Les pyramides de Guizèh et le Sphinx

Le réveil est difficile ce matin. Pourtant, il n’y a pas de décalage horaire avec la France, et Chaton et Chatounette viennent de dormir plus de 12 heures ! Mais on traîne, on traîne, on traîne.

Nous parvenons à décoller de l’hôtel à peine avant 11 heures

Direction la gare routière. Notre hôte nous a conseillé de prendre un taxi ou un Uber, mais nous tenons à utiliser les transports locaux.

Nous nous rendons donc là où le bus de l’aéroport nous avait déposé la veille. J’ai une bonne technique pour trouver notre bus auprès des chauffeurs qui ne parlent pas anglais ou français : je leur montre tout simplement une photo du Sphinx et des Pyramides.

Mais il semblerait que notre bus se trouve de l’autre côté de la route. Plusieurs Egyptiens nous l’affirment. Ecoutons-les ! D’ailleurs, je retiens la prononciation du « Sphinx » en égyptien pour pouvoir ranger mon téléphone.

En effet, de l’autre côté, il y a une sacrée effervescence de mini-bus. Ce sont des taxi-collectifs. Les mêmes qu’à Madagascar, mais dans un bien meilleur état. Et le nombre de personnes à l’intérieur est assez bien respecté (juste 2/3 personnes en plus).

On trouve également des bus comme chez nous. En très bon état, avec la clim’ qui va bien.

chaton et chatounette à la gare routière de Abd Al Moneim Riad au Caire
gare routière de Abd Al Moneim Riad au Caire
chaton et chatounette à la gare routière de Abd Al Moneim Riad au Caire

On aurait bien emprunté les taxis-collectifs, bien plus folkloriques !, mais à priori, pour le « Sphinktès », il faut utiliser la ligne « M.10 », un bus tout récent.

Nous montons dedans. On ne rate pas une miette du décor. Puis notre chauffeur nous fait signe de descendre. On s’exécute mais sommes un peu surpris : le trajet fut très court, et on est au beau milieu de nulle part, dans la ville en ébullition. On lui demande la direction du Sphinx et des Pyramides, il nous montre le Sud, mais nous sommes toujours autant perplexes. Et là on finit enfin par se comprendre : notre chauffeur nous a déposé au Square du Sphinx. Rien à voir avec LE Sphinx. « Oh ! The BIG Sphinx ! » nous dit-il tout embêté. Ah mais son bus n’y va pas ! Il est vraiment désolé pour nous, mais il doit poursuivre sa route. Il refuse du coup qu’on le paye, et redémarre.

Nous voilà bien ! Dans ma tête je me dis qu’on va opter pour le taxi, et puis tant pis !

Mais au bout de 20 mètres, le chauffeur de bus s’arrête, descend, et nous fais signe de remonter ! On y va ! Il nous explique qu’il va nous déposer à un autre endroit et que là on pourra prendre un autre bus.

Rassis à nos places, je sors mon téléphone et active le GPS. Effectivement, nous ne sommes pas sur le chemin le plus court, mais je vois qu’un peu plus loin, il y a un gros croisement qui pourrait être notre lieu de correspondance.

En effet. Notre chauffeur nous y arrête. Il nous montre où nous devons nous rendre. Par contre, nous sommes sur un pont, et nous devons rejoindre l’autoroute en dessous de celui-ci. Il y a un petit passage avec des marches.

Arrivés sur le bord de l’autoroute, une mini-gare de taxi-collectifs semble s’y être installée. Je peux vous dire qu’on fait tache dans le décor ! On ne passe pas inaperçu ! Cette fois, je ne parle plus du « Sphinktès » mais remontre la photo de celui-ci.

On nous dirige jusque devant notre mini-bus. Pour être folklorique, c’est folklorique ! Nous décollons lorsque celui-ci est plein. En voiture Simone ! Chatounette et moi montons à l’avant !

Nous suivons cette voie très large de deux fois 3 ou 4 voies (difficile à dire car il n’y a aucun marquage au sol, et les files de voitures sont tout sauf organisées), qui pourrait s’apparenter à une autoroute s’il n’y avait pas ces énormes dos-d’ânes disséminés.

Nous sommes déposés dans un grand carrefour. Il faut marcher un peu. Un « camel man », comme c’est écrit sur sa carte officielle, vient à nous, nous propose ses services de « conducteur de chameau » sans trop insister et nous déconseille au passage de prendre le billet supplémentaire pour visiter l’intérieur des pyramides majeures : d’après lui c’est sans intérêt, on y est courbé en deux, il n’y a rien à voir, alors que les plus petites pyramides à côté proposent la même chose et gratuitement. Puis il repart.

