De Ban Pong à Railay
C’est Halloween aujourd’hui, et nous sommes dans le thème : nous nous réveillons avec des bonnes têtes de zombie, à 5h du matin….
A peine descendus du train, un homme nous vend déjà ses services de transporteur. Il nous force un peu la main, son mini-bus part maintenant, le prochain est à 8h, et si nous voulons pendre les transports en commun, il nous explique qu’il faut d’abord aller à la gare routière qui se situe à 20 minutes de bus. Je prends tout de même le temps de vérifier les informations et les tarifs dans mon guide. Il est 5h30 du matin, je n’ai pas les idées bien fraîches, mais ce trajet ne nous coûte que 2€ de plus par personne alors on prend.
Nous montons dans son mini-bus, et au bout de 10 minutes de trajet, il s’engage dans une petite route à peine bitumée. C’est une gare routière privée. Il y a d’autres voyageurs, en transit comme nous, avec les mêmes têtes de zombie, et personne ne sait très bien ce qu’il fait ici. Il y en a qui partent à Phuket, d’autres à Bangkok, à Ko Phi Phi…
Notre liaison pour Krabi arrive au bout de 20 minutes. Un sorng-taa-ou dernier cri façon 4×4. On va faire deux heures et demi de route là-dedans ??? Non, finalement, il nous débarque au bout de 10 nouvelles minutes dans un autre dépôt aux âmes errantes.
A chaque nouvelle gare routière, il faut montrer son ticket précédent pour obtenir le suivant. « Ticket », façon de parler, en réalité un autocollant à apposer sur sa poitrine. Mais chaque trajet a son propre autocollant.
On y prend notre petit-déjeuner : du café pour Chaton et un lait fraise pour Chatounette, achetés hors de prix dans ce lieu, et les fruits et gâteaux de la veille.
Le guichetier veut nous vendre le transfert suivant : de Krabi à Railay. 300 Bahts par personne. Cette fois, on a les idées un peu plus fraîches (le petit-déjeuner a été pris) et on a le temps de cogiter. Non merci, on va se débrouiller, on a le temps. Le type nous explique qu’il va nous falloir prendre plusieurs bus pour nous rendre au port et ensuite un bateau. C’est bien ce qu’explique mon guide, sauf que le prix mentionné est bien inférieur au sien.
Il revient à la charge avec Chaton. 150 Bahts par personne cette fois-ci. Chaton achète mais il a un doute sur la destination finale et me demande d’aller revoir le guichetier. Effectivement, les 150 Bahts ne comprennent pas le transport en bateau, qui coûte le plus cher. Heureusement, on parvient à se faire rembourser juste avant que notre transport suivant vienne se garer devant nous.
Encore un mini-bus. Va-t-on aller directement sur Krabi ou allons-nous encore devoir changer de véhicule ?
Depuis ce fameux mini-bus, qui j’espérais aller m’emmener directement à Krabi, il s’en est passé des choses !!!
Je viens de passer la journée la plus longue de ma vie ! Il s’est passé tellement de chose, que j’ai l’impression d’être à Railay depuis une semaine.
Je vous écris depuis notre nouvelle maison. Non, on n’a pas emménagé ni acheté ici, c’est juste que Chatounette emploie souvent ce mot pour parler de notre hôtel (ou guest-house, inn, resort, room, logement, cabane…).
Il est 3h29 du matin, et je n’ai plus les idées très claires… Effectivement, on rentre de bringue ! Il fallait bien arroser notre arrivée au pays des plages paradisiaques !
Donc finalement, notre mini-bus nous a bien emmenés directement à Krabi, sans aucun autre intermédiaire. Arrivés sur place, on essaie encore de nous refourguer un trajet pour Railay. Non merci, on va s’en sortir nom de Dieu ! Je me crois revenue en Indonésie ! Nous n’étions plus habitués à cela en Thaïlande.
On demande la route à notre chauffeur pour nous rendre à la gare routière. Oui, parce que, nous sommes à Krabi mais où à Krabi, à part dans un carrefour insignifiant de la ville où il n’y a aucun panneau indicateur ? Le chauffeur refuse de m’indiquer la route. Pas de problème, la première dame que je trouve à 15 mètres est très aimable, parle très bien anglais et m’explique le plus clairement du monde comment faire pour nous rendre à Railay.
Je reviens vers Chaton et le chauffeur, triomphante ! « Viens Chaton ! On en a pour 5 minutes à pied, c’est par là, ensuite on trouvera le port du bateau à 150 Bahts ! ». On prend nos bagages et prenons le large lorsque le chauffeur me rappelle pour m’expliquer comment s’y rendre. Ah parce qu’il croit qu’il va pouvoir racheter sa bonne conscience ? Je le stoppe net dans son interpellation en lui expliquant que c’est trop tard maintenant, j’ai eu ma réponse. Il m’a vraiment énervé celui-là !
