D’Istanbul au Musée Egyptien du Caire

Je ne vais pas pouvoir vous dire que le réveil piquait un peu ce matin. Non. Forcément, on n’a pas dormi

A 5h05 pétante, on se tient donc devant l’écran d’affichage des vols au départ. Notre porte d’embarquement est enfin annoncée. On s’y rend.

C’est à ce moment-là qu’on s’est dit qu’on était vraiment des voyageurs en carton… Nous nous étions arrêtés au premier panneau d’affichage. Dans un endroit bien nul, en plein courant d’air, sur des rangées de chaises en métal de maximum 2 personnes (donc pas de quoi s’allonger entièrement), dans une zone de dépistage Covid (d’où la raison de notre déménagement nocturne !). Alors qu’un peu plus loin…

Une salle magnifique, des banquettes longues, moelleuses, confortables, au chaud… Des boutiques tout autour… On se sent idiots au possible !

Bref. On se rend à notre porte d’embarquement où 2 employés (je ne sais pas exactement leur statut) nous demandent nos tests PCR. Je tends à l’un deux les feuilles imprimées. Et il les regarde longuement. Puis les montre à son collègue. Je lui demande s’il y a un problème et il me répond que nos tests PCR sont périmés. Il me demande à quelle heure nous sommes partis de France… Je lui explique que nous avons raté notre vol, blablabla, mais ça coince.

Heureusement, mais alors HEUREUSEMENT !!!, nous avions reçu entre temps les résultats de nos tests PCR réalisés à l’aéroport de Roissy CDG. Il nous aura finalement fallu moins de 24 heures pour les recevoir ! Double chance : avoir réalisé ces tests au cas-où, et les recevoir en temps voulu.

Bon, dans la réalité, ça n’a pas été aussi simple. En effet, de mon côté, j’avais cliqué sur le SMS reçu, et téléchargé le document mais Chaton, qui avait également le dossier de Chatounette dans son téléphone, n’a rien fait du tout. Bilan des courses : plus de connexion internet pour le faire !

Ça me fait penser qu’à Roissy, il avait bien failli ne pas pouvoir se faire tester car il n’avait pas sa carte Vitale et ne connaissait pas son numéro de sécu. Par chance (une fois de plus), on a emmené son ordinateur en voyage et pas le mien, et en tentant de me connecter à Doctolib, puis Ameli puis enfin le site de la Caf, j’ai pu lui retrouver son numéro de sécurité sociale !

Désolée pour ce petit hors-sujet, retournons à notre absence de connexion internet ! Le … « vigile » ? nous file ses codes pour nous connecter ! Sauvés in extremis ! D’autant plus que Chaton n’avait plus que 12% de batterie

Nouvelle attente pour l’embarquement.

avion à l'aéroport d'istanbul
chaton et chatounette dans la salle d'embarquement d'istanbul pour le caire

Puis nous montons dans l’avion, décollons, et atterrissons à l’aéroport du Caire, non sans découvrir les pyramides d’Egypte au passage ! J’en était complètement hystérique !! Je ne m’attendais pas du tout à les voir de l’avion ! C’est Chaton qui m’a interpellée. Elles étaient là, juste sous notre nez ! Magique !

Au moins les aurions-nous vu si nous ne pouvons pas nous rendre en Egypte.

Je ne sais pas pourquoi, je ne le sens pas du tout. La douane égyptienne est en ligne de mire… Euh… Attends Chaton! Avant de la franchir, on révise notre discours et on se met bien d’accord ! Ok ? Ok !

Allez, on s’élance ! Je tends nos 3 passeports et nos e-visa. Machinalement, le douanier les tamponne à toute vitesse et nous rends nos papiers, circulez, merci, aurevoir ! C’est tout ?

YOUHOUUUU !!!

Nous récupérons nos sacs laissés en soute et nous parons pour affronter l’Egypte ! Changement de tenue, allègement du petit sac cabine, échange de devises, achat d’une carte SIM et de data…

Maintenant qu’on est enfin sur le sol égyptien, on est prêt pour tous les rabatteurs de la terre entière !

Je cite le « Guide du routard » : « la plupart des routards qui débarquent optent pour le taxi, car le bus avec les bagages et le choc culturel, ça fait beaucoup à la fois ».

