Croisière sur le Nil en Felouque au départ d’Assouan : Jour 1/5

9h45. Hamzi, notre guide pour ces cinq jours en felouque sur le Nil, est ponctuel à notre hôtel. Nous montons dans un mini-bus et passons récupérer un couple belge sur les rives du Nil.

La météo, aujourd’hui, n’est pas la même. Il y a un sacré vent ! On se demande si cela ne va pas compromettre notre croisière en felouque, ce petit bateau à voile traditionnel. Hamzi aussi est sceptique.

Nous découvrons enfin notre embarcation. Elle est bien plus grande que celles que nous avions pu voir sur les rives d’Assouan. Et un immense matelas bien confortable recouvre une large partie de son pont, par-dessus lequel une grande toile nous protège du soleil. Ce n’est pas le même standing que notre bateau de croisière dans la Baie d’Along : pas de douche, pas de WC, pas de clim’ bien sûr car tout est ouvert, pas d’électricité. On adore !!!

Notre capitaine s’appelle Samour, son matelot est Hassan et notre cuisinier c’est Louli. Ils nous sont déjà sympathiques ! Ils sont joyeux comme tout ! Presque tout excité ! On comprendra par la suite pourquoi : cela fait 6 mois qu’ils n’ont pas navigué ! Six mois qu’ils n’ont pas vu de touriste ! Alors ils sont super heureux d’être là avec nous ! Enfin de travailler quoi!

Effectivement, à cause de la météo, nous devons patienter. Nous étions arrivés au bateau à 10h15, mais nous ne partirons qu’à 15 heures. Finalement, cela est passé à toute allure ! Le temps de découvrir le bateau, de le photographier, de se prélasser sur son immense matelas, de discuter d’un milliard de chose avec Hamzi, de déjeuner (frites maisons, salade égyptienne, thon aux oignons, fromage égyptien et bananes), de faire la sieste, et hop ! C’est l’heure !

Au moment de libérer la voile, ça coince ! Hassan, le matelot, est contraint de grimper au mât. Avec le vent, la voile qui s’agite dans tous les sens, et la hauteur (20 mètres selon Chaton), nous sommes en flip total pour lui ! Et la scène dure, et dure encore.

Il parvient à la décoincer un peu mais c’est toujours bloqué plus haut. Il doit donc se hisser encore plus vers le sommet du mât. Et ça tangue, et la voile claque au vent. Quel stress !

Chaton, n’est pas là non plus pour nous détendre : il somme Chatounette de se tenir prête à sauter dans l’eau au cas où ça tournerait mal car il craint que le bateau chavire. Moi j’ai peur que le mât se casse en deux ou voir notre matelot s’écraser comme de la confiture à nos pieds.

Le capitaine l’engueule comme du poisson pourri. On ne parle pas égyptien, mais on le devine ! Au bout de 10 bonnes minutes, la voile se libère entièrement ! Et Hassan redescend tranquillement. On l’applaudit ! Ça y est, l’aventure va pouvoir commencer !

Whaow ! Quelles sensations de rêve ! On glisse voile au vent, et sur le Nil de surcroît. Le soleil décline légèrement, les rives sont magnifiques. Une première couche de vert, la végétation, puis les dunes ou les roches de sable. Nous sommes ébahis, en extase, béats, heureux…

Avec le vent face à nous, nous devons tirer des bords. Enfin « nous », plutôt Samour, notre capitaine !

A chaque fois que nous approchons d’une rive, une scène insolite : des pêcheurs, des paysans, un mariage, une pompe de relevage d’eau pour irriguer les champs, une plantation de manguier, le train que nous avions pris au Caire pour rejoindre Assouan, des ruines antiques…

Par moment, nous nous prenons des aérosols ! Le clapot et le vent ne nous pardonnent rien. A chaque fois on éclate de rire car nous nous faisons surprendre ! Ça saisit d’un coup. Et l’instant d’après, nous sommes secs.

Nous pensions découvrir des sortes de bidonvilles tout le long du Nil, alors nous sommes plutôt surpris de trouver des rives sauvages, avec une très faible fréquentation.

Sur l’eau, il n’y a quasiment personne. Ce n’est qu’au bout de deux heures et demie de navigation que nous croisons 2 gros bateaux de croisière. Et c’est tout.

Nous accostons sur une île. Hamzi, notre guide, nous explique que nous allons parcourir à pied un petit village typique. Nous traversons des plantations de manguiers, dattiers, figuiers. La balade est très agréable. Nous longeons des petits canaux d’irrigation. Le cadre est enchanteur. Les habitants sont souriants. L’île est étroite, et nous apercevons le Nil tantôt à droite, tantôt à gauche.

Nous retrouvons notre felouque à la sortie du village et reprenons le large. C’est incroyable comme on apprécie notre situation. On est vraiment des privilégiés. Je ne peux exprimer à quel point nous sommes tous les trois trop contents d’être là.

Hamzi a prêté à Chatounette l’alphabet en hiéroglyphe. Cela l’a occupé pendant toute la durée de la navigation ! Elle sait désormais écrire son prénom sans modèle. Elle s’amuse à écrire tout ce qui lui passe par la tête.

Le soleil commence à tomber sérieusement. La felouque des Belges accoste mais, nous, nous poursuivons un peu le chemin. Finalement, on comprend pourquoi : Hassan, notre matelot, doit une fois de plus monter tout en haut du mât pour ranger la voile. Quelle mission ! Sur la felouque des Belges, ils n’ont pas ce problème car leur voile peut être descendue, mais pas la nôtre. En contrepartie, notre felouque est plus rapide. Le temps de ranger notre voile, le bateau a dérivé et se retrouve maintenant à sa hauteur. Nous amarrons.

Quelle est la première chose que fait Chaton ? Se baigner bien sûr ! Chatounette et moi finissons par le rejoindre. Je ne pensais pas qu’elle serait si fraîche ! Mais cela fait un bien fou. On se douche en quelque sorte ! A priori, le brossage des dents, c’est aussi dans le Nil. Apparemment, l’eau y est très propre. On a même vu Louli, notre cuisinier, la boire. Chaton veut tenter l’expérience. Je veux bien l’accompagner, mais uniquement le dernier jour, histoire d’avoir de vrais toilettes derrière en cas de problème.

Le repas du soir, à la chandelle, est une fois de plus un régal : salade de tomates et concombres, soupe de riz, riz, poulet, raisins. On s’éclate le bide.

La shisha est de sortie. Chatounette rédige sa journée. Il y a un petit vent. Le clapotis de l’eau. La nuit à la belle étoile s’annonce belle. On devrait faire de beaux rêves…

Pratique :

Croisière en felouque : Les Gréements du Nil, 4 jours et demi et 4 nuits, 280 euros par adulte, 200 euros par enfant, prévoir en supplément 1800 LE de pourboire (100 euros), visites et repas inclus. On recommande vivement! Certainement notre meilleur souvenir de notre voyage en Egypte. Par contre, à éviter en hiver, à privilégier en été (car nuits plus chaudes et moins de bateaux de croisières bruyants)

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