Effectivement, nous trouvons le port au bout de 5 minutes. Les bateaux à 150 Bahts sont là, il faut juste attendre qu’ils soient pleins pour partir. Nous attendons, donc.
Le trajet sur ce bateau fut un changement radical de décor. Des formations karstiques à tout va. Magnifique. Nous accostons au bout de 45 minutes, et terminons les derniers mètres qu’il nous reste les pieds dans l’eau.
L’endroit est rempli de resorts hors de prix, nous n’avons plus qu’à nous en remettre à notre guide papier. Après la visite de plusieurs logements pendant que Chaton garde Chatounette et les sacs, j’en choisis un.
On pose les sacs, nous ruons sur la toute petite piscine, discutons juste après avec 2 couples de Français et restons un bout de temps sur la terrasse de l’hôtel, à discuter. Un paquet de temps, même.
Le soleil commence à flancher, on se dit qu’il serait peut-être temps qu’on aille voir d’un peu plus près ces fameuses plages paradisiaques. Le temps de faire le sac de plage, on se rend compte qu’il nous manque le masque et le tuba de Chatounette… Ceci restera, je pense, un grand mystère. En même temps, on s’était fait la réflexion qu’on trouvait nos sacs bien légers en les récupérant de consigne à Kanchanaburi…
Sur le trajet, nous faisons donc tous les vendeurs de masques et tubas pour enfant. Il n’y a qu’un seul modèle disponible, et partout le même prix. On lui achètera demain.
Chaton veut d’abord faire un tour vers les sites d’escalade. Oui, nous avons atterri ici car l’endroit est très réputé pour l’escalade. On tombe sur une française qui est en train d’assurer son partenaire australien. On prend le maximum d’informations.
Nous continuons la route pour nous rendre à la plage décrite par mon guide comme une des plus belles plages du monde. Rien que ça ! J’avoue que ça en jette, mais je reconnais surtout que le soleil est plus que couchant. On se jette à l’eau en un éclair.
Elle est plus chaude que la température de l’air extérieur… Que du bonheur ! Chatounette est hystérique ! On ne s’en est toujours pas remis avec Chaton! Elle criait « Ouai ! Ouai ! Trop bien ! C’est trop bien ! ». Elle courait dans tous les sens comme une folle, sautait dans l’eau, repartait en courant, s’éclatait dans la mer. Nous avions l’impression que le voyage se passait très bien pour elle mais en voyant sa réaction, on commence à en douter ?
En fait, je crois qu’elle avait autant besoin de nous de retourner à la mer, la plage, les poissons, le farniente… C’est vrai qu’on est trop bien là. Et c’est dans ces moments-là qu’on se dit : « là, on est vraiment en vacances ! » (Spéciale dédicace à mes sœurs, et pour voir si elles me lisent).
Cette fois, il fait franchement nuit et de plus, des petites gouttes commencent à tomber du ciel et on voit des éclairs au loin.
Le chemin retour n’est pas éclairé pour un sou, et c’était quelque chose ça aussi. Oh ! Et j’ai oublié de vous dire : il y a pleins de singes !
On flâne sur le chemin du retour, en ignorant les gouttes. D’un coup, c’est la dégringolade ! En 1 minute trente, on aurait pu croire que nous venions de tomber dans une piscine, et en 2 minutes trente, on aurait plutôt pensé que nous nous trouvions encore dedans. Pour le coup, je pense que tout Railay nous a repérés : trois fous qui courent sous la flotte pieds nus, une de 4 ans, une en serviette de plage et un tout habillé.
D’ailleurs, dans cette fameuse soirée dont nous rentrons tout juste, un parfait inconnu nous a signalé qu’il nous avait vus courir sous la pluie, et les gens autour de lui ont tous acquiescé avec sourire.
Après s’être plantés deux fois de route en courant têtes baissées sous la pluie, on finit par retrouver notre chambre, et comme si cela ne suffisait pas, on se (re)prend une douche.
Repas du soir, apéroS…
Nous sommes maintenant au fond de notre lit, dans notre cabane en bois réservée pour 5 jours. Sauf que l’endroit est surpeuplé… par des termites. Et ce sont des bosseuses. Ce n’est pas tant le bruit, ce sont surtout ces sciures de bois qui nous tombent en continu un peu partout. La moustiquaire n’y change rien. No way ! Demain, on change de chambre!