Kanchanaburi
Une super nuit bien récupératrice ! Ça fait un bien fou ! Mais je ne sais pas pourquoi, chose exceptionnelle, je suis réveillée la première, et à 7h du matin.
Je laisse dormir tout le monde et à 9h nous prenons notre petit-déjeuner sur la terrasse du restaurant de l’hôtel, suspendue au-dessus de la fameuse rivière Kwaï.
On s’offre un festin de roi, mais en même temps, c’est l’anniversaire de Chaton aujourd’hui. Il soufflera ses bougies (enfin seulement 4 !) sur un gâteau d’anniversaire original : une assiette de fruits ! On fait avec les moyens du bord. Au menu de ce matin : jus de mangue, pancake à la banane, tartine de Nutella (eh oui !) et les fruits. Il n’a pas pu ouvrir son cadeau d’anniversaire, il est prévu un peu plus loin dans notre nouvelle boucle à scooter : un tour en quad.
Nous partons ensuite nous occuper de choses moins drôle mais il faut bien y passer : faire laver nos vêtements et trouver un scooter à louer. Le linge, c’est vite réglé, par contre pour le scooter, on se tape toute l’avenue pour trouver le loueur le moins cher et qui en plus aurait le scooter que l’on recherche : un 125cc avec un « grand » coffre sous le siège. On finit par trouver notre bonheur mais repassons malgré tout à notre chambre : nous avions oublié le casque de Chatounette. Comment ça on est des têtes en l’air ?
Notre journée, censée être très chargée de visites, est déjà bien entamée lorsque nous prenons enfin le vrai départ. De plus, je souhaite passer en premier lieu à l’office du tourisme pour récupérer une carte de la ville de Kanchanaburi et de sa province.
Sur la route, un temple chinois. Il se trouve à côté d’une école et c’est l’heure de la récréation. Que d’enfants ! Ils sont tous habillés en uniforme. Les filles en bleu, les garçons en marron.
Dans un bâtiment annexe, deux professeurs de musique apprennent à jouer des instruments de musique traditionnels à des enfants. Un des professeurs n’est jamais satisfait ; nous, on trouvait que ça sonnait bien.
Le temple chinois, s’il a pour point commun ces toits à la forme si particulière des temples thaïlandais, est bien différent à l’intérieur. C’est très coloré, et à mon goût bien plus kitsch !
Après être passé à l’office du tourisme, les visites commencent réellement. Il faut savoir que Kanchanaburi, enfin surtout son pont de la rivière Kwaï, est l’équivalent en France de nos plages du débarquement ou plus à l’Est des camps de concentration. Un symbole (tragique) de la Seconde Guerre Mondiale.
Nous commençons par le musée JEATH. Les initiales sont à la mémoire des pays qui ont participé (Japon, Etats-Unis, Australie, Angleterre, Thaïlande, Hollande) et le mot « death » était trop lourd. Ce petit musée de la guerre ressemble aux ata en bambou dans lesquels étaient enfermés les prisonniers de guerre. A l’intérieur, essentiellement des photos légendées, plutôt pertinentes. Chatounette se prend soudain pour une férue d’histoire et nous sommes obligés de lui expliquer chaque photo. Pas une seule n’y réchappe, sauf les dernières, elles étaient beaucoup trop « hard » alors on s’est empressé de ressortir (photos ou peintures de prisonniers atteints de maladies bien dégueulasses, amputations…).
Un deuxième bâtiment contient toutes sortes d’objets de l’époque (de la tenue des Japonais aux bombes en passant par des outils ayant servi à la construction du fameux pont).
A la sortie se trouve un grand temple avec pleins de plus petits autours, et une immense statue représentant un cheval qui se dresse sur ses pattes arrières, tirant un bateau-carrosse.
Chatounette veut taper dans le gros gong, et un monsieur à côté nous explique qu’il ne faut pas taper une fois mais trois fois. Je suis obligée de l’aider à porter la massue (désolée, je n’ai pas le terme mais je suis sûre que vous m’avez comprise!) tellement elle est lourde.
On déambule un peu partout et repartons au scooter. Sauf que devinez quoi ? Chatounette a encore perdu ses lunettes. Depuis qu’on les avait rachetées, on les avait sauvées de la perte une bonne dizaine de fois chacun. On refait tout le trajet en sens inverse, mais toujours pas de lunettes. GGGRRRRR !!!!
Tant pis, on continue.
C’est plus que l’heure de manger, il est 14h30. Sur la route : à gauche la rivière avec des dizaines de restaurants flottants très grands mais tous déserts (mais désert de chez désert), sur la droite quelques échoppes blindées de monde. Oui mais moi je veux manger sur la rivière ! Pas sur le bord de la route !
Soudain, sur l’un de ces restaurants flottants, j’aperçois quelqu’un. On s’y arrête et je demande à voir le menu. Notre référence niveau prix, c’est le fried rice. Personnellement, je ne mange que ça ou presque. Il est presque partout à 40 Bahts. Là, il est à 45 Bahts, donc plus que correct vu le cadre (à notre hôtel, 60 Bahts !). On s’y installe mais, on ne sait pas pourquoi, on sent l’arnaque arriver. Il n’y a pas un chat alors que les restos minables du bord de route sont blindés.
