Parc National de Khao Laem, région de Kanchanaburi
Sangkhlaburi était notre destination finale, nous prenons donc la route en sens inverse. Il y avait des haltes que nous n’avions pas faites à l’aller dont celle-ci : le Parc National de Khao Laem, on s’y arrête donc ce matin.
Un sentier de 2 km suit une rivière et emmène à plusieurs petites cascades d’eau (Kra Teng Jeng).
A l’entrée du parc, une station météorologique nous indique qu’il fait 29,5°C et que le taux d’humidité est de 95%.
Le sentier en question, il faut le voir. Il est à peine dessiné dans cette jungle épaisse. D’ailleurs, mon guide papier précise qu’un guide est obligatoire pour accéder à la cascade mais on ne voit personne à l’accueil. On s’y engage donc tout seul comme des grands.
On a l’impression d’être des aventuriers et qu’Indiana Jones ou des cannibales ou je ne sais quelle tribu primitive risquent de surgir à tout moment de n’importe où.
Au bout de 10 minutes de marche, on croise un couple de français qui redescendent. On leur demande s’ils ne se sont pas fait attaquer par un cobra ou une créature venimeuse et féroce quelconque, mais visiblement, ils ont l’air d’être en bonne santé. De plus, ils nous précisent qu’ils viennent de nous débarrasser de bons nombres de toiles d’araignées, donc en devrait être tranquille. Ce sera les seules personnes que nous croiserons de toute la balade qui a duré environ 4h.
Quatre heures pour faire 4 km, la performance n’est pas excellente sur le papier mais déjà nous ne cherchions pas la performance mais plutôt profiter du décor, et ensuite vous comprendrez en lisant que pour Chatounette, c’était difficile d’aller plus vite.
Le sentier est truffé de pièges : des troncs d’arbres à enjamber, d’autres où il faut au contraire passer en dessous, des passages de boue assez longs où on enfonce toute la chaussure dedans, des rivières à traverser, d’autres à remonter pendant plusieurs mètres, une échelle à grimper, des rochers à escalader, une toile de ronces à traverser… Un vrai parcours du combattant, je me régale ! Du moins à l’aller….
Nous ne savons pas si nous avons été au bout des 2 km, mais là où nous nous sommes arrêtés pour nous baigner, il semblait vraiment difficile d’aller plus loin (nous n’avons plus trouvé le chemin), et on voulait aussi épargner Chatounette. De plus, l’heure tourne et on commence à avoir faim.
On se rafraichit donc un moment avant de nous sécher sur une grosse pierre.
Chatounette a un caillou qui la gêne dans la chaussure, elle l’enlève. C’est là que je vois une énorme sangsue sur le pied de Chatounette. « AAAHHHHH !!! Chaton!!!! Arrache-lui ça ! ». Je n’avais jamais vu de sangsue, mais ça m’a fait le même effet qu’une araignée ! La bête me répugne au plus haut point ! Et de savoir que ça nous suce le sang…. Berk !
Chaton n’en mène pas large (désolé Chaton de dévoiler ceci ici) et fait des mouvements bizarres pour tenter de l’enlever (des sortes de claques griffées. Oui, oui, c’était très étrange comme geste !) jusqu’à ce que je lui dise de la chopper avec les doigts. Il l’enlève, le sang coule, mais la bestiole lui échappe des doigts et viens repomper le pied de Chatounette 5 cm plus loin… Il lui enlève à nouveau, cette fois pour de bon. Ouf !
J’enlève mes chaussures à mon tour. « AAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! J’en ai une aussi ! Chaton ! Enlève-la-moi ! Enlève-la-moi ! AAAAAHHHHH !! Et j’en ai une deuxième entre les doigts de pieds !!!!!».
Une fois les sangsues enlevées, on se fait une inspection générale mutuelle de nos corps. C’est bon, il n’y en a pas d’autres.
Cette fois c’est sûr, on rentre !
Autant j’ai adoré l’aller, autant le retour beaucoup moins ! Je surveille où je pose chacun de mes pas, la moindre feuille qui se colle à ma peau me fait faire un bond, j’en ai ma dose de toutes ces toiles d’araignées, de cette boue, de tout ! Je rêverai avoir un hélicoptère qui vienne me récupérer illico où je suis et dormir dans une chambre d’hôpital totalement aseptisée ! Je fais presser le pas à tout le monde, et Chaton portera Chatounette dans les passages boueux. On cherche également plusieurs fois notre chemin, car les passages où il faut marcher dans la rivière, difficile après de retrouver le micro-sentier.
A un moment donné, on se retrouve au-dessus d’une cascade de 2m, assez large, et nous ne trouvons pas l’endroit où passer. En fait, il s’agissait du passage où se trouvait l’échelle, et il fallait vraiment la distinguer parmi tous ces arbres et grosses pierres.
De retour à l’entrée du parc, on se refait une inspection générale des corps à la recherche des sangsues. Rien ! On se remet de nos émotions et on reste un petit moment à observer le bal des papillons, somptueux. Cette fois, on s’amuse à les prendre en photo, presque toutes les photos sont de Chatounette. La relève est là Pépère !
On enfourche à nouveau notre scooter et nous arrêtons quelques kilomètres plus loin sur une cascade au bord de la route. Il y a énormément de touristes (toujours thaïlandais). On y mange. Seule Chatounette se baignera, pas très longtemps d’ailleurs.
Ensuite, gros dilemme. Sur notre carte de la région, il y a une route en pointillé qui permet de retourner à Kanchanaburi sans avoir à repasser par la même route qu’à l’aller, et qui de surcroît fait passer par les 2 cascades les plus remarquables de la région : Erawan et Huay Mae Khamin.
Depuis que nous avons quitté Kanchanaburi, nous n’avons pas cessé de demander aux gens si cette route était utilisable en scooter et pour combien de temps nous en aurions. Les réponses ont été pour le moins variées ! « 1 heure de route », « 7 heures de route », « non, impossible, c’est beaucoup trop dangereux », « oui, pas de problème, c’est par ici ».
A force de demander, notamment aujourd’hui en fin de journée car nous nous trouvons sur le lieu de la bifurcation, on tranche enfin ! La réponse la plus fréquente est « 7h ». C’est faisable, mais la route n’est pas bitumée, il y a des grosses flaques d’eau, de la boue…. OK. La jungle, c’est fait. J’y retournerai peut-être, mais pas tout de suite. On choisit donc la solution la moins fun mais pour une fois qu’on arrive à être raisonnable…
Nous nous trouvons un logement peu après cette bifurcation, nous n’avons donc pas fait beaucoup de kilomètres aujourd’hui, on se rattrapera demain.
Pour la première fois, nous n’avons pas de salle de bain dans notre chambre, il faut aller dans un bâtiment un peu plus loin, comme au camping. Le passage à la douche, de nuit, aurait faire rire beaucoup de locaux. Nous avons couru de notre chambre à la douche en serviette, avons choisi la cabine qui avait le moins de bestiole (ou en tout cas, celle qui avait les bestioles les plus petites), et couru en sens inverse jusqu’à notre chambre.
Le temps que j’écrive ceci, tout le monde dort, et je suis en galère car j’ai à nouveau envie de faire pipi. Sauf que dehors, les insectes pullulent. Déjà que dans notre chambre il y en a des tonnes… Nous sommes sous une couverture alors qu’il fait chaud, juste pour s’en protéger et arrêter de nous donner des claques toutes les 10 secondes….. Aller, je vous laisse et prends mon courage à demain pour aller aux toilettes ! J’en fais une drôle, d’aventurière ! En carton !