De Thong Pha Phum à Sangkhlaburi

Nous quittons Thong Pha Phum pour nous rendre à Sanghklaburi. Sur la route, nous longeons le très grand lac de Vajiralongkorn, qui est en réalité un réservoir d’eau.

Le décor est splendide. Des montagnes en arrière-plan, la forêt derrière nous, ce grand lac, et dessus, des maisons flottantes. Le ciel menaçant fait ressortir les quelques rayons du soleil qui parviennent à traverser les nuages et reflètent les maisons flottantes sur le lac.

En chemin, on se fait une pause fessiers et on s’approche de ces drôles de logements qui flottent sur l’eau. C’est pour le moins original ! On se promène sur un petit chemin de terre rouge qui mène au lac, et au moment de repartir, Chatounette ne manquera pas de faire une glissade et d’avoir la culotte et les fesses d’une couleur douteuse…

On repart, et nous arrêtons dans une resort, non pas pour y dormir mais pour que Chaton puisse y relâcher tout le stress qu’il endure pendant ces dures vacances. En effet, il y a des quads ! Il retombe en enfance en moins de deux, il est comme un jeune chien fou, s’éclate comme un malade.

Au moment de repartir, impossible de lui faire quitter l’endroit. Il était en pleurs, ne voulait plus repartir. Heureusement, je lui ai promis un camion de pompier et il a bien voulu lâcher une main du guidon. Aidée de Chatounette, des 2 employés et du patron, on a réussi à l’ébranler un peu, mais il avait toujours une fesse sur la selle et le pouce sur l’accélérateur. Finalement, on a dû attendre qu’il n’y ait plus d’essence et seulement là il a commencé à redevenir raisonnable et m’a réclamé son camion de pompier. Ouf !

Plus sérieusement, le cadre était vraiment idyllique : un lac, de belles maisons flottantes à louer, une maison construite en hauteur autour d’un arbre, le tout noyé dans la verdure, de nombreuses activités proposées… Dommage qu’on ne soit pas Crésus pour y rester dormir!

Nous repartons mais Chaton se croit encore sur son quad, et avec Chatounette, on est obligée de se cramponner pour ne pas tomber du scooter

Nous arrivons enfin à Sangkhlaburi. Il y a un village Môn juste après, les deux villes sont reliées par un pont en bois pittoresque.

Je suis impressionnée par la foule qui est là. Nous n’avions encore pas vu autant de touristes, mis à part peut-être au temple blanc de Chiang Rai.

Chaton part dans un sens en scooter et Chatounette et moi dans un autre sens à pied, à la recherche d’un hôtel. Lorsqu’on se retrouve, on est bredouille. On en sait par contre un peu plus sur la soi-disant fête à Sangkhlaburi. Ce n’est pas une fête, c’est juste les vacances ou un week-end prolongé, on n’a pas bien compris. Autant l’endroit est très touristique, autant ce sont des touristes thaïlandais. Pas facile, donc, de trouver quelqu’un qui parle anglais, et encore moins correctement.

A force de chercher un toit pour la nuit, on finit par trouver, mais heureusement que nous ne sommes pas difficiles…. On a fait mieux comme logement !

On dépose notre bazar, et on repart. Nous commençons par le petit marché qui se trouve à côté. Et j’ai honte de dire que je ne connais pas la moitié des noms des fruits et légumes qui y sont vendus… On achètera quelques tomates cerise (ça je connais !) pour se donner bonne conscience et le triple de cochonneries à la superette du coin…

Puis nous décidons d’aller refaire un tour dans le village Môn. En arrivant, une pluie torrentielle nous accueille, on se met à l’abri, mais 10 minutes après, c’est fini.

