Voyager en Egypte pendant le Covid : quelle idée ?
« On est dans l’avion ». J’ai souvent commencé le récit de mes voyages par cette phrase. Et je me demandais si, cette année également, j’allais commencer mon récit par « on est dans l’avion », ou plutôt par « on n’a pas pu prendre l’avion ». Surtout en cette période très particulière de Covid…
Il est 18h30. Notre vol était prévu à 11h20. L’avion est parti à l’heure, mais sans nous…
Mais commençons le récit par le début.
On avait donné RDV à mon père à 7h30 chez nous pour qu’il nous emmène à l’arrêt de bus de Cergy-Préfecture. De là, le bus nous conduirait à l’aéroport de Roissy Charles-De-Gaulle. Mon père était ponctuel, lui. Nous, beaucoup moins ! Et la route était bien encombrée. Mais finalement, c’était normal. Juste que nous avions oublié le trafic routier en banlieue parisienne (j’aurai bien rajouté « en semaine le matin » mais maintenant c’est tout le temps !).
Nous avons donc raté le bus que nous visions. Bon. J’avais regardé les horaires au préalable, et je m’étais dis qu’au pire, le bus suivant, suffirait largement.
Le bus suivant, il est arrivé à l’aéroport de Paris avec presque une demi-heure de retard. On ne s’affole toujours pas, notre avion est dans plus d’une heure, on se dit qu’on est large. On s’octroie même une petite pause aux toilettes.
Arrivés devant le comptoir de Turkish Airlines, il y a un monde de dingue ! On se met tout au bout de la file d’attente. On s’amuse à poser en mode égyptien, en rigolant à l’idée qu’on allait peut-être passer un mois à se déplacer ainsi.
Arrive notre tour de passer devant les hôtesses qui séparent la file d’attente en plusieurs queue-leu-leu. Et là, elles nous regardent effarées ! « Mais vous êtes en retard ! Je ne sais pas si ça va passer ! Doublez tout le monde ! Allez directement au comptoir Business ! Vite ! ».
On s’y rend et le verdict tombe. Il est 10h30, notre avion est à 11h20, mais c’est trop tard, nous n’avons pas le droit d’embarquer.
Alors là, gros moment de solitude ! On avait pensé se faire recaler pour une multitude de raisons, mais pas celle-ci !
Le monsieur recaleur nous dit de nous rendre au guichet en face pour échanger nos billets. J’y vais, sans aucun espoir. Quand j’avais appelé notre agence de voyage pour modifier nos billets, cela nous coûtait plus cher que d’en racheter des nouveaux.
Le guichetier est encourageant. D’après lui, les frais ne devraient pas être importants. En attendant que le prix s’affiche, je retourne voir le monsieur recaleur, presque en pleurs, pour lui implorer de nous laisser monter dans l’avion, en lui expliquant que je voyage avec un enfant, s’il vous plaaaaîîîîîîttttt !!!! Il appelle son responsable.
Je peux juste aller me faire voir !
Je retourne au guichetier. Il y en a pour 21 euros ! Enfin une bonne nouvelle ! Sauf que…
1/ Le vol est à 19h25. Nous allons donc passer la journée dans l’aéroport.
2/ Nous avons une escale à Istanbul de minuit à 6 heures du matin : nous allons devoir dormir dans l’aéroport.
3/ Notre Test PCR ne sera plus valide ! Hé oui ! Il faut un test PCR de moins de 72h, le nôtre aura 75h30. Nous ne pouvions pas le faire le dimanche (laboratoires fermés), ni le lundi (délai de réponse trop long), nous étions donc ric-rac pour être dans les clous au niveau du test PCR mais nous avions réussi à le faire le samedi, après 11h20. Mais pas après 19h25, l’heure de notre nouveau vol.
Non mais quelle galère !
On se renseigne de tous les côtés. On peut faire un test PCR dans l’aéroport, mais le résultat ne sera que dans 24h. On y va, en se disant qu’on pourra peut-être une nouvelle fois repousser notre vol de 24h, si toutefois notre test PCR de 75h ne passe pas.
