Pulau Papan depuis Malenge, îles Togian
Le premier réveil a eu lieu à 5 heures pétante ! Un coq, qu’on semblait égorger, faisait un tintamarre à réveiller les morts, du moins tous les habitants de la resort ! Même moi ça m’a réveillée, c’est dire !
Mara n’a pas failli à son gage… Elle a relevé le défi haut la main ! Cela nous a valu une bonne crise de rire. Chaton est sorti la voir faire sa démarche de gallinacé en déambulant sur le ponton, car Mara était à fond dans son personnage : le chant du coq ne lui a pas suffi, il a fallu qu’elle mime l’animal. Moi, je me suis juste redressée du lit, contemplant de la fenêtre par la même occasion un magnifique lever de soleil. Mara a été plus ponctuelle que le muezzin, qui s’est mis à chanter juste après, à 5h05. Nous nous sommes ensuite tous rendormis.
Deuxième réveil trois heures après, à 8h.
Nous avons enfin réussi à aller à Pulau Papan, l’île juste en face de chez nous. C’est en canoé en bois que nous y allons, accompagnés de Dan. Chaton repart ensuite à notre resort pour aller récupérer Thomas et Margaux. Hé oui, il n’y a qu’un seul canoë!
A peine arrivées sur le ponton, qu’une dame demande à photographier Chatounette. Elle commence déjà à souffler, et quelque chose me dit qu’elle n’est pas au bout de ses peines. Eh bien figurez-vous que finalement, c’est tout le contraire qui s’est produit ! Ce sont les gens, aussi bien adultes qu’enfants, qui demandaient à être pris en photo !
La petite île de Pulau Papan, qui n’est plus vraiment une île puisqu’elle est reliée à Malenge par une longue passerelle d’un kilomètre, est occupée par une poignée d’Indonésiens, qui vivent dans des maisons en bois montées sur pilotis pour la plupart, semblant flotter sur la mer.
Au centre, un gros rocher blanc permet de prendre un peu de hauteur et d’avoir une vue à 360° sur les maisons et la mer autour, avec toutes ses nuances de bleu. Nous avons tous le même ressenti, l’impression de faire partie d’une carte postale ou des affiches des agences de voyage. C’est quand on contemple un tel décor qu’on se dit que les photos ne sont pas toutes retouchées à l’ordinateur.
Nous redescendons de notre promontoire et nous retrouvons au cœur du village. Des passerelles en bois, surplombant le bleu azur et plutôt instables, font office de rues. Les maisons sont jolies et entretenues mais le confort est sommaire.
Nous empruntons la longue passerelle d’un kilomètre et assistons au défilé des différents bleus. L’eau est d’une transparence à faire pâlir le plus méticuleux des vitriers. Les coraux et l’étoile de mer pris en photo le sont depuis la passerelle alors qu’il devait y avoir plus d’un mètre de profondeur. L’envie de se jeter à l’eau est très forte, presque intenable, mais il n’y a aucune échelle pour pouvoir remonter ensuite. Comme pour le chant des sirènes, il nous faut résister très fort, ne pas craquer.
Nous arrivons à un premier village, qui n’est pas très loin de notre resort mais les contours sinueux de la côte le rendent inaccessible à pied par la plage. Nous nous attendions à un village très pauvre avec des déchets partout alors nous sommes très surpris. Tout est propre, soigné, entretenu. De nombreux écoliers rentrent de l’école et tous viennent nous parler, mettant en pratique leurs cours d’anglais reçus.
Une promenade, tantôt en béton, tantôt en gazon, longe la mer pour mener à un deuxième village, presque identique au premier. Une bien belle ballade, ponctuée par quelques pauses dès qu’une ombre pointait le bout de son nez. Il fait chaud. Très chaud.
La marée est basse et nous croisons plusieurs personnes, femmes, enfants, hommes, les pieds dans l’eau à la recherche de quoi nourrir la famille. Un homme a eu la chance d’attraper un gros crabe, et il attire les foules de gamins.
Nous ne nous lassons pas de contempler ces dégradés de bleu. C’est magnifique.
Nous faisons finalement demi-tour car impossible d’aller plus loin : des gros rochers stoppent l’accès, et puis la faim se fait largement ressentir par tout le groupe. Lorsque Dan demande l’heure à un Indonésien assis à l’ombre, semblant tuer le temps, celui-ci se lève pour aller regarder le soleil. « 11 heures » qu’il lui répond plein d’aplomb. Son voisin n’est pas d’accord, midi d’après lui. Mon estomac pencherait plutôt pour midi.
De retour à Pulau Papan, nous faisons quelques emplettes et tombons sur Roly, le responsable de la resort, ainsi que son acolyte. Ils commençaient à s’inquiéter pour nous et avaient rejoint l’île en bateau. Ils tombent à pic ! Nous rentrons en bateau, ce qui est bien plus rapide et bien moins fatiguant que le canoé, sauf Chaton, qui préfère rentrer à la nage.
Au déjeuner, comme pour chaque repas, nous avons encore droit à du poisson, mais celui-ci était particulièrement délicieux.
L’après-midi est moins trépidante : bavardages avec nos voisins, baignade, lessives, travail pour Chatounette, lecture… Tranquille !
Au moment du dîner, Thomas et Mara ne faillissent pas à leur gage : nous avons droit à « Brave Margot » de Brassens chantée par Thomas et dansée par Mara, devant une foule médusée qui ne s’y attendait franchement pas, d’autant plus que la plupart des personnes attablées sont fraîchement débarquées du matin même.
A la fin du repas, nous rejouons au même jeu de cartes, et Chaton sera cette fois moins chanceux. Demain, il devra passer la journée en robe… Celle que la mère de Tarik m’avait offerte, dix fois trop grande pour moi, lui va à merveille ! De plus, demain nous quittons Malenge pour une nouvelle île, nous verrons si sa tenue aide ou pas à la négociation du prix de la chambre…
Pratique :
Hébergement : Lestari Malenge : Après négociation : 180.000 Rs/personne/jour en pension complète, gratuit pour Chatounette, sur la plage, mandi dans la chambre avec toilettes où on peut s’assoir, grande terrasse avec 2 hamacs, moustiquaire, eau froide. Prix de 150.000 à 300.000 Rs selon le confort (sanitaires en commun, douche dans la chambre, baie vitrée…)