De Phnom Penh à Kampong Cham en longeant le Mékong
Aujourd’hui, nous opérons un grand tri de nos affaires. De 2 gros sacs à dos et 3 petits sacs à dos, nous devons passer à un seul moyen sac à dos. Nous commençons par nous délester de tout le matériel de snorkeling. Nous gardons les 3 hamacs, moustiquaires et bâches mais ne prenons qu’une serviette de bain et une serviette de toilette pour nous trois. Nous aurons également la tenue que nous portons sur nous et une seule tenue de rechange. Chaton ne garde pas de pull mais Chatounette et moi, particulièrement frileuses, gardons les nôtres. La trousse de secours est un peu allégée au niveau des quantités mais pas au niveau de la variété.
Cela nous aura pris pas mal de temps de tout trier et causé pas mal de réflexion, mais nous y sommes parvenus. Nous laissons tout le reste à notre hôtel à Phnom Penh (que nous retrouverons dans 8 jours) puis quittons la capitale sur notre scooter.
On a beau être à 3 sur un scoot avec un assez gros sac en plus, on sait qu’ici on est des petits joueurs. En France, on aurait sûrement la DASS sur notre dos, ici on se noie dans le décor. Nous longeons donc le Mékong avec pour objectif final d’aller observer les dauphins de l’Irrawady.
On n’est pas sûr d’y parvenir car cela représente beaucoup de kilomètres. Aurons-nous le temps ? Le scooter tiendra-t-il jusque-là ? Et si on atteint ce lieu, les dauphins seront-ils visibles ? On se dit que, même si on n’arrive pas à aller jusqu’à Kratie et même un peu au-delà, on aura tout de même observé de beaux paysages en attendant. Enfin on espère !
Pour l’heure, nous profitons de notre trajet pour faire un petit crochet sur les îles de Koh Dach et Koh Oknha Tei, îles réputées pour le tissage de la soie. Il faut d’abord emprunter le bac, et rien que pour ça, on est déjà content de faire ce crochet. Nous sommes les derniers à embarquer. Le bateau ne prend bien sûr pas la peine de relever son pont levis…
En arrivant de l’autre côté, on s’étonne du contraste. D’un côté c’est Phnom Penh, la capitale, de l’autre côté c’est la campagne ! Incroyable ! Chaque maison ou presque a son métier à tisser. Tout n’est que verdure… Et métiers à tisser !
Nous faisons une halte à « Silk Island », un endroit où l’on nous explique les différentes étapes pour obtenir de la soie et des étoffes. Nous avions déjà assisté à une visite identique à Bangkok mais une petite piqûre de rappel ne fait de mal à personne.
Alors pour ceux que ça intéresse (sinon passez au paragraphe suivant), il faut bien sûr au départ 2 papillons, 1 mâle et 1 femelle, qui vont copuler pendant 24 heures. 24 heures !! Ensuite on les sépare pour que la femelle puisse pondre ses œufs tranquillement. Au bout de 7 jours, les œufs éclosent et une larve en sort. Là, elle va manger des feuilles toute la journée pendant 30 jours. Au bout d’une dizaine de jours, elle est déjà un gros ver vert. Au bout de 25 jours, elle vire au jaune et est déplacée dans des branchages pour qu’elle puisse fabriquer son cocon. Il ne lui faut qu’un seul jour pour s’entourer de son cocon. Elle ne fabrique qu’un seul fil qu’elle entoure autour d’elle, mais très long. 400 mètres pour les mâles, 200 mètres pour les femelles. Au bout d’une semaine, si on ne fait rien, un papillon en ressort en déchirant avec ses dents le cocon. Donc pour obtenir de la soie, ou plus exactement un long fil de soie, il faut prendre le cocon avant que le papillon n’en sorte et ne détruise en petits bouts le long fil de soie. On prend donc le cocon avec le ver à l’intérieur et on le jette dans de l’eau bouillante. Cela rend le fil plus costaud. L’étape suivante consiste à trouver le bout du fil et le dérouler pour l’enrouler sur des bobines. Quand tout le cocon est déroulé, le ver est délivré, enfin pas vraiment car il a été ébouillanté. Juste ce qu’il faut pour être mangé… Hé oui ! Parait-il que c’est très bon en plus ! On ne nous a pas proposé d’y goûter, mais personnellement, pas sûre que j’aurai tenté l’expérience…
Ensuite, c’est le tissage. Il faut être un génie pour « programmer » ces machines. Un travail d’orfèvre ! Nous observons une dame à l’œuvre. Joli boulot !