Au moment de commander mon fried rice, la serveuse me demande si j’en veux un grand ou un petit, parce qu’à 45 Bahts, c’est un petit. Ça commence !
On demande une grande bouteille d’eau, mais il n’y a que des petites. J’en commande une, on en achètera une grande plus tard, dans une épicerie, beaucoup plus économique que dans les restaurants. Le serveur revient avec une belle bouteille en verre. Aïe ! Ça continue.
Il dépose la bouteille sur une petite table à l’écart, puis remplit nos verres qu’il nous rapporte. On les boit d’un trait. Le serveur récupère nos verres, prend une nouvelle bouteille, et les remplit à nouveau. Eh ! Mais on n’en a pas commandé deux ! Chaton suppose que c’est parce qu’au départ nous en voulions une grande.
Les plats arrivent. Tiens ? Ce n’est pas si petit que ça, et c’est drôlement bon ! Chaton me glisse qu’on risque d’en avoir pour plus cher d’eau. Je n’ose pas finir mon verre, de peur que, une fois que j’aurai le dos tourné, le serveur ouvre une nouvelle bouteille. Une fois le repas englouti, je n’en peux plus et je finis mon verre. Je surveille le serveur et ça ne rate pas : il revient avec une nouvelle bouteille. Heureusement que je le surveillais, j’ai pu lui faire signe que nous n’en voulions pas.
Arrive le moment où nous devons payer. La douloureuse tombe… Je suis effarée ! Les 2 bouteilles nous ont coûté moins cher qu’une seule dans n’importe quelle superette ! Pffff ! A cause de ce flairage d’arnaque foireux et non avéré, nous n’avons pas apprécié notre repas à sa juste valeur. Nous étions quand même tout seul, sur la rivière, avec un très bon repas. Au moins avons nous payé avec le sourire, et en laissant un pourboire !
Nous repartons et passons devant l’un de ces nombreux cimetières de guerre. A côté de l’un d’entre eux, encore un musée sur la guerre, mais celui-ci est classé comme incontournable par notre guide et notre carte de l’office du tourisme. Il est 16h, le musée ferme dans une heure, nous précise le personnel. On leur demande si c’est suffisant et ils nous disent que oui, en 40 minutes/1 heure, c’est réglé.
Mon cul oui ! J’y aurai bien passé le double de temps ! Au collège, au lycée, puis à l’IUFM, on m’a toujours parlé de la Seconde Guerre Mondiale du côté Européen, mais jamais ou très peu du côté Asiatique. Il faut savoir par exemple, que le jour de Pearl Harbour, le Japon bombardait ce même jour d’autres pays, puis pleins d’autres les jours suivants.
Ce musée est passionnant. Quand on dit guerre « mondiale », c’est vraiment « mondiale ». Les panneaux explicatifs en anglais sont très clairs. Il y a également des reconstitutions, des maquettes, de nombreux objets, des vidéos… Malheureusement, je finis la visite comme les chinois : en courant sans plus rien lire.
Chatounette, par contre, a fait une overdose dès le début du musée et à part toucher les personnages en cire, plus rien ne l’intéressait. Chaton n’y comprenant pas grand-chose à l’anglais a surtout été frustré. Heureusement, le thé ou le café, au choix, était offert, il y va avec Chatounette.
On repart et on s’arrête prendre une glace en guise de dessert ou goûter, on ne sait pas trop. La glace violette nous intrigue. On demande ce que c’est mais on ne comprend pas. « Une sorte de patate ». On demande à y gouter, et on choisira tous les trois ce parfum-là. Aucune idée de ce que c’était, mais c’était très bon.
Nous nous dirigeons enfin sur le fameux pont de la rivière Kwaï, toujours en activité (pont ferroviaire). La ballade prend tout son sens après avoir fait ces deux musées. Ce pont représente un symbole pour les plus de 300 km de chemins de fer qui ont été construits et ont coûté la vie à plus de 100.000 personnes. On le traverse, et le temps de revenir, il fait nuit ou presque et les maisons flottantes sont toutes éclairées. Une bien belle image.
Le ciel s’assombrit plus que de raison, et on voit au loin des éclairs qui illuminent le ciel.
On rentre à notre hôtel avec un petit crochet pour récupérer notre linge tout beau tout propre. Enfin, il faut le dire vite : les tâches sont toujours présentes mais le linge sent bon, c’est déjà ça.
Nous mangeons sur la terrasse qui surplombe la rivière, initions Chatounette au Puissance 4 (mais il va encore falloir persévérer), et une fois qu’arrivent nos plats, nous ne pouvons plus communiquer. Je n’arrive plus à entendre Chaton qui pourtant est assis à côté de moi et essaie tant bien que mal de se faire entendre. Et pour cause, la pluie s’est mise à dégringoler du ciel et fait un bruit d’enfer en rebondissant sur les tôles en fer du toit. Heureusement, cela ne durera pas très longtemps. Une deuxième pluie un peu plus tard et c’est fini. Pourvu qu’il ne fasse pas ce temps-là demain toute la journée, ni pendant les 6/8 jours à venir : nous serons sur les routes, en scooter.