Hammamat Afra, Kérak, Wadi Bin Hammad
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Réveil à Hammamat Afra
Je viens de passer ma meilleure nuit depuis que nous sommes en Jordanie. Il était temps! Je ne me réveille qu’à 9 heures. Je ne sais pas si la fiesta de la veille a duré longtemps car j’ai dû m’endormir en moins de cinq minutes. Et aucun regret de ne pas y être allé, car après avoir pris quelques renseignements, il n’y avait que des hommes.
Le patron nous accueille et je discute un peu avec. Il me fait rire quand il imite Jacques Chirac. Il me demande si cela ressemble à du Français quand il parle. Carrément ! Je n’arrivais pas à comprendre ce qu’il disait et je comprends mieux pourquoi. J’étais concentrée pour déchiffrer car j’entendais bien qu’il ne parlait pas arabe.
Comme son fils la veille, il nous recommande vivement Wadi Ibn Hammad ou Wadi Bin Hammad.
La grotte d’Hammamat Afra et son point de vue
Avant de quitter les lieux, nous montons à la grotte et son point de vue comme nous l’avait recommandé la veille le patron. Il n’y a plus aucun homme sur place, j’ai donc pu photographier les lieux, mais il y avait des femmes dans le bassin qui leur est réservé donc vous ne le verrez pas.
Le panorama là-haut est chouette, et la grotte propose d’anciennes peintures et écritures. Malheureusement, elle a été largement taguée.
Nous redescendons, disons au revoir à nos guides de la veille et prenons la route.
Trajet de Hammamat Afra à Kerak
Franchement, une heure de route (51 km) et seulement 4 arrêts photo, je m’améliore!
Visite du château de Kerak
Direction Kerak pour aller visiter le château. Il est assez étendu, et il y a de bons restes. Par contre, les panneaux explicatifs dont parlait le Lonely Planet ont totalement disparu. Avec Chatounette, nous inventons donc l’histoire de chaque pièce, chacune notre tour. En relisant le Lonely Planet, nous n’étions pas très loin de la vérité.
Le musée accolé au château est également intéressant puisqu’il retrace l’histoire humaine de la Jordanie et plus précisément du château de Kerak.
Les femmes en Jordanie
Nous reprenons la route. Chaton nous avait interrogées la veille au téléphone pour savoir comment étaient habillées les femmes jordaniennes. Alors déjà, dans les rues des villes, on en croise très peu. Et toutes les femmes croisées étaient voilées, avec des tenues « traditionnelles », disons non occidentales. On en a vu plusieurs dans les champs en train de faire la cueillette. Voilées également. En fait, jusqu’à présent, même si nous avons visité essentiellement des endroits touristique, les seuls endroits où nous avons vu des femmes non voilées c’était à Amman, la capitale, et à l’intérieur des bains de Hammamat Afra.
Wadi Bin Hammad
Bref, reprenons nos aventures, nous voici maintenant à Wadi Bin Hammad ou Wadi Ibn Hammad. Des sources. Chaudes et froides. La route qui descend dans cette vallée est très pentue, et par endroits non goudronnée. Je serre les fesses, mais je redoute surtout le retour. J’espère que la voiture va réussir à grimper, surtout dans ce fameux virage à la fois très pentu, non goudronné et légèrement sableux.
En chemin, je laisse passer une camionnette, trop collée à mon derrière à mon goût. Les deux hommes à l’intérieur me remercient avec des grands sourires. Sauf que maintenant qu’ils sont devant, ils n’avancent plus. Je m’arrête sur le trajet pour faire quelques photos des points de vue, comme à mon habitude, mais ils m’attendent toujours un peu plus loin.
Nous finissons par arriver à un endroit où la route est coupée par une rivière : le wadi bin Hammad. L’endroit rêvé pour planter notre tente ! Il y a justement de la place pour la voiture et un terrain ombragé, sans cailloux et plat.
Les deux hommes de la camionnette, qui nous attendaient, entament la conversation. On utilise Google Traduction pour se comprendre. Et même avec cet outil, c’est compliqué. En fin de conversation, j’ai surtout l’impression que ces gars-là cherchent à nous draguer, et ils nous mettent en garde de dormir ici. Cela serait dangereux. Ils insistent pour que nous allions à l’entrée officielle de Wadi Ibn Hammad, située un peu plus loin. Comme il y a la rivière à traverser, ils nous proposent de nous emmener. Pendant ce temps-là, une autre voiture arrive, tout le monde à bord (sauf le conducteur) descend du véhicule, et la voiture traverse sans trop de difficulté. Bon, ça se fait avec prudence.
Je prends congés des deux lourdaux et ils finissent par partir.
Avec Chatounette, nous commençons par nous installer tranquillement pour goûter : du pain arabe avec du Nutella, miam!
Peu après, un homme arrive vers nous. Il nous explique que nous ne pouvons pas dormir ici, cela serait trop dangereux, qu’il y a aussi des chiens sauvages etc. Il fait le tour de la voiture et referme nos portes en nous expliquant que des serpents pourraient y rentrer. J’avais plus l’impression qu’il voulait voir ce que nous avions à l’intérieur.
