Croisière en felouque au rythme du Nil : jour 3/5

La nuit a été bonne pour tout le monde. Nous avons juste eu froid à un moment donné, au moment du lever de soleil très exactement, qui était magnifique. Le temps de le photographier, nous nous resserrons et nous rendormons illico. Il était 5 heures du matin.

A 7 heures, c’est le vrai réveil. Nous faisons notre toilette dans le Nil. L’eau est d’une telle clarté ! Et dès 7 heures, il fait chaud alors la baignade est la bienvenue. Surtout que les eaux de ce fleuve sont relativement fraîches.

Nous naviguons un moment et accostons sur une des nombreuses îles du Nil. Nous traversons un petit village mais surtout des plantations de mangues, dattes et « dom », un fruit dont on se serre pour faire des infusions et qui n’aurait pas de traduction en français. Il y a des mangues à profusion !

La chaleur est écrasante et l’ombre se fait rare malgré les plantations.

Nous terminons la balade par une carrière de grès et retrouvons nos felouques qui s’étaient avancées pour nous récupérer à la sortie de l’île.

Soudain, devant nous, un pont. Très haut, mais nos felouques le sont encore plus ! Je demande à Louli comment ils vont procéder et il me répond : « surprise ! ». Pour le coup, c’était bien technique, et on se dit qu’ils ne sont vraiment pas trop de trois sur le bateau. Le mât est en deux morceaux, il faut donc le faire basculer pour qu’il puisse franchir le pont. Assez spectaculaire à voir ! Nous ne manquons pas de les applaudir une fois l’obstacle traversé.

Je vais maintenant devoir raconter une « anecdote » d’il y a 9 jours pour expliquer la suite de notre journée. La veille de notre envol pour l’Egypte, je m’étais piqué le dos de la main avec une épine de rosier. Le soir, je sentais que c’était plus ou moins infecté. Le lendemain, ça n’allait pas en s’arrangeant. Aujourd’hui, nous sommes à J+9, et j’ai un œuf sur le dos de la main. La douleur est telle que je n’arrive plus à bouger les doigts et me servir de ma main.

La balade sous 41 degrés n’a pas dû aider non plus. J’en parle à Hamdi et il me dit que, le soir, nous pourrons trouver un médecin et une pharmacie dans un petit village.

main de chatoune infectée

La journée continue. Je me suis trouvé un petit saladier en plastique que je remplis d’eau pour me rafraîchir la main. Il faut renouveler l’eau toutes les dix minutes tellement elle chauffe rapidement.

Malgré la douleur, j’apprécie la navigation au fil du Nil. C’est tellement apaisant ! D’un calme incroyable. Relaxant. Et les paysages sont toujours autant chouettes. Nous apprécions pouvoir observer de près la vie locale.

Avec Chaton, nous n’arrêtons pas de nous extasier. « Qu’est-ce qu’on est bien ! Mais qu’est-ce qu’on est bien ! ».

Nouvelle halte. Il s’agit de la carrière de grès de Djebel Silsileh qui a servi à construire la plupart des sites aux alentours de Louxor. Elle a fonctionné de – 1400 ans à + 1920. Il fait encore plus chaud que lors de notre balade matinale, alors je laisse le groupe faire la visite. Je vais rester sur notre bateau avec Chatounette. Nous en profitons pour faire des devoirs.

Je demande à Chaton de faire des photos. Eh bien il a fait mieux que ça ! Il a retenu tout ce qu’avait raconté le guide pendant la visite ! Je n’en reviens pas ! Il me refait la visite oralement, avec Hamdi à ses côtés pour confirmer.

Nous reprenons le Nil, pas longtemps, puis nous nous arrêtons un peu plus loin. Nous accostons sur la rive Ouest.

Hamdi m’explique que le docteur se trouve sur le village de l’autre rive mais que ce n’est pas assez profond pour que notre felouque puisse y aborder.

Nous empruntons un petit bateau de pêcheur pour effectuer la traversée. L’endroit est rempli d’oiseaux, ibis et héron en tête. Avec le coucher de soleil et les mini îlots, c’est juste magnifique. Il y a un peu de vie tout autours : des enfants qui se baignent ou se promènent en âne pour le faire boire, des pêcheurs, des fabricants de charbon, des promeneurs…

Arrivés sur l’autre berge, il faut marcher un petit quart d’heure à travers des plantations et des champs de culture.

Nous voici chez le médecin. Dans la salle d’attente, il y a une vingtaine de femmes qui attendent. Oulala ! Ça va être long ! Finalement, pas tant que ça : les femmes viennent en bande. Quatre femmes pour un enfant. La visite avec le médecin est rapide.

salle d'attente du médecin du village

C’est à mon tour, au bout d’une demi-heure d’attente. L’endroit est archaïque mais d’après Hamdi, le docteur est très bien. Déjà, il parle anglais et connaît bien la pharmacie de son village. En effet, par le biais de Mélissa, j’avais pu contacter le médecin des Arcs qui m’avait recommandé plusieurs traitements selon les disponibilités. Le docteur égyptien m’indique qu’il n’a pas le premier antibiotique mais que le deuxième choix est disponible. Il me confirme que si ma main ne s’arrange pas dans les 48 à 72 heures, il faudra que je me rende à l’hôpital pour une opération. Mais il me rassure en me disant qu’il est confiant avec les médicaments. Prix de la consultation : 50 LE ( moins de 3€).

Il fait nuit dorénavant.

Nous nous rendons maintenant à la pharmacie. « Nous », c’est Hamdi, notre guide francophone, Louli, notre cuisinier anglophone, ainsi que notre passeur avec son bateau de pêcheur (j’ai oublié son nom mais il me reviendra demain car nous irons boire le thé dans sa famille, Walid!).

Ici, les médicaments peuvent être vendus à l’unité. Je repars avec 2 boîtes de médicaments, et 2 plaquettes, sans emballage. Je ne m’apercevrais qu’au retour à la felouque que j’en ai pour 2 jours de traitement contre les 8 jours indiqués par le médecin des Arcs. En même temps, si dans 2 jours cela ne s’arrange pas, je devrais retourner chez le médecin donc bon, ce n’est pas très grave.

Nous prenons l’un de ces véhicules typiques d’ici pour retourner au bateau : le devant d’une moto avec l’arrière d’un pick-up.

La traversée du Nil de nuit, sur une barque à la rame au ras de l’eau, est pour le moins dépaysante.

Me voilà de retour sur notre felouque. Je prends mon traitement. Nous passons à table. Hamdi nous rejoint pour nous proposer ses services de guide une fois que nous serons à Louxor. Puis nous nous couchons.

Demain, nous visiterons le village et les plantations de la petite île où nous passons la nuit puis une longue journée de navigation nous attend.

Bonne nuit !

Pratique :

Croisière en felouque Les Gréements du Nil, 4 jours et demi et 4 nuits, 280 euros par adulte, 200 euros par enfant, prévoir en supplément 1800 LE de pourboire (100 euros), visites et repas inclus. On recommande vivement! Certainement notre meilleur souvenir de notre voyage en Egypte. Par contre, à éviter en hiver, à privilégier en été (car nuits plus chaudes et moins de bateaux de croisières bruyants)

Docteur de village : 50 LE la consultation

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