Bye bye les îles Togian !

Comme prévu, réveil à 5h30 pour un petit-déjeuner à 6 heures. Et notre bateau public a de l’avance ! Il ne faut pas traîner ! Nous l’entendons approchons au loin, bruit bien pratique pour arriver dans les temps à Katupat, ville juste en face de Bolilanga, à cinq minutes de bateau.

Il y en a pour une bonne heure de trajet, et on ne se lasse toujours pas de regarder le paysage défiler. Nous sommes à l’affût des dauphins, mais nous ne les verrons pas cette fois-ci.

Arrivés à Wakai, c’est beaucoup moins drôle. Il est 8 heures, et notre prochain bateau ne part qu’à 16h30. Un monsieur rencontré sur le bateau nous avait dit que nous pouvions aller chez son amie pour y laisser nos sacs et ainsi pouvoir nous promener à notre guise. Personnellement, j’ai déjà visité la ville pendant trois heures lorsque j’étais à Kadidiri, et je ne motive pas franchement Chaton à en faire de même.

La dame en question attend au port de Wakai, et je la reconnais. Je l’avais rencontrée lors de cette visite. Elle tient une guest-house entre les deux ports de Wakai, et je m’y étais arrêtée pour discuter avec un Français qui y logeait. La dame nous précise que pour attendre chez elle, c’est gratuit, y compris pour la consigne à bagage. Ça nous surprend toujours cette hospitalité chez les Indonésiens.

des chats qui partagent la même gamelle qu'un perroquet, wakai, togian
Un perroquet qui mange avec…
des chats qui partagent la même gamelle qu'un perroquet, wakai, togian
… des chats! Normal!

Nous ne bougerons pas de chez elle, hormis pour commander un repas que nous prendrons à emporter pour aller le déguster sur son ponton personnel. Celui-ci contient un trou en son centre, lui-même cerné par un grand filet percé, constituant un abri de choix pour nombre de poissons. On y verra même passer une rascasse volante !

En début d’après-midi, les enfants rentrent de l’école, et nous en avons un paquet qui nous tourne autour. Que des garçons. Ils placent leurs trois mots d’anglais pour nous demander nos prénoms.

Ils sont bien dissipés ces petits bonhommes. Un de leur jeu: tenter de voir ma culotte sous ma robe ! Ils ont entre 6 et 8 ans, alors je leur pardonne. Ils faisaient tout leur possible pour rester discret, donc je ne m’en suis pas rendue compte tout de suite, mais c’était tellement plus fort qu’eux que j’ai fini par comprendre leur petit manège. On sentait qu’ils luttaient contre leurs pulsions primaires, mais ils finissaient tous par se tordre le cou à un moment ou à un autre pour tenter d’apercevoir quelque chose.

Soudain, l’un deux se met à hurler « Boubara ! Boubara !», et tous se penchent vers le trou dans la jetée, au-dessus des poissons. On s’y penche également, et voyons une petite bande de poissons bleus. Les enfants se précipitent tous en direction de la maison et reviennent avec du fil de pêche, un hameçon et une poignée de Bernard l’Hermite. En dix secondes, la canne à pêche de fortune est en place, et en cinq secondes, le premier poisson est sorti de l’eau. Whaow ! Impressionnant ! Mais la chance n’a pas continué, plus rien n’a mordu et les poissons sont partis.

Nous leur montrons ensuite un jeu vieux comme Erode ressorti au goût du jour par un des résidents de Kadidiri, qui consiste à : (autant avec les gestes, il suffit juste de montrer et tout le monde comprend, autant par écrit, je sens que je me lance dans une sacrée galère !) on tend ses bras devant soi, on tourne les paumes vers l’extérieur, on croise les bras et on s’entre-mêle les doigts. On fait ensuite passer ses mains par en dessous en pliant les bras et en faisant revenir ses mains entre ses coudes. Vous y êtes ? Vous avez trouvé la position de départ ? Le jeu consiste ensuite pour la personne en face de montrer un doigt, et celui qui a les doigts entrecroisés doit réussir à lever le bon doigt. Les enfants ont adoré ! Ils étaient une bonne dizaine et nous ne savions plus à quel enfant montrer un doigt : ils se seraient presque battus !

