Les cabanes perchées dans les arbres, au dessus de Palu
La grasse mat’ fut de courte durée, je suis appelée à 9h30 pour prendre le petit-déjeuner. J’aurai bien dormi jusqu’à midi.
Dans la maison, c’est un défilé de personnes. Nous commençons à y voir un peu plus clair sur les liens entre les différentes personnes que nous croisons : cousins, oncles, qui est marié avec qui, à qui est tel enfant…
Parmi les sujets de conversation : l’obtention d’un Visa pour la France. Nadir, Ilha et Tarik nous avaient déjà entrepris sur le sujet. Nadir nous avait expliqué qu’il fallait un « sponsor » français pour pouvoir venir. J’avais ainsi pu me renseigner sur le sujet entre temps, j’étais donc assez calée. Et là, ils ont l’air de clairement signifier qu’ils débarqueraient à une dizaine de personnes, en juillet ou en août prochain. Et avec eux, on se dit que ce ne sont probablement pas des paroles en l’air !
Nous mettrons encore un temps fou avant de parvenir à décoller pour les cabanes dans les arbres en haut de la montagne.
Nous passons d’abord à un petit supermarché. Ça tombe bien, il nous fallait du PQ, objet inconnu dans cette famille comme dans toutes les familles indonésiennes. D’où le pourquoi de ne jamais manger avec sa main gauche (oui, les couverts aussi sont facultatifs).
Je trouve le rayon hygiène, le rayon couche (immense comparé au magasin !), le rayon gâteaux secs (j’en profite pour faire le stock) mais pas le moindre rouleau de papier toilette, ni même sopalin ou mouchoirs. Je suis un peu gênée de demander où se trouve le PQ alors je demande à Fadli où se trouvent les mouchoirs. Il m’emmène dans un rayon en colimaçon, derrière la caissière ! Il fallait le trouver ! Fadli m’attend. Je me retrouve coincée : obligée de prendre un paquet de mouchoirs ET un rouleau de PQ devant lui. Au moment de passer en caisse, Fadli me devance et paie pour moi. Incroyable ! Même pour nos dépenses personnelles nous ne pouvons rien débourser !
C’est reparti. La route que nous empruntons est bien abîmée. Ça secoue encore dans tous les sens, mais nous commençons à nous y habituer. Nous traversons des paysages de rizières brûlées par le soleil, un lit de rivière très large mais à sec, des petits villages perdus dans la montagne avec les femmes au visage blanchi par une sorte de poudre pour se protéger du soleil…
Au sommet, c’est une base de départ pour s’élancer en parapente. Il s’agirait d’un endroit très fréquenté par les touristes étrangers et qui jugent le spot comme l’un des meilleurs au monde.
Les indonésiens, eux, viennent ici pour camper. Et effectivement, des tentes sont installées.
Il y a quelques nuages, et dès que l’un d’entre eux voile le soleil, la température est idéale. Enfin un peu de fraîcheur !
Nous remontons un sentier, et en bifurquant sur la droite, nous apercevons deux cabanes dans des arbres. L’accès est à pic et le terrain ultra glissant, non de par l’humidité mais au contraire de la sécheresse. La terre ressemblerait presque à du sable.
Lorsque « papa Frédy », comme ils l’appellent, s’approche de ce versant abrupte, toute la troupe s’écrie pour ne pas qu’il s’avance de trop. Trop pentu, trop glissant. C’est bien mal connaître Chaton! Il embarque même Chatounette avec lui. Nous ne sommes pas venus pour uniquement voir ces cabanes, nous comptons bien monter dedans !
Ilha et Fadli nous accompagnent et le reste de la troupe reste au sommet à nous attendre. Et c’est vrai que c’est sport ! On ne s’en rend pas compte sur les photos, mais ça descend vraiment sévère.
Nous pensions que le trajet retour serait beaucoup plus facile mais c’était tout le contraire. Obligé de mettre les mains au sol. Les restes de plantation dans le sol nous sont d’aucune aide : elles s’arrachent dès qu’on s’agrippe à l’une d’entre elles. Chaton galérera pas mal avec Chatounette.
Nous retournons près de la voiture et restons là un bout de temps, à grignoter des cochonneries en guise de repas du midi.
Le temps de redescendre de la montagne, et il fait nuit. Nous nous arrêtons au Warung Wakatobi et dînons. Nasi goreng pour tout le monde, sauf Chatounette qui prend une omelette.
Nous repassons à la maison pour nous doucher et nous devions repartir illico pour aller chez Tarik ou Nadir mais, bien évidemment, ça traîne encore. Le programme change en cours de route pour aller chez « Catwoman ». Une femme qui possède 28 chats !
Arrivés sur les lieux, nous sommes choqués ou écœurés : les chats sont en cage ! Alors que j’essayais de masquer mes sentiments, Chaton va droit au but et demande pourquoi ils sont en cage. Nous sommes rassurés, c’est juste pour la nuit, la journée ils sont libres. Et en observant bien Catwoman, on s’aperçoit rapidement qu’elle prend soin de ses chats : il n’y a qu’à voir celui qu’elle a bercé dans ses bras tout le temps où nous étions là. Certains privilégiés ont même droit à son lit pour la nuit. Une folle, on peut le dire !
Depuis hier (ou avant-hier ?), Tarik avait émis l’hypothèse de nous suivre, avec d’autres de la bande, lorsque nous quitterons Palu. Il fallait qu’il voie quelques détails. Ce soir, il nous confirme, il nous accompagne aux îles Toggians, notre prochaine destination, ainsi que Oula, Nadjim, Fadli et Ilha. Je ne sais pas comment ça va se passer au niveau de la place dans le véhicule avec les bagages, mais j’imagine qu’ils ont prévu ce détail. Une sacrée aventure ce voyage à Sulawesi !