Au Nord de Rantepao
Pas mieux ce matin : nous ne décollons qu’à midi… En même temps, on est en vacances !
Nous avions gardé notre scooter, et nous voilà repartis. Pas pour longtemps ! La route principale de Rantepao est bloquée. Il y a une déviation, mais en bons curieux que nous sommes, nous voulons aller voir ce qu’il se passe. Une cérémonie mortuaire ! Rien de glauque ni de triste visiblement. Plutôt chiant je dirais ! La route est remplie de chaises, toutes occupées, et un homme parle dans un micro. Lorsque je demande à la jeune fille, qui venait de m’expliquer ce qu’il se passait, ce que le monsieur raconte, elle me répond qu’elle serait bien incapable de me l’expliquer. On n’en saura pas plus ! Désolé !
Notre deuxième halte s’appelle Bori. Nous avons adoré ce site ! C’est toujours la même chose : des tongkonan, des greniers à riz, des erong, des niches mortuaires dans les roches, des tau-tau, des tombes de bébés dans les arbres, mais nous sommes impressionnés par les quantités.
A Bori, plusieurs hommes sont en train de tailler dans la roche des niches mortuaires. Ils ne font pas ça au marteau-piqueur mais avec un simple burin. Et les cavités qu’ils creusent sont énormes comparées à la taille d’un cercueil. Un sacré boulot !
On trouve aussi des mégalithes, ces longues pierres qui se tiennent debout. Elles sont apposées pour les morts importants du village. Plus la pierre est haute, plus la personne était importante.
Nous allons ensuite à Batutumonga en traversant des paysages magnifiques. La route grimpe dans la montagne et offre des panoramas à perte de vue sur des rizières en terrasse ponctuées de gros rochers noirs, vestige de la colère des volcans. Les rizières ne sont pas vertes mais jaunes, en même temps, cela signifie que nous ne sommes pas dans la saison des pluies.
Nous déjeunons ici, sur une terrasse suspendue au-dessus du décor, au milieu de tongkonans très bien entretenus et servant de guest-houses. L’endroit est remarquable, mais pas photogénique, car pas assez de recul pour prendre de belles photos. Le repas est un régal ! Seul regret, le buffle était au menu, mais il n’y en avait plus ! Dommage, j’en aurai bien goûté.
Nous continuons la route jusqu’à Lokomata, littéralement : cavité mortuaire – œil. En effet, en arrivant dans ce village, un énorme rocher occulte la vue, rempli de ces cavités, avec des tau-tau nous regardant.
Mon guide préconise ensuite de faire demi-tour car la route qui se poursuit jusqu’à Rantepao et très difficilement praticable. Vous imaginez bien qu’il nous en faut plus pour nous faire renoncer !
Effectivement, la route est plus que cahoteuse ! Mais ce n’est pas grave, nous ne sommes pas pressés. Par moment, je descends du scooter pour continuer à pied, allégeant le scooter pour préserver les amortisseurs, qui, à plusieurs reprises, ont atteint leurs limites en claquant bruyamment.
Nous ne regrettons pas pour autant le trajet ! Toujours de superbes paysages, avec ces rizières et ces gros cailloux, mais aussi les montages en arrière-plan, et des passages dans des forêts denses ; ainsi que des villages en activité.
Une petite troupe attire notre attention. Il se déroule un combat de coqs ! Nous n’arrivons qu’à la fin, ce qui n’est pas la partie la plus agréable ! En effet, le coq perdant est sacrifié, sa patte donnée au vainqueur. Un enfant de 2 ans à peine repartira en courant avec la carcasse du coq entre les mains ! Les billets circulent entre les adultes, et pas que des petits !, car les combats de coqs s’accompagnent toujours de paris.
Un peu plus loin, des jeunes jouent au tennis-ballon avec une balle en osier. Leur terrain de jeu laisse rêveur ! Nous avons pu voir pratiquer ce sport un peu partout dans les villages.
De retour à Rantepao, il fait nuit. Chatounette fait ses devoirs avant d’aller manger et il se met à pleuvoir. Ce n’est pas la première fois, mais ça n’arrive toujours que la nuit ! Une chance !
Tiens ! Une coupure d’électricité ! C’est très fréquent ici ! Tata Margot, qui était au téléphone avec Chatounette à ce moment-là, devait être contente d’avoir un bon prétexte pour couper court à la conversation… Ah ba non ! Elle rappelle !
Bref !
Nous attendons que la pluie se calme pour sortir dîner et tâcherons de ne pas nous coucher trop tard. Sinon, à ce rythme-là, on va finir par se lever à 14h !
Pratique :