Arrivés à la billetterie, je me dis qu’on va commencer par prendre le billet pour faire uniquement l’extérieur des Pyramides et du Sphinx, et qu’on reviendra acheter le billet de l’intérieur des Pyramides si nous changeons d’avis en cours de route.

chatoune avec les billets pour les pyramides et le sphinx à la main
chatoune avec les billets pour les pyramides et le sphinx à la main et chatounette

A nous les Pyramides et le Sphinx ! Et encore une fois, à nous tout seuls ou presque ! Dingue ! Le seul inconvénient, c’est qu’on est le seul casse-dalle pour une tripotée de vendeurs en tout genre : souvenirs, carte-postale, balade en chameau, tour en cariole…

On se fait embobiner par l’un d’entre eux. Il a la tchatche et sait y faire ! On se retrouve avec 2 cheik (ces couvre-chefs égyptiens) et un lot de carte-postales. Au départ, c’était soi-disant des cadeaux (et on se retrouve bien embêté quand il ouvre devant nous l’emballage tout neuf alors qu’on n’a rien demandé et qu’on ne s’y attend pas), mais ensuite il serait appréciable de donner un petit billet (pas si petit que ça d’ailleurs !) mais ce n’est pas du tout pour payer ce qu’il vient de nous offrir ! Ba non, ce sont des cadeaux ! Cela n’a rien à voir ! Non, c’était pour autre chose, mais j’ai oublié sa raison.

Ah la la, ces Egyptiens ! Mais ça passe, c’est de bonne guerre ; Chaton est ravi avec son cheik et de mon côté il fallait justement que je me procure un paquet de carte-postales !

Vient ensuite le tour des adolescents ! Ils nous réclament tous une photo ! Il faut poser avec eux. Enfin surtout pour Chatounette et moi. Chaton avait bien plus de succès en Indonésie et en Thaïlande, mais ici ce sont nous les stars ! On joue le jeu, mais on n’espère qu’il n’y en aura pas 100 car pour l’instant, on a du mal à avancer !

Les conducteurs de carioles tentent leur chance inlassablement quand ils viennent devant nous puis on comprend que nous avons le droit de marcher dans le sable ! Il y avait une petite corde à enjamber, mais on réalise qu’il y en a une deuxième plus près des pyramides. Nous pensions que nous devions rester sur la route mais à priori, ce n’est pas le cas, bien au contraire !

Nous finissons par être tranquille, et pouvons enfin apprécier ce lieu comme il se doit.

Chaton est le plus réceptif je crois. Il adore ! C’est vraiment un lieu qui vaut le détour. L’une des 7 merveilles du monde, et qui est encore là aujourd’hui. Il y a vraiment une ambiance particulière. D’un côté on a un panorama sur Le Caire, cette capitale très étalée, et de l’autre on a le désert. Le site de Guizèh est pile à la jonction de ces deux mondes.

On prend le temps, on admire, on s’imprègne du lieu, comme pour le graver dans notre mémoire.

Nous nous faisons une petite pause à l’ombre d’une cabane. Chatounette en profite pour rattraper son retard sur son carnet de route d’Egypte.

Nous nous remettons en route et nous dirigeons un peu plus dans le désert.

Il semble y avoir un restaurant sur une hauteur. Il est 15 heures, cela pourrait être le bon moment pour déjeuner !

L’endroit est magique ! Un décor qui va avec l’ambiance, un service très classe, une vue de dingue sur les Pyramides de Guizèh et le Sphinx. Le prix va avec.

Soudain, on réalise que le site ferme à 16h30 ! Oulala ! Il va peut-être falloir passer la seconde ! Nous nous renseignons auprès du serveur pour la visite du Sphinx et celui-ci nous dit qu’il ferme à 16h. Nous avons 15 minutes pour nous y rendre !

Nous finissons notre repas à tout allure et pressons le pas pour le rejoindre.

Trop tard ! Le site serait fermé nous dit un monsieur ! Il nous dit d’accélérer et nous fait rentrer par la sortie.

Le lieu est mythique. Un peu trop peut-être. Car je suis un peu déçue. Son visage est vraiment abîmé. Et il est cerné de barrière : je trouve qu’on manque de recul pour bien l’admirer. Et nous ne sommes pas dans l’axe pour le contempler vu qu’il est en train de fermer.

Au moment de ressortir, le monsieur qui nous a fait rentrer veut son bakchich. C’est avec Chaton qu’il a traité, pas avec moi ! Je n’avais pas bien suivi la scène car pour moi, nous serions rentrés sans son aide. Chaton est plus hésitant. Mais nous n’avons pas le temps ! Nous devons vite nous rendre aux petites pyramides, celles des reines, pour y pénétrer à l’intérieur !

Mais c’est vraiment trop tard ! On tente de filouter en disant aux gardes de la sécurité que notre taxi nous attend à l’autre entrée (car il y a 2 entrées sur le site) et ça marche ! Sauf qu’on ne trouve pas l’accès à ces pyramides, on arrive juste à leur tourner autour. Car il y a des barrières. On tente une approche par l’autre bout. Nous passons devant les gardes de la sécurité de la deuxième entrée et nous leur faisons le même coup : « notre taxi nous attend à l’autre entrée ! ». Cette fois cela ne fonctionne plus ! Il nous faut partir…

Quelle lose ! Nous ne sommes pas entrés dans les pyramides. Alors que nous aurions pu y être les seuls… Cela va être un de mes gros regrets du voyage ! Tant pis, c’est comme ça.

