Du Caire à Assouan par le train
Réveil 5h30. C’est dur dur, mais on se dit qu’on pourra redormir dans le train. Nous en avons pour une dizaine d’heures de route rail.
Notre hôte nous avait prévenu que nous ne pourrions pas avoir de petit-déjeuner à une heure si matinale, nous nous posons donc la question de savoir ce qu’on fait des clés de la chambre. Finalement, lorsque nous ouvrons la porte pour sortir de celle-ci, il nous attend derrière. Ah ba parfait !
Il s’enquiert de s’avoir si tout s’est bien passé pendant notre séjour chez lui, si nous n’avons pas eu de contrariété… Il nous accompagne jusqu’à la sortie de l’hôtel et nous demande si nous voulons prendre un taxi. Il semble étonné que nous tenions à prendre les transports locaux, le métro en l’occurrence, pour rejoindre la gare ferroviaire avec nos gros sacs à dos sur le dos.
Nous en avons pour 2 minutes de marche. On s’étonne du calme de la ville. C’est désert ! Toutes les boutiques sont fermées. Pas âme qui vive, et pas de voiture ! A 5 heures, Paris s’éveille ; à 6 heures, Le Caire roupille encore.
Rendus à la gare ferroviaire, nous scrutons l’horizon à la recherche d’une boulangerie ou plutôt à ce qui pourrait s’y apparenter. Un policier, nous voyant chercher, vient à notre rencontre. Il nous demande nos tickets de train et nous dit ce que nous savons déjà : nous en avons pour une heure à attendre. Il nous fait signe de le suivre à l’intérieur de la gare, mais nous lui expliquons que nous voulons d’abord petit-déjeuner. Il nous informe qu’on pourra le faire à l’intérieur de la gare.
Il y a un portillon avec détecteur de métaux et la machine à rayon X pour le passage des valises donc il y a une petite file d’attente. Notre policier nous fait signe de le suivre : nous doublons tout le monde, et sommes dispensés du contrôle des bagages. Le contrôleur râle auprès du policier mais nous poursuivons. Il nous dépose dans un bistrot. Parfait !
La carte est idéale : crêpes à la banane et au Nutella, café, jus de mangue pressé. Notre voisin de tablée nous fait la discussion avec un anglais aussi approximatif que celui de Chaton : du coup, ils se comprennent à merveille !
Notre festin, après une longue attente, arrive enfin. On en fout partout sur la table et nos vêtements ! Les crêpes doivent être percées au bout mais surtout il y a une tonne et demi de Nutella ! Le gobelet en carton du café de Chaton n’est pas étanche lui non plus, et il est contraint de l’avaler brûlant s’il veut qu’il lui en reste.
Notre voisin de tablée nous informe que notre train vient d’entrer en gare puis 5 minutes après, le policier de tout à l’heure revient à nous pour nous accompagner au train. Nous sommes dans la voiture 12, il faut donc remonter presque tout le train, mais le policier tient à nous emmener jusqu’à nos places. C’est assez surprenant. Et il ne demande pas de bakchich puisque nous avons à peine le temps de nous délivrer de nos sacs à dos qu’il a déjà disparu. Incroyable ! Un Egyptien ne bénéficierait pas d’une telle attention en Gare de Lyon…
Nous découvrons le train dans lequel nous allons passer une dizaine d’heures. Treize, il semblerait.
Ce n’est pas très propre, mais c’est très spacieux et confortable. Bien plus que dans nos TGV. Enfin, comparé à la 2nd classe, mais là aussi nous sommes en 2nd classe. Les sièges s’inclinent bien, malheureusement le mien ne peut pas se bloquer : si je ne mets pas tout mon poids sur le dossier, il se relève. Les rideaux sont remplacés par des stores encastrés entre le double vitrage et on peut les régler soi-même. Petite tablette, marchepied, climatisation, mais pas de prises électriques, faut pas pousser non plus ! Les banquettes de 2 personnes se retournent toutes pour voyager face à face avec ceux de derrière et former un compartiment de 4 personnes.
Chatounette dort une bonne partie du trajet, Chaton ne rate pas une miette du paysage, et moi j’en profite pour m’occuper du blog, de la paperasserie, de la suite du séjour, écrire des cartes postales et quand même observer les paysages.