Lorsque nous étions arrivés à Madagascar, nous n’avions pas eu le temps de récupérer nos valises qu’elles avaient été récupérées par des malgaches, trimballées jusqu’au taxi et il avait fallu payer les porteurs et le taxi, et aussi les gens autours parce que, quand même, ils ont aidé et tout…

Du coup, je suis surprise de ne voir que deux personnes nous demander tout gentiment si nous désirons un taxi et repartir aussi simplement qu’elles sont venues…

Nous demandons donc notre chemin pour rejoindre le terminal 1, là où se trouve la gare routière et tous les bus pour le centre du Caire.

Tout le monde nous répond, et sans demander de bakchich ! J’avais lu également que le moindre renseignement valait un pourboire, et que les Egyptiens n’hésitaient pas à le réclamer hargneusement.

Nous nous dirigeons donc vers la sortie de l’aéroport, où se trouverait le shuttle pour l’autre terminal.

Ah ! Mais que vois-je ? Encore un passage officiel ? Le dernier avant de vraiment fouler le sol égyptien ? Mama mia !

Chaton, qui a bien compris que les Egyptiens étaient super sympas (il avait déjà sympathisé avec le « convertisseur de devises », ses collègues et une bonne partie du personnel de l’aéroport), aborde cette nouvelle barrière avec un grand sourire, prêt à entamer la conversation… A ce rythme-là, on n’est pas arrivés…

Et là, le type de droite me demande ce que nous venons faire en Egypte. Juste avant de passer les douanes, j’avais dit qu’on jouait la carte de « on ne sait pas parler anglais ! ». Cela tombe bien, le mot « entretien d’embauche » ne me revient pas en anglais, alors je me mets à baragouiner angliche. « Euh…euh … euh … A test ! An Exam ! For job ! ». Il me répond : « oh ! You’re a teacher ! ». Alors là les yeux me sortent des orbites ! C’est mon niveau d’anglais qui l’a mis sur la piste ? Ma tenue vestimentaire ? Ma tronche ?… J’en reste encore perplexe ! Et v’la ti pas qu’il me sort le nom des écoles françaises de la capitale pour deviner la mienne!!! Oh punaise, si notre couverture est grillée à 1 mètre du sol égyptien, c’est vraiment moche…

Finalement, voyant que je balbutie et que j’ai du mal à tenir une conversation sans mettre cinquante « euh… » un peu partout, et que Chaton, qui discutait avec le mec de gauche n’a pas une discussion plus élaborée, nous poursuivons notre chemin… ENFIN !

Nous trouvons le shuttle pour le terminal 1. Ça y est! Nous sommes en Egypte!! Je crois que ça se voit même derrière les masques de mes chatons que nous sommes heureux!

Les 3 chatons enfin sur le sol égyptien
Heureux mais fatigués…

Nous arrivons à la gare routière et la petite dizaine de personnes dans les parages vient à chacun son tour pour nous diriger vers notre bus, destination notre hôtel.

Les vacances vont pouvoir commencer !

Nous en avons pour une bonne heure de route.

Nous découvrons les paysages. Nous ne nous attendions pas du tout à cela. De l’avion, tout semblait être fait en sable. Et c’est vrai que la couleur ocre est majoritaire dans ce paysage. Ce n’est pas l’Afrique, ni le Maghreb, ni l’Europe, encore moins l’Asie… C’est vraiment … L’Egypte !

L’image qu’on se faisait d’elle était bien loin de ce que nous avions sous les yeux. Du coup, nous sommes ravis.

Nous nous rendons à l’hôtel que j’avais réservé sur Booking, sans rien verser comme argent. J’avais briffé Chaton : « je te préviens, à ce prix-là, ne soit pas trop déçu ! ça avait l’air un peu miteux-moisi sur les photos, et très kitch. ».

Effectivement, la ruelle, puis la façade, puis le hall d’entrée et, pire que tout, l’ascenseur, auraient fait faire demi-tour à plus d’un routard qui serait venu en taxi… Mais bon, on a fait pire !

Peut-être est-ce dû au contraste, mais la réception, le salon et notre chambre nous ont paru très chouette finalement !

L’emplacement est idéal, et le patron adorable, tout comme son employée ! Il nous fournit une multitude de renseignements (suite à notre milliard de question) puis revient 10 minutes après pour nous donner les réponses qu’il ne détenait pas.

Mais avant de nous mettre à l’assaut de la capitale, une sieste s’impose… On met le réveil à sonner pour dans 1 heure.

Sauf que je ne parviens pas à dormir ! Je suis bien trop excitée ! Je veux visiter Le Caire tout de suite maintenant ! Je n’arrive pas à décrocher du Guide du Routard pour élaborer la meilleure stratégie pour rentabiliser notre temps ici. Nous avons déjà perdu une bonne demi-journée avec ces histoires d’avion.

