Du Pays Toraja (Rantepao) à Pendolo
Exploit de la journée : nous étions à 7h55 au pied de l’arrêt de bus ! Aucun intérêt d’avoir de l’avance mais nous ne sommes pas peu fiers.
Le bus est parti à l’heure prévue : 8h30. Nous faisons plusieurs haltes pour prendre des gens sur la route puis une pause plus longue pour déjeuner. Sauf qu’il est 10h ! L’appétit vient en mangeant, alors attablons-nous.
Au menu : du riz et du poulet, rien d’original à priori, sauf la présentation ! En effet, le riz est enroulé dans une feuille de bambou placée à l’intérieur d’un tube de bambou. Une sorte de riz collant à la noix de coco. Très bon, mais pas des plus évident à manger : il faut soit plonger la main au fond du tube, soit tenter de le déchiqueter.
La journée n’est pas des plus folichonnes, vous vous en doutez, nous avons passé 9 heures dans un bus.
Par contre, nous avons apprécié les paysages, surtout dans les parties montagneuses où la forêt est impressionnante de par sa densité et sa diversité. Un arbre notamment m’a bien plu : en son sommet, c’est un feu d’artifice de fougères.
La route est en bon état pour l’essentiel du trajet, il n’y a que quelques courtes parties où elle n’est plus goudronnée du fait d’inondations ou de glissements de terrains mais c’est en attente de reconstruction.
Nous avons également franchi un pont en bois franchement pas rassurant. Le futur pont en métal, placé à côté du nôtre, sera bientôt prêt.
La route longe la mer un temps puis elle s’écarte en traversant des kilomètres de rizières comme nous les aimons : bien vertes !
La dernière partie de montagne est bien tournante, trop pour notre voisine de gauche qui rendra tous ses boyaux pendant un bout de temps. On n’en voyait plus le bout de cette descente, et j’avais de la peine pour elle.
A 17h30, notre terminus est là : Pendolo. Une petite ville située au bord du lac Poso. Le bus nous dépose sur le bas-côté de la route. Une route bien morte. Pas âme qui vive, pas un commerce à l’horizon. Juste la pancarte indiquant « Mulia guest-house » où nous avions demandé à notre chauffeur de nous déposer.
Un des guides de Rantepao nous avait recommandé de descendre ici pour ensuite filer vers une autre guest-house, toute neuve. Nous prenons donc cette perpendiculaire à la route principale, et passons devant Mulia.
Au bout, le lac Poso, objet de notre passage ici. Nous demandons tout de même les prix à Mulia : 300.000 Rs pour les chambres les moins chers (en retrait par rapport au lac) mais il y a possibilité d’obtenir un rabais.
Nous poursuivons jusqu’au lac. Une vingtaine de personnes s’y baignent ou s’y lavent. Chatounette ne passe pas inaperçue, une meute de filles se ruent sur elle pour la prendre en photo.
Nous jetons nos sacs sur la plage, et je file arpenter les alentours à la recherche de la fameuse nouvelle guest-house, car le guide ne se souvenait plus de son nom. Vers la droite, il semble ne rien y avoir, vers la gauche, j’aperçois de la couleur. Je m’y dirige.
Juste « whaow ! ». Des petits cottages en dur sont alignés face au lac, tout juste séparés de la plage par des petites tables avec parasol intégré. A la réception, il n’y a qu’un jeune homme de 13 ans environ qui ne parle pas un seul mot d’anglais. Pas facile de se faire comprendre !
Je parviens néanmoins à en visiter un après moult gestes et mimiques. Pile ce qu’il nous faut ! Une chambre spacieuse avec un grand lit, hermétique, propre, avec la même salle de bain que dans notre logement précédent, c’est-à-dire une douche, mais pas de lavabo, des toilettes, mais pas de chasse d’eau (une grande poubelle à remplir régulièrement grâce au robinet placé au-dessus et une casserole en plastique pour prendre de l’eau et la vider dans les toilettes).
Un restaurant jouxte les cottages. Le temps d’en visiter deux, le patron des lieux arrive. Il parle 3 mots d’anglais, 3 mots suffisant pour comprendre le prix et tenter une négociation. Le deal est fait !
Je repars chercher Chaton et Chatounette. Ils s’apprêtaient à rentrer dans l’eau, avec un groupe de jeunes garçons. Ils n’avaient pas pu y aller avant tellement les séances photos avec Chatounette avaient durées. Chaque fille voulait être prise individuellement avec elle, et elles étaient nombreuses !
Je suis tellement impatiente de leur montrer notre nouveau logement que je les coupe dans leur élan : « venez plutôt vous baigner devant chez nous ! »
Chaton n’est pas déçu ! Chatounette non plus, mais elle, 4 planches en bois lui suffiraient.
Juste le temps de leur laisser contempler notre chambre, et nous nous jetons à l’eau. Elle est bonne, le sable au fond de l’eau est tout doux, et l’eau est claire.
Dix minutes après, il fait nuit. Nous ressortons pour nous doucher, regardons un peu la télé (On a une télé ! C’est pas dingue ça !) et filons au restaurant.
Il n’y a pas de menu, alors le premier plat que nous propose le patron, nous prenons. Du poulet et du riz, servi avec de bons légumes à la vapeur (haricots, carottes, pommes de terre et lemon grass je crois) et des œufs. Des portions bien généreuses !
A la fin du repas, la tablée voisine, qui lorgnait Chatounette depuis un bout de temps, se jette à l’eau en nous voyant quitter notre table : ils veulent eux aussi des photos avec Chatounette. Ils deviennent littéralement hystériques lorsque nous donnons notre accord. Dans son empressement, un homme a même brûlé Chatounette avec sa cigarette. Grrrr !
Chatounette a dû poser, en tout dans la journée, pour une bonne trentaine de personnes. J’espère que ça ne sera pas comme ça tous les jours ! Ça commence à être pesant.
Malgré cette mésaventure, cette soirée, avec la baignade et le chouette logement, nous a complètement fait oublier notre long trajet qui, maintenant, nous semble déjà bien loin.
Pratique :
Bus Rantepao – Pendolo : 150.000 Rps par personne, 9h de trajet.
National Cottage & Resto : 250.000 Rps la nuit, négociée à 200.000 Rps incluant le petit-déjeuner, chambre double, eau froide, douche, pas de lavabo, au pied de la plage, propre et hermétique, pas de wifi.