Et pour le kiffe, on fait même un test antigénique ! Si ça peut les amadouer pour les 3 petites heures en trop…
Un Mac Do et quelques heures d’attente plus tard (dont des devoirs pour Chatounette !), c’est l’heure de retourner à l’enregistrement des bagages. On peut vous dire que, cette fois-ci, on est les premiers ! Coco avait finalement raison !
Les hôtesses s’attardent longuement sur notre Test PCR périmé de 3h30, mais finalement que de 30 minutes puisque nous le tendons bien avant l’heure de décollage de notre avion…
Ça passe ! Ouf ! Premier soulagement ! Nous enregistrons nos bagages et filons à l’étape suivante.
La douane.
En plus de nos passeports, le douanier nous demande pour quel motif nous voyageons. Je réponds « tourisme » et il fait les gros yeux. « Euh oui, enfin, j’ai fait une demande de Visa de Tourisme mais on y va pour faire du bénévolat/un entretien d’embauche ». Oulala, je m’emmêle les crayons entre le bénévolat et l’entretien d’embauche, ça craint. Il nous demande un justificatif et je lui tends le papier concocté quelques jours avant. Il le lit scrupuleusement à voix haute. Intégralement.
« Mais du coup vous souhaitez habiter en Egypte ? ». « Euh ! Non non ! C’est juste pour la saison ! On est saisonniers ! ». « Saisonnier », ce fut le mot magique ! On a vu le visage du douanier se détendre. Du coup, il nous pose pleins de questions sur ce que nous faisons le reste de l’année, si ce n’est pas trop la galère pour les logements, et reviens sur ce que nous allons faire cet été en Egypte… Le jeu de société « Time Bomb » a du bon, j’ai pu m’entraîner à mentir, et je pense que cela s’est à peine remarqué lorsque j’ai commencé à rougir de mensonge…
Lorsque le douanier nous fait signe de circuler, on a du mal à ne pas sauter de joie ! Deuxième soulagement !
Mais nous savons que ce n’est pas encore gagné. Pendant notre attente, nous avons discuté avec un couple qui nous racontait qu’il venait de se faire recaler au moment de monter dans l’avion, alors qu’ils avaient passé sans soucis l’enregistrement et les douanes. Et on se rappelle également notre mésaventure pour aller au Cambodge, où les hôtesses nous avaient expliqué qu’il y avait une possibilité que nous nous fassions refouler lors de notre escale, au moment de prendre le deuxième avion.
Pour l’heure, nous patientons pour monter dans l’avion. Les Classes Business embarquent les premiers. Puis le gros de la foule. Nous attendons que la file se tasse pour nous présenter au guichet. Je tends nos trois tickets d’avion. Pour celui de Chaton, la machine réfléchit. Et réfléchit. Et réfléchit encore. Puis sonne rouge. Celui de Chatounette et le mien avaient bipé vert. Aïe ! Qu’est-ce qu’il ne va pas encore ? L’hôtesse bidouille sur son ordinateur puis se retourne avec un grand sourire. C’est bon ! Tout va bien ! On peut monter dans l’avion ! Yeeessssssss !
C’est toujours impressionnant un décollage. J’adore ça. Et Chatounette aussi. Enfin, elle, ce qu’elle préfère dans l’avion, c’est de pouvoir s’enchaîner des films pendant des heures ! A mi-parcours, le repas arrive. Notre meilleur repas en avion ! On s’est régalé !
Lorsque nous atterrissons à Istanbul, notre escale, il est un peu plus de minuit. Notre prochain vol, à destination du Caire, est prévu à 6h25. Nous saurons à 5h05 à quelle porte nous devrons nous rendre. Je briffe Chaton et Chatounette : « surtout essayez de dormir, car je vous préviens, demain on visite toute la journée ! ». Euh… Je crois que j’ai oublié que ce n’était pas encore tout à fait gagné notre histoire…
Il est maintenant 4h24 et je ne dors toujours pas. Je suis frigorifiée et bien trop mal installée. Et on vient de se faire déloger de l’endroit où nous étions. Chatounette, qui dormait profondément, s’est rendormie aussitôt, mais Chaton est dans le même état que moi… On va être beau, demain, pour visiter Le Caire ! Si toutefois on arrive jusque-là !
Verdict de notre second vol dans le prochain article !