Au bout d’une heure, on part chercher un clairon et un tracto-pelle pour sortir Chatounette du lit. Comment ça on la malmène ? Oui, oui, les tatas et les grands-mères ! Je vous entends d’ici !

Première étape : manger ! Chaton demande à l’Egyptien du coin un resto dans le quartier et il se fait indiquer « El- Kazaz ». On pensait que c’était 20 mètres plus loin alors on redemande notre route régulièrement. Les Egyptiens sont vraiment accueillants et chaleureux : à peine on lève un peu la tête pour chercher notre route qu’ils viennent nous proposer leur aide. Par contre, avec cette chaleur, on a l’impression de se taper 20 bornes. Nous le trouvons enfin !

Chaton tente de se faire expliquer la carte du restaurant. C’en est comique ! A la place des Egyptiens, j’aurais perdu patience depuis bien longtemps !

Finalement, nous découvrons qu’on peut y manger à l’étage, avec la clim. On prend ! On reçoit la carte. Voyant les prix, je me dis que cela doit être des portions de liliputiens alors je prends 3 plats franchement au pif, histoire de tester. Et puis je suis tellement difficile avec la bouffe, cela me laisse plus de chance de tomber sur quelque chose que j’aime bien.

Hé bien figurez-vous que j’ai tout aimé, même le plat pris par Chaton ! Je me bonifie avec le temps :p

Allez, en route pour le Musée Egyptien du Caire !

T’es sûr que c’est par là Chaton ? Tu ne veux pas que je sorte mon téléphone et son GPS ?

Dix minutes plus tard : tu sais je peux regarder sur mon téléphone si tu veux.

Dix minutes plus tard : tu es sûr que c’est par là ?

Bon, ok, sors ton téléphone !

Alors oui, effectivement, il était temps que je le sorte…

Demi-tour toute !

En même temps, on est là pour visiter, et avec ce qu’on vient de s’enfiler à table, cela ne nous fait pas de mal de nous dépenser un peu.

chaton devant une voiture en réfection au caire
chaton devant une voiture en réfection au caire
voiture bien délabrée en refection au caire

Nous arrivons devant le musée. Nous nous dirigeons vers la billetterie et je vois un type qui nous lorgne. A tous les coups, c’est un guide qui va nous vendre ses services. Je l’observe du coin de l’œil, tout en prenant soin de ne pas croiser son regard. Je cherche rapidement les prix pratiqués par les guides et me concerte avec Chaton. On tombe d’accord : pas pour ce musée, mon guide papier en a déjà rédigé 4 pages, on verra par la suite.

On ne pouvait pas l’éviter ainsi bien longtemps, l’homme s’approche vers nous et nous propose ses services de guide. Je lui réponds que nous ne sommes pas intéressés et il me répond juste que si nous changeons d’avis, il est là. Point barre. Fin de la discussion. Je n’en reviens pas ! Mais c’est trop bien l’Egypte !

Nous pénétrons dans le musée. Chatounette m’interpelle immédiatement : « maman, ça ne serait pas la pierre de Rosette ?! ». Je tourne la tête dans la bonne direction, mais je savais que celle-ci se trouvait dans un musée à Londres. Effectivement, il s’agit d’une copie. C’est quand même stylé à voir ! Chaton se l’imaginait beaucoup plus grande et Chatounette beaucoup plus petite.

On déambule au rez-de-chaussée, je lis quelques parties de mon guide papier, on s’émerveille et on ne regrette finalement pas de ne pas avoir pris de guide supplémentaire. En effet, Chatounette est un véritable puit de connaissance ! Elle m’impressionne ! Elle reconnait un paquet de pharaons et dieux/déesses. Je lui avais pris pas mal de livres sur l’Egypte (10 exactement) et elle les a tous dévorés. C’est assez impressionnant ! Enfin, il faut dire aussi que nous sommes particulièrement incultes !

Je découvre le fameux bleu des lapis lazuli dont m’avait parlé mes cousins-cousines.

Nous passons à l’étage supérieur. Chaton et Chatounette rendent l’éponge 5 minutes trop tôt ! Je file les rechercher pour qu’ils viennent voir ce qui fait se déplacer tant de foule ! Nous pensions que ceci se trouvait au nouveau musée égyptien mais non ! Ils sont bien ici ! Et bien réels ! Sous nos yeux ! Magnifiques ! Et ce ne sont pas des copies !