Il nous explique qu’il travaille à la source de wadi Ibn Hammad, il nous donne les tarifs mais il ne sait pas si nous pouvons y dormir. Il n’est pas le chef, juste un employé. D’après lui, la partie payante du ruisseau est mille fois plus jolie que cette partie en amont où nous comptons aller.
Je conclus en lui expliquant que nous allons déjà commencer par cette partie moins jolie et que nous viendrons ensuite le rejoindre pour savoir si oui ou non nous pourrons camper.
Enfin débarrassées de tout le monde. Nous pouvons attaquer la balade aquatique. C’est très plaisant. L’eau est chaude, mais pas autant qu’à Hammamat Afra, juste de quoi y entrer paisiblement et sentir un peu de fraîcheur en y ressortant, grâce au vent. Nous crapahutons, sautons de cailloux en cailloux, passons en dessous par moment, nous faisons rafraîchir par une source froide venue de plus haut et tombant de la végétation telle des jardins suspendus. C’est très joli.
Nous faisons demi-tour au bout d’un moment . Sur le trajet retour, nous tombons sur notre homme précédent. Il nous informe que nous pouvons camper au lieu officiel de Wadi Bin Hammad. Mais c’est payant. Et pour faire la partie chouette du canyon, pareil, il faut payer. Il nous montre des photos. Ça donne très envie. Et j’avais déjà vu des photos du lieu avant de venir et c’est ce qui m’avait motivée à venir ici.
Cependant, l’accumulation des dinars, l’obligation d’avoir un guide, l’insistance de tous ces garçons avec leurs fausses mises en garde me freinent. Je finis par renoncer. Je n’ai pas senti ces hommes. J’ai préféré suivre mon instinct. Nous déguerpissons. C’est la première fois en Jordanie où je ne me suis pas sentie à l’aise. Peut-être avais-je tort, mais dans le doute abstiens-toi.
D’ailleurs, sûrement un signe du destin, un camion se trouve en travers de la rivière que nous devions franchir en voiture pour pouvoir rejoindre le site officiel de Wadi Bin Hammad. Il est bloqué et bien enlisé. Son chauffeur et son co-pilote semblent désemparés. Ils sont assis et ne bougent pas. Peut-être attendent-ils tout simplement la dépanneuse?
Quand le chauffeur me voit passer avec ma bouteille d’eau, il me tend la main pour s’en saisir. Je lui tends, il boit et me la redonne. Bof, il peut la garder! Je dois me promener avec 10L d’eau dans la voiture, et je pense qu’ils en ont pour un bout de temps à attendre avant de sortir de leur pétrin! J’essaie de communiquer avec eux mais ils ne parlent pas un mot d’anglais. A Madagascar, ils auraient déjà trouvé un système D mais peut-être que là-bas c’est parce qu’ils savent qu’aucune dépanneuse ne viendra.
Camping-sauvage entre Wadi Ibn Hammad et Madaba
Nous quittons l’endroit. Cela m’inquiète un peu car, d’où nous sommes, le prochain hôtel sera trop loin pour ne pas avoir à rouler de nuit, ce que j’aimerais éviter. Il va donc falloir faire du camping-sauvage et vite trouver un nouveau lieu.
En cherchant sur Osmand, une appli que j’affectionne particulièrement malgré notre (més)aventure à Pétra, je pense avoir repéré un endroit qui pourrait nous convenir. C’est à une heure de route de là.
Mais pour le moment, il faut déjà réussir à remonter cette montagne non asphaltée, pentue et sableuse. Ça passe juste juste en première en patinant un peu, projetant un paquet de cailloux sur le bas de caisse. Il s’en est fallu de peu pour que nous restions bloquées là. Ouf.
Une fois au sommet, la route est facile, nous traversons plusieurs villages puis nous attaquons à nouveau une descente. Mon endroit visé sur la carte s’avère ne pas être une super destination mais nous apercevons un peu plus loin un endroit qui semble être parfait. Et de plus près, ça se confirme. Il n’y a pas de rivière, mais le panorama est grandiose avec un super coucher de soleil.
Nous installons en vitesse notre tente, non pas sans galérer un peu! En effet, il y a un vent incroyable! Je ne parviens pas à enfoncer les sardines dans le sol alors j’opte pour une solution de secours : poser de gros cailloux à l’intérieur des quatre coins de la tente.
De nombreux véhicules passent devant nous, uniquement des hommes, mais personne ne s’arrête à notre hauteur pour nous demander quoique ce soit, contrairement près d’Amman. On devrait être peinard. Nous pique-niquons, puis Chatounette passe aux devoirs de maths pendant que je rédige la journée.
Petit jeu de société et au lit. J’espère que le lever de soleil sera aussi beau que le coucher.
Informations pratiques
Sources d’eau chaude d’Hammamat Afra : Entrée 7,5 JOD adulte et enfant. Pour camper, c’est 10 JOD par personne, entrée incluse. Chalet : entre 30 et 40 JOD la nuit, selon la taille du logement, salle de bain privative, réfrigérateur, clim’.
Château de Kerak : 1h30 sur place mais en prenant le temps de pique-niquer à l’intérieur et de visiter le musée. 2JOD, gratuit avec le Jordan Pass. 8h-16h d’octobre à mars. 8h-19h d’avril à septembre.