauteur. Pour ensuite redescendre dans ses entrailles par un long couloir abrupte et étroit. On est plié en deux, c’est quelque chose ! Heureusement, qu’il n’y a personne. Arrivés en bas, on trouve plusieurs pièces, reliées entre elles par ces mêmes couloirs très étroits. Il n’y a aucun ornement, mais c’est impressionnant à voir.
Nous en ressortons par le même chemin et passons ensuite à la pyramide rhomboïdale. C’est une pyramide qui prend un certain angle au départ puis un autre à mi-chemin. Les spécialistes pensent que ce changement d’angle serait dû à un effondrement lors de sa construction.
Le couloir à descendre est encore plus étroit et encore plus long ! Et au bout, il faut monter un escalier aussi long que ce que nous venons de descendre. Pareil, aucune décoration ou gravure ou hiéroglyphe, mais je ne regrette pas le trajet. On est à l’intérieur d’une pyramide ! Je trouve ça incroyable ! Cela m’avait toujours intriguée, depuis mes cours d’histoire de 6ème avec Mme Diary. Une bonne chose d’accomplie !
Lorsque nous en ressortons, nous en faisons le tour. C’est notre dernière visite en Egypte. Nous appréhendons une dernière fois ce décor et cette ambiance, au milieu du désert, avec des pyramides éparpillées. Ce voyage restera parmi mes préférés !
Nous prenons le trajet retour, direction le Caire. Nous demandons à notre chauffeur de nous déposer à un restaurant réputé pour ses kochari, une spécialité égyptienne, situé tout proche de notre point de départ.
Au moment de descendre de notre taxi et de payer, nous avons le droit à la même scène. Il en veut plus !
Aïe aïe aïe ! Comme pour Madagascar, je n’ai pas fini d’écrire l’article le jour même ! C’est moche pour une fin de voyage d’un mois en Egypte. Car je n’ai pas non plus écrit la journée de demain, la dernière de notre périple. Va falloir improviser et faire fonctionner la mémoire !
J’en suis donc à notre chauffeur de taxi, qui nous réclame encore de l’argent. Cela nous a bien chagriné. On pensait s’être entendu sur le tarif, en pensait surtout avoir été généreux, alors on est vraiment déçus de sa réaction. En tout cas, nous ne cédons pas et pénétrons dans le restaurant que nous visions, réputé pour ses kochari.
Effectivement, le lieu fait très local. Une cantine à haut rendement. La maison est rodée, on sent que ça tourne vite.
Avec nos gros sacs à dos, on est tout de suite fichés « touristes ». Cela nous arrange, étant des éternels indécis, ils nous évitent toute perte de temps : kochari pour tout le monde, 2 grands pour Chaton et moi et un petit pour Chatounette. Les serveurs nous expliquent le contenu des différents récipients et nous conseillent de mélanger le tout.
Je suis loin d’être une spécialiste culinaire, mais je maintiens mon avis émis à Assouan lors de notre premier essai du kochari : je trouve qu’on dirait des pâtes bolo, ni plus ni moins. C’est bon, mais ce n’est pas non plus ouf, et loin d’être original.
Nous sortons de là néanmoins repus et retournons à pied à la gare routière. Nous retrouvons le bus que nous avions emprunté un mois avant en sens inverse. Aujourd’hui, c’est vers l’aéroport que nous nous dirigeons.
Arrivés au terminal qui nous intéresse, on sent que l’attente va à la fois être longue et inconfortable. Il est aux alentours de 17h et notre avion est prévu à 8h45, demain matin… On cherche un endroit potentiellement appréciable pour y passer la nuit mais rien ne semble correspondre. Nous n’avons accès qu’à ce grand hall sans recoin tranquille.
En déambulant ainsi dans l’aéroport, je me surprends à rêver sur les destinations affichées sur le grand écran des départs. Et soudain je tombe sur « Istanbul ». Notre escale. Mais ? Tiens donc ! Peut-être pourrions-nous avancer notre vol ? A l’aller, nous avions dû modifier nos billets car nous avions raté notre avion et cela nous avait coûté une broutille.
Je me rends au comptoir de Turkish Airlines. J’explique la situation au guichetier afin de savoir s’il serait possible d’avancer notre vol. Celui-ci pianote sur son ordinateur. Il me regarde et rigole en découvrant sur son écran que nous avions déjà modifié notre vol aller : « vous aviez raté votre avion à l’aller, c’est pour ça que vous êtes autant en avance pour le vol retour ? ». Il y a un peu de vrai là-dedans !
En tout cas, c’est possible ! Il y a de la place ! Le guichetier avance également notre vol de correspondance mais nous devrons tout de même dormir à l’aéroport, celui d’Istanbul. Cette fois-ci, on ne se fera pas avoir comme à l’aller, nous savons exactement où nous allons dormir ! On va être trop bien ! Et surtout beaucoup mieux qu’à l’aéroport du Caire !
Nous ne sommes plus du tout en avance. Nous nous dépêchons de revoir l’agencement de nos sacs cabines et soutes et en route pour l’enregistrement.
Dans la précipitation, on en oublie que notre voyage en Egypte s’achève. Pas le temps pour la nostalgie ! La tripotée de formalité nous attend.
On a tellement galéré à l’aller pour la douane, que pour le trajet retour, on ne se pose pas de question, on fonce!
Le vol se passe sans encombre et nous atterrissons à l’heure prévue à Istanbul à 23h55. Notre correspondance décolle à 7h05.
Nous filons à l’endroit repéré à l’aller idéal pour dormir mais c’est la grosse déception : tous les bons spots sont pris ! On est dégoutés ! Plus la moindre petite banquette confortable disponible ! Même la grosse moquette moelleuse du sol est accaparée ! Pfff… Quelle poisse !
On se fait du shopping en espérant qu’une place se libèrera mais que dalle ! La désolation. Allez ! A nous les bancs métalliques, youpiiiii !
Bonne nuit, kiffez bien vos matelas !