Autour de ce mini-musée à ciel ouvert se trouvent plusieurs animaux en captivité. A commencer par le « dragon-fish » qui nous aura bien impressionnés de par sa taille. Il viendrait de « l’Amazonie, en Afrique du Sud ». Je n’ai pas voulu relever la bourde de notre guide, on en déduira simplement que ce n’est pas un poisson local !
On trouve également des paons et surtout deux crocodiles. Je prends le 1er crocodile en photo, impressionnée par sa position immobile mais surtout la gueule grande ouverte. Puis me rends compte de ma crédulité. « Quelle gourde je fais ! Celui-là est un faux, le vrai se trouve à 10 cm de moi et je ne l’avais pas vu! » (séparé par un grillage, rassurez-vous !). Je prends donc le 2ème crocodile en photo. Et puis j’ai quand même un doute… Je demande à notre guide s’il s’agit d’un vrai ou d’un faux…. Et il s’agissait bien d’un vrai ! Ça fait vraiment préhistorique ces bestioles-là ! Le guide m’explique qu’il attend le bec ouvert car il a faim. Dès qu’une bestiole passe entre ses deux mâchoires, il referme d’un coup sec les dents. Brrr !!!
Le mainate, oiseau capable de reproduire la voie humaine, est quand même vachement plus sympa. Celui-ci semble réclamer la mer car il est en manque de « corail !!! ».
La visite s’achève et notre guide nous récolte à chacun une mangue bien mûre, qu’il cueille à l’aide d’une longue perche à l’embout étudié pour. Nous les mangeons sur le champ en nous régalant.
Nous nous retrouvons avec du jus de mangue un peu partout sur le visage, les mains, les avant-bras. On demande à notre guide où l’on peut se rincer et il nous montre un petit robinet extérieur. Je lui demande si je peux y boire l’eau. A priori, pas de contre-indication selon lui. J’ai tenté le coup sans en boire non plus des litres, affaire à suivre !
Nous reprenons notre scooter. Tours des deux îles citées, nouveau franchissement du Mékong par un autre bac et nous reprenons le chemin pour Kampong Cham.
La route est belle, plaisante, pas toujours goudronnée mais les portions de terre pourraient être apparentées à des circuits de Formule 1 comparativement à Madagascar. Par contre, qu’est-ce qu’on bouffe comme poussière dès qu’un véhicule nous double ou arrive en sens inverse ! Heureusement, peu de circulation.
Nous longeons ainsi le Mékong pendant près de 80 km. A la fin, on en a plein le dos et surtout un peu plus bas. La nuit tombe, ainsi que la pluie… Heureusement que nous avons nos K-way… Mais on finit quand même par en voir le bout. Il était temps !
Sur Internet, je déniche un logement bien côté et dans notre budget. Arrivés sur place, l’hôte me dit qu’il est complet. Je lui explique que sur Booking, il semblait y avoir de la place. Il nous demande de patienter. C’est bon, il a libéré et rangé la chambre d’un ami, nous pouvons y passer la nuit. En entrant dans la chambre, on se dit que ce devait être un ami bien squatteur ou alors leur propre chambre…. En tout cas, pour le prix (5$ la grande chambre avec 2 petits déjeuners inclus), on ne va pas faire les difficiles !
Nous mangeons là, entourés de français, dont deux filles avec qui nous discutons un bon bout de temps. Une partie de Uno, et au lit !
Pratique :
Logement à Phnom Penh : Succo Gene Palace Boutique Hotel : 25,6$/nuit avec 3 petits déjeuners. 1 très grand lit, mini-bar, salle de bain avec douche, télé, wifi, climatisation, piscine de l’autre côté de la route (route peu fréquentée).
Location de scooter : 99 Motor Rental Cambodia 4,75$/jour pour une location supérieure à 7 jours pour un 125cc.
Silk Island : 1$/adulte, gratuit pour les enfants, 2$/guide.
Villa Sunrise à Kampong Cham : 5$ la chambre avec très grand lit et 2 petits déjeuners. Fan. Salle de bain avec douche.