La voie de chemin de fer suit les méandres du Nil. Elle traverse chaque village. Le trajet permet donc de découvrir l’Egypte du Nord au Sud. Comme le train ne roule pas vite, on a le temps d’observer les scènes de vie.
De part et d’autre du train, en campagne, il y a le Nil, une bande verte et/ou marron de terres cultivées et les dunes de sables. En ville, il y a le Nil, les habitations, les dunes de sables. En fait, si l’on s’éloigne de plus de 5 km des rives du Nil, c’est le désert.
Nous suivons un haut plateau désertique pendant une bonne partie du trajet, offrant des parois verticales sur quelques centaines de kilomètres.
A l’intérieur du train, c’est le défilé des vendeurs ambulants. Ils montent à une station puis en redescendent à celle d’après. Tout y passe : la nourriture et les boissons bien sûr, mais également les kits de couture, les magazines, les sacoches en cuir, du papyrus, du matériel informatique, des objets non identifiés… Comme dans le métro parisien, ils déposent les objets sur les personnes en passant et les récupèrent au retour. Souvent, ils nous zappent. Il y a également quelques enfants qui font la manche.
Il y a également ce fameux charriot qu’on croise habituellement dans les allées des avions qui passe et repasse régulièrement. Au bout d’un moment, on l’interpelle pour voir ce que contiennent ses plateaux. L’homme nous demande ce que nous voulons manger : « chicken ? ». On voulait surtout voir ce qu’il y avait sur son plateau mais ,trop tard, il téléphone et repart avec son charriot. Il revient 10 minutes après avec 3 plateaux, les mêmes que ceux qu’on a dans les avions. Ce n’est vraiment pas terrible (hormis le poulet), mais ça dépanne bien !
Chaton, comme à son habitude, entame des conversations à droite à gauche dès qu’il sent qu’il y a une ouverture. A la fin du trajet, il déménage pour discuter avec une bande de jeunes dans les compartiments à 8 personnes.
Chatounette, qui faisait ses devoirs, et moi finissons par les rejoindre, enfin surtout parce que la climatisation s’est mise à fuir en créant une douche au-dessus de nos têtes. Les contrôleurs du train, en voyant ça, ont coupé la climatisation.
Il fait nuit maintenant. Chaton commence à trouver le temps long. Nous arrivons finalement à Assouan à 23 heures. Nous aurons donc mis 15 heures. Les jeunes du train nous expliquent que de la tombée de la nuit jusqu’à 7 heures du matin, il fait bon, mais qu’ensuite il fait très chaud. Il est 23 heures quand nous sortons du train, et c’est un rideau de chaleur qui nous tombe dessus ! Et là il est censé faire bon ? C’en est suffocant.
On rentre dans le premier hôtel qu’on trouve. Il faut batailler pour obtenir un prix ! On doit d’abord visiter. Soit, allons-y ! C’est franchement miteux. On négocie à 10 euros la nuit mais ça ne passe pas. De toute façon, je crois que même gratuit je n’aurai pas voulu y dormir.
On se rend ensuite à l’hôtel que j’avais repéré dans mon guide. C’est 20 euros la nuit mais il y a une petite piscine sur le toit en eau en été. Mais arrivés sur place, la piscine serait vide. Sauf qu’il est bientôt minuit, que je meurs de chaud et que je suis lessivée au possible ! Va pour une nuit, on verra pour les nuits suivantes après.
J’avais lu que cet hôtel était compétitif pour les excursions, alors j’aborde le sujet. Bien m’en a pris, j’avais oublié qu’il fallait réserver 2 jours à l’avance l’excursion pour Abou Simbel (autorisations de la Police à faire signer au préalable pour pouvoir s’y rendre). On réserve donc un taxi pour demain, départ 8 heures, pour une journée de visite et Abou Simbel pour après-demain. On paye, et montons nous coucher.
Rendus dans notre chambre, il y a un hic : la clim’ fait un boucan d’enfer. Mais vraiment ! On demande à changer de chambre. La 1ère visitée a une salle de bain lamentable et seulement 2 lits simples, et la 2ème fait le même boucan avec la clim’… Et on apprend en même temps qu’il n’y a pas de wifi… Pfff… On s’est bien fait enfler ! Mais trop tard pour changer d’hôtel. Je m’écroule sur le lit.