De Sai Yok Noi à Thong Pha Phum

Ce matin, nous prenons notre premier petit-déjeuner thaïlandais : une soupe avec du riz, de la viande et des légumes.

Puis nous partons au « col du feu de l’enfer » ou, comme c’est écrit sur tous les panneaux : « hellfire pass ». Il doit son nom à 3 mois de construction à un rythme effréné, quand des équipes de 500 prisonniers travaillaient de 16 à 18 heures par jour. La lueur des torches projetait les ombres des gardes japonais et éclairait les visages émaciés des prisonniers, rappelant l’Enfer de Dante. Merci mon guide !

Il s’agit d’une promenade sur l’ancien tracé de la ligne de chemin de fer Birmanie – Thaïlande et qui permet de se rendre compte de l’ampleur des travaux entrepris par les prisonniers et paysans (60.000 prisonniers de guerre, 12.800 morts, 200.000 paysans asiatiques, 90.000 morts).

C’est une succession de tranchées dans les montagnes et de ponts (ils ne sont plus debout aujourd’hui). Un sacré boulot ! Quand on connaît le climat, les rations alimentaires fournies, la charge de travail, les sanctions en cas de manquement, les maladies présentes… on se dit que l’endroit rivalise avec les camps de concentration.

Mais rassurez-vous, toutes ces informations ne ternissent pas notre balade ! On garde le sourire ! Il faut dire que l’endroit est très joli, et paisible. L’aller-retour fait 8 km, mais la dernière partie du trajet est fermée. Nous n’avons pu faire que 6 km.

Panneau à 600 mètres du départ de la balade de 8 km demandant aux personnes en groupe organisé de faire demi tour

Et quand on vous dit qu’on n’aime pas passer par les agences de voyages ou tour-opérateur…Ce panneau se trouve à 600m du départ… Pour les non anglophones, il demande aux personnes qui sont en groupe organisé de faire demi-tour et de retourner au musée. Au bout de 600 mètres!

Le ciel a été menaçant toute la matinée, mais nous n’avons droit qu’à une toute petite ondée de rien du tout. Décevant !

Nous enfourchons à nouveau notre bécane et mangeons dans un petit resto du bord de route.

Nous étions d’humeur radin aujourd’hui. On fait un premier croché vers un Parc National, c’est payant, on fait demi-tour. Un autre croché cette fois de l’autre côté de la route principale, encore payant. Pourtant on essaie de négocier, de dire qu’il est tard et qu’on ne va pas rester longtemps, le mec au portillon est hésitant mais ne cède pas. Le prix touriste est quand même près de 10 fois le prix payé par les Thaïlandais.

On tente notre chance ailleurs : aux sources d’eau chaude de Hin Dat. On franchit la première barrière où on doit acheter les tickets en embrouillant un jeune employé et on passe la deuxième barrière où il faut montrer son ticket en faisant comme si de rien n’était. C’est passé comme une lettre à La Poste.

Quand on arrive, une nuée de touristes, mais la moitié repart lorsqu’on arrive. Le site est une rivière sur le bord de laquelle se trouvent plusieurs bassins d’eau chaude, pas tous à la même température. Dans le plus chaud, Chatounette n’arrive pas à rentrer dedans, même en prenant le temps. Chaton et moi, on adore ! Mais le moins chaud des bassins reste quand même à une température élevée : la même que pour mon bain ! On alterne baignade dans les bassins chauds et baignade dans la rivière.

Les éclairs au loin nous poussent à ne pas trop nous éterniser. Au bout d’une heure, on repart, et la pluie commence à tomber. Des gouttes énormes ! Heureusement, ça ne dure que 5 minutes et 5 minutes après nous sommes secs.

Nous avons encore une petite vingtaine de kilomètres à parcourir pour trouver un logement. On voit des éclairs dans tous les sens. On se prend une deuxième saucée avant d’arriver à la ville de Thong Pha Phum.

On cherche un peu avant de trouver un hôtel mais on y arrive. Le responsable nous explique qu’il y a une fête aujourd’hui et demain à Sangkhlaburi, notre prochaine étape, et que tous les hôtels sont pris d’assaut. Ceci dit, il a un anglais très limité, donc la fête en question, nous ne sommes pas très sûrs. Ce qui est sûr, c’est qu’on lui loue sa dernière chambre.

Cette fois, il pleut pour de bon, nous nous terrons dans notre chambre et n’en bougeons plus. Des gâteaux, matage de film, et dodo !

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