Nous ressortons du site. Nous nous dirigeons maintenant vers la billetterie du spectacle Son et Lumières des Pyramides de Guizèh.

Le trajet est plaisant. On découvre le Caire et ses scènes de vie. Des enfants s’amusent avec des cerfs-volants. Je n’en reviens pas comme ils arrivent à les faire voler si haut en pleine ville. On s’entend dire des « Welcome in Egypte ! » à tout bout de champs.

Arrivés devant la billetterie, celle-ci n’ouvre qu’à 18h30. Et il est 18h. De toute façon, le spectacle est à 19h30. Nous le savions et avions anticipé : session de devoirs pour Chatounette !

En attendant l’heure, nous discutons avec des jeunes du quartier. Cela fait plaisir de pouvoir échanger avec la population locale. Ils nous sont vraiment agréables ces Egyptiens.

Nous faisons également un petit tour dans le quartier. C’est rigolo toutes ces carioles, ces chevaux et ces dromadaires.

Au moment d’acheter nos billets, on a bien crû qu’on n’allait pas pouvoir payer ! Nous n’avions plus assez de liquide (sûrement à cause du restaurant !) et ils ne prennent pas la carte bleue. Il y a un ATM un peu plus loin sauf que Chaton a oublié son code, et ma carte me dit que je n’ai pas assez d’argent ! Heureusement, Chaton a 2 cartes de crédit sur lui, et il a le code de l’autre. Nous arrivons à la billetterie in extremis.

Le spectacle, ce soir, est en arabe. C’est la langue la plus représentative des spectateurs qui est retenue. Heureusement, il y a des écouteurs avec la traduction en français. Le spectacle sans la version française aurait vraiment été sans intérêt. Certes, l’éclairage des Pyramides et du Sphinx est très joli mais c’est vraiment le texte qui met toute la valeur au spectacle. C’est poétique, instructif et divertissant.

En revanche, je suis dépitée par Chaton et Chatounette… Nous avons face à nous trois pyramides imposantes dont nous avons fait le tour pendant 4 bonnes heures, nous avons mangé face à elle, je leur ai fait la lecture du Guide du Routard, il n’y en a que trois, pas cent, on en avait parlé la veille… Mais ni l’un ni l’autre ne se souviennent du nom de leur pharaon… Affligeant !

Chatounette en a retenu deux, et Chaton n’en a qu’une… Pfff ! Qu’est-ce que je vais faire d’eux ? Je leur ai fait un petit bourrage de crâne, à voir demain s’ils me ressortent, et dans le bon ordre, les noms de Khéops, Khephren et Mykérinos.

Il est 20h45 lorsque nous ressortons de là. Nous avions prévu de rentrer en taxi et il y en a justement un qui est garé devant nous. J’avais regardé au préalable les tarifs pour rentrer chez nous et ne démords donc pas lorsque le chauffeur veut faire gonfler le prix. Deal ! C’est parti.

Cette fois, nous empruntons le trajet le plus direct, donc pas le même décor qu’à l’aller. Et il fait nuit. C’est très éclairé. On s’en met pleins les mirettes !

De retour à notre chambre d’hôtel, c’est douche et au lit ! Demain, nous avons mis le réveil pour 5h30. Il va falloir être plus réactif que ce matin si nous ne voulons pas rater notre train !

Pratique:

Nile Crystal Hotel : Situé juste derrière le Musée Egyptien, à deux pas des rives du Nil. Le personnel est très sympa. Entrée franchement peu engageante mais finalement un excellent rapport qualité/prix au regard des chambres.

Transports : taxi-collectifs : 4 LE/siège. Bus M10 : 15 LE/personne. Taxi des pyramides au musée égyptien : 100 LE.

Visite des pyramides et du Sphinx de Guizeh : uniquement pour visiter l’extérieur : 200 LE/adulte, 100 LE/enfant. Tickets supplémentaires pour visiter l’intérieur des pyramides et la barque solaire. Prévoir au moins 4 heures.

Spectacle Son et Lumière de Guizeh : Séance à 19h30 dans la langue des spectateurs les plus représentatifs. Ecouteurs pour traduction inclus. La classe VIP permet d’être aux premiers rangs pour 50 LE en plus (par contre, dans cette catégorie, pas de réduction enfant). Des rabatteurs nous ont suggéré de prendre plutôt un verre sur l’un des roof-top qui cernent la billetterie mais dans ce cas, pas de traduction, et c’est vraiment ce qui apporte au spectacle. 300 LE/adulte, 175 LE/enfant.

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