Je parle bien sûr des trésors de Toutânkhamon ! Il y a ici quelques-unes des plus belles pièces des 3850 objets retrouvés dans sa salle funéraire. Dont son fameux buste que je vous avais mis en photo dans l’article « Teasing Egypte ». Ainsi que 2 de ses sarcophages en or. Et pleins d’autres pièces magnifiques. Malheureusement, il est interdit de les photographier. Là où nous avons eu de la chance, c’est qu’on n’a pas le droit d’être plus de 10 dans cette petite pièce mise à l’écart. Sauf que tout le musée réuni sur les 2 étages, nous étions à peine plus de dix…

On se remémore nos visites au Louvres, on revoit la foule autours de La Joconde, et on s’imagine bien la même chose ici en période normale. On se sent vraiment des privilégiés de dingue ! Nous avons ce grand musée pour nous tout seul !

Nous quittons cet endroit pour rejoindre la gare ferroviaire principale du Caire : la gare Ramsès. En effet, nous devions réserver à l’avance nos billets de train pour notre prochaine étape : Assouan.

C’est en métro que nous nous y rendons. Arrivés sur place, pleins de guichets, mais auquel s’adresser ?

Une fois de plus, les Egyptiens nous épatent ! Ils nous renseignent tous ! Finalement, un homme en blouse bleu (fait-il parti du personnel de la gare ? est-il un rabatteur ? un intermédiaire ?) prend notre cas en main, et passe par la petite porte de derrière pour nous commander nos billets de train…

Bien sûr, on est un peu méfiant… Il nous sort un prix. Nous n’avons pas assez d’argent sur nous. Le temps de filer à l’ATM le plus proche, je recherche dans mon guide les tarifs pratiqués. C’est étrange, c’est moins cher que prévu…

Lorsque je reviens vers Chaton, Chatounette et l’homme en bleu, je discute discrètement avec Chaton. Nous nous mettons d’accord sur le montant d’un pourboire. Ici, le bakchich est culturel, mais on veut rester dans des prix raisonnables. L’homme en bleu nous sort nos tickets de train. Nous les examinons de plus prêt. Il nous montre les gares de départ et d’arrivée, la date, le numéro du train, l’heure de départ… Tout semble en règle ! Verdict après-demain ! Au moment de payer, l’homme n’a jamais voulu prendre notre pourboire ! Et ce n’est pas faute d’avoir insisté ! Décidément…

Nous reprenons le métro en sens inverse, et descendons volontairement un arrêt après notre hôtel. Nous arrivons sur une île aux nombreux parcs. Ainsi, nous avons pu découvrir le Nil et le traverser. Avec le soleil couchant, c’était superbe !

Tout près de notre hôtel, un homme vient discuter avec nous. Il nous raconte qu’il est artiste. Il a sa boutique un peu plus loin et serait ravi de nous montrer ce qu’il fait. Chatounette n’en peut plus mais ce n’est qu’un petit crochet de rien du tout.

Finalement, c’était une belle arnaque ! Enfin, une arnaque mignonette mais arnaque quand même ! En effet, il s’agissait d’une boutique de souvenirs certainement made in China. Voyant notre consternation, il s’empresse d’offrir un « papyrus » à Chatounette, personnalisé à son prénom. Puis nous propose d’acheter quelque chose. A peine avais-je posé un pied dans sa boutique que je l’avais prévenu : ne perdez pas votre temps avec nous, nous n’achèterons rien ! Il insiste en nous expliquant que demain c’est le mariage de sa sœur, que pour porter bonheur il serait souhaitable que nous donnions un petit billet. C’en est trop pour Chaton, on lui rend le cadeau de Chatounette et déguerpissons le plancher. Bon, il va quand même falloir rester vigilant. Mais c’était gentillet.

Nous rentrons à notre chambre d’hôtel lessivés. Chaton et Chatounette, à tour de rôle, se douchent et s’écroulent dans le lit, pendant que je rédige notre journée. A mon tour d’en faire autant maintenant ! Surtout que demain : à nous les pyramides et le Sphinx !

Pratique :

Nile Crystal Hotel : Situé juste derrière le Musée Egyptien, à deux pas des rives du Nil. Le personnel est très sympa. Entrée franchement peu engageante mais finalement un excellent rapport qualité/prix au regard des chambres.

Restaurant El-Kazaz : sur place ou à emporter. Recommandé par les Egyptiens et le Guide du Routard. On s’est régalé. Salle à l’étage ou à emporter.

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