On se perd dans les petites rues et on se retrouve au bord du lac, au pied d’une maison flottante. Le propriétaire nous fait signe d’entrer. On s’approche, sauf que pour entrer chez lui, il faut d’abord passer sur des bambous pas franchement bien fixés, et plus très flottants…

Je repense à mes années de gym et me concentre sur le bout de ce pont plus qu’instable. Chatounette est devant moi, je la tiens par le haut de sa robe, et prie le bon dieu pour qu’elle ne tombe pas. On se lance ! Dès le premier pas, les bambous s’enfoncent dans l’eau. On a de l’eau à la cheville. Au deuxième pas, ça tangue sévèrement. Au troisième, un des bambous se met à rouler. Au quatrième, le propriétaire voit que je suis vraiment en galère et vient me récupérer Chatounette. Ses pas secouent tout dans tous les sens, je commence à dire adieu à mon appareil photo qui se trouve dans ma poche. Finalement, je reprends mon équilibre, me reconcentre, et termine la traversée sans plouf, ouf!

Chaton entame la traversée à son tour, et je suis ravie de voir qu’il n’est pas tellement plus à l’aise que moi. Bon, je reconnais, un peu plus quand même, mais c’est moi qui écris alors je dis ce que je veux !

Dans toutes les maisons thaïlandaises (et dans les temples, certains magasins…), on se déchausse. Là, il valait mieux, on a les godasses trempées.

On entre dans la maison. Une grande pièce, avec 4 hommes, 1 femme et 5 enfants. Presqu’aucun meuble. Aucun même je crois ? Juste quelques vêtements et un réchaud. Il y a également une petite pièce à côté mais nous n’y sommes pas rentrés. Certainement la chambre pour toute la famille. On suppose que la salle de bain, c’est le lac, et la cuisine, ce réchaud. Le confort minimaliste : un toit, 4 murs faits de bambous tressés ( osier ou autre) et c’est tout.

intérieur d'une maison flottante dans un village Môn au pied de Sanghklaburi, région de Kanchanaburi

On essaie de communiquer avec eux, mais ce n’est pas facile. Quand je mets les mains sur moi et que je prononce mon prénom puis qu’ensuite je fais pareil sur Chatounette puis les montre du doigt en attendant une réponse, c’est le blanc le plus complet. J’ai mis 10 minutes à leur faire comprendre que je leur demandais leur prénom.

Alors quand j’ai voulu leur poser la question de leur métier, Chaton s’est mis à rire. Je trouvais que j’imitais pourtant super bien la maîtresse mais bon. Comme LE truc à touriste ici c’est le tour en bateau, je leur demande si l’un d’entre eux exerce ce métier et là il y en a un qui se réveille ! Oui, oui, lui il conduit un bateau ! Et là, agitation, il veut nous faire faire un tour en bateau. Mais je ne demandais pas à faire un tour ! Chaton tente de refuser, mais on sent que le type est ravi de nous emmener faire un tour.

On monte donc à bord de son embarcation. L’homme commence d’abord à ramer un peu pour s’éloigner de la maison puis enroule une corde pour ensuite tirer dessus d’un coup sec pour faire démarrer le moteur. Il réitère la manipulation plusieurs fois et je me dis que notre tour en bateau risque de tourner court. Finalement il y parvient, et c’est parti !

Il commence par tourner en rond puis nous emmène dans des petits recoins du lac. On approche le fameux pont qui fait se déplacer tant de touristes puis repartons d’où nous venons.

Au moment de redescendre du bateau, je ne sais pas comment m’y prendre. Entre le bateau et la terre ferme, j’ai le choix entre des ronces ou de l’eau, mais certainement que dans l’eau il y a également ces mêmes ronces ainsi que des créatures monstrueuses. L’eau est loin d’être translucide. Le bateau est très étroit, néanmoins, j’arrive à céder ma place de première à notre pilote pour qu’il me montre par où passer. OK. 1 pied dans l’eau (une demi-jambe même), et l’autre dans les ronces. Je ne vois vraiment pas pourquoi j’hésitais… En tout cas, un chouette moment.

Nous retournons à notre scooter pour aller voir un temple. Il est imposant, très doré, avec des douves autours. Malheureusement, on en profitera que 5 minutes, la nuit tombe d’un coup, ainsi que la pluie. Nous attendons qu’elle se calme et rentrons en direction de notre hôtel.

Le marché à côté est en pleine effervescence, on y mange et on se régale.

Au moment de nous coucher, on se rend compte que les draps n’ont pas dû être changés : en les ouvrant, on retrouve un élastique, un bout de papiers et d’autres petites miettes…. Miam ! Bonne nuit les amis !

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