Chaton a ensuite montré le « tout dur » avec Chatounette (lorsqu’elle se met debout sur les mains de Chaton sans se tenir) et les volontaires se bousculaient subitement beaucoup moins. Un seul a bien voulu essayer, et qu’une seule fois. Pourtant, tous donnaient des conseils au téméraire mais ils se seraient presque enfui pour ne pas tenter l’expérience à leur tour.

L’attente à Wakai est passée finalement plus vite qu’on ne s’y était préparé. Le ferry pointe le bout de son nez. Il a de l’avance : il n’est même pas 15 heures.

Nous nous rendons au port, faisons les emplettes pour le repas du soir, et montons à bord. Un petit comptoir (une table et une chaise) vend les tickets de bateau, et j’entends qu’on explique au couple qui me précède que telle catégorie de prix n’est plus disponible. Ni une, ni deux, nous esquivons le guichet pour vérifier par nous-même et nous rendons directement sur le pont supérieur.

Effectivement, il y a du monde. Nous voulions la classe intermédiaire (il y a trois catégories de prix) avec un supplément pour un matelas (à peine plus épais qu’un tapis de sol). Le préposé au matelas m’explique qu’il me faut d’abord un ticket pour réserver un matelas.

Je redescends donc, et au guichet, on m’explique qu’il faut d’abord que je trouve un emplacement de libre, avec le numéro correspondant.

Je remonte. Comment savoir ce qui est libre et ce qui ne l’est pas ? Pour certains emplacements, il n’y a aucun doute (une personne couchée, un matelas couvert de bagages), mais pour d’autres… Est-ce qu’un emplacement avec juste un casque ou juste un paquet de chips accolé à une bouteille d’eau est un emplacement de libre ? Le préposé au matelas n’est pas plus averti que moi.

Je redescends. Peut-être qu’au guichet ils sauront comment je pourrai m’y retrouver ? Non, c’est à moi de trouver les places libres.

Je remonte. Le sens de l’organisation n’est pas indonésien. Je finis par m’accaparer les places au casque et au paquet de chips/bouteille d’eau. Numéros 72 et 71. On va y arriver ! Les tickets me sont enfin délivrés, les matelas et nos sacs occupent tout l’espace des places 71 et 72. Enfin !

Finalement, le bateau ne partira qu’à 17h alors que le départ était initialement prévu pour 16h ou 16h30 selon les sources.

Sur le bateau, nous retrouvons plusieurs têtes que nous avions déjà rencontrées. Autant des Indonésiens que des étrangers. Il y a même la dame de la guest-house de Wakai avec son fils. Avec Chatounette, ils se sont trouvés ! Ils s’éclatent comme des fous, servant de spectacle pour tout le pont supérieur. Et les deux nounous que sont Mara et Yorn ne sont pas là pour les calmer ! Ils font plaisir à voir.

Au détour d’une conversation avec le capitaine du bateau et un guide, nous apprenons les salaires du personnel qui travaille dans les resort des îles Togian. 45/50€ par mois… Révoltant quand on s’imagine les sous que doivent se faire les propriétaires. Et on sait également depuis peu que « no money, no mariage, no boum-boum ». Un des membres du personnel de Bolilanga m’en faisait part, ce qui me fait penser que je devais transmettre son message à Dan : « Dan, you’re very nice » … Je pense qu’elle voit de qui je parle…

Bref, sans transition. Nous nous couchons. Même disposition au niveau du couchage que notre bateau Ampana-Wakai (allez revoir les photos si ça vous intrigue vraiment), et une fois l’accoutumance au bruit, à la lumière et à la finesse des matelas, on peut enfin dormir.

Petit jeu : sur la photo, dites l’heure qui est affichée sur la pendule le plus rapidement possible. Vérifiez ensuite votre réponse en prenant le temps de mieux observer.

Pratique :

Transport:

 Bateau (public boat) de Bolilanga à Wakai : départ 7h pour une arrivée à 8h. 20.000 Rs par personne, gratuit pour les enfants. Possibilité de réaliser ce trajet en bateau charterisé : avec 7 personnes, 50.000 Rs par personne.

Bateau (ferry) de Wakai à Gorontalo : départ 16h/16h30 – arrivée à 5h. 72.000 Rs en classe intermédiaire. 10.000 Rs pour un matelas tatami. Gratuit pour les enfants (sauf le matelas !).

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