Alentours de Sa Pa : Ta Phin

J’émerge à 9 heures ! Belle perf’ ! Chaton et Chatounette, quant à eux, sont levés depuis une heure. Nous nous préparons, épions une fois de plus les maraîchères, partons petit-déjeuner en ville et nous élançons à pied pour visiter les environs de Sa Pa.

Sur OsmAnd, une super appli de guidage GPS avec des cartes hors ligne, j’ai repéré la veille un itinéraire faisable à pied au départ de notre hôtel. Une dizaine de kilomètres avec des jolis points de vue. L’idée est de terminer notre route à Ta Phin pour ensuite revenir à Sa Pa en taxi.

Nous avions lu dans le Guide du Routard que nous serions contraints d’effectuer toute balade à pied de A à Z en compagnie de dames des différentes ethnies pour qu’elles nous vendent à la fin des petits objets. Donc lorsque nous voyons un petit groupe de ces femmes au croisement entre Sa Pa et le chemin piéton, nous sommes surpris de voir qu’elles ne nous interpellent pas. Surtout que nous sommes à la basse saison, il y a donc très peu de touristes pour beaucoup de ces « guides ».

Nous apprécions donc énormément le début de cette balade, uniquement parce que nous sommes seuls, tranquilles. Puis surtout parce que nous avons des points de vue splendides au milieu des montagnes et des rizières en terrasses.

La température est toujours idéale. Trompeuse même ! Il y a un petit vent, alors nous ressentons un peu moins le besoin de remettre une couche de crème solaire. Ce n’est que lorsque je vois la nuque toute rouge de Chaton que je me dis qu’il serait temps de passer la deuxième couche. Il est un peu tard pour moi aussi mais Chatounette est préservée, ouf !

Nous adorons la promenade. Nous longeons des petites rivières, traversons quelques hameaux, et admirons surtout les paysages. La route est bétonnée sur une bonne partie du trajet, cela permet de pouvoir lever le nez en même temps qu’on marche.

Une dame nous accoste enfin, mais la phase « Don’t lose your time with us, we won’t buy anything », semble bien fonctionner. Elle n’insiste pas et nous laisse filer. Plus nous nous approchons de Ta Phin, et plus on nous propose de nous guider mais cette phrase est magique !

J’ai repéré sur la carte d’OsmAnd une petite grotte qui fait faire un léger crochet. Nous nous y rendons mais en approchant, nous découvrons un attroupement de ces dames à l’entrée de la grotte. Pas question de payer pour ça, après les magnifiques grottes que nous avons vu ici au Vietnam, notamment au Parc National de Phong Nha Ke Bang, et celle-ci n’est même pas référencée dans le Guide du Routard.

On décide quand même de s’approcher pour prendre la température. Une jeune fille vient à notre rencontre. Elle nous propose de nous louer sa lampe de poche. « Pas la peine, nous avons une frontale dans le sac ! ». Elle nous propose de nous guider. « Non merci, ça ira ! ». Et finalement, l’entrée est gratuite.

Nous pénétrons dans la caverne. Il y a quelques marches. C’est le noir complet, la frontale est indispensable, et comme nous sommes 3 pour une seule lumière, Chaton utilise la lampe torche du téléphone portable. On descend quelques marches et tombons dans un cul de sac. Nous sommes perplexes ! Il fallait un guide pour ça ???

Finalement, on aperçoit une lumière sortir de la roche. Ah !! C’est par là ! En fait il faut se faufiler entre les roches ! Nous croisons un touriste et un guide sortant de là et poursuivons notre chemin. Encore quelques marches et c’est à nouveau le questionnement. C’est par où ? Il y a des petits tunnels qui partent dans tous les sens ! On repère finalement un câble électrique qui alimente une série d’ampoules, toutes éteintes évidemment ! On décide de le suivre.

Hé bien dis donc ! En fait  c’est de la spéléologie qu’on fait ! Il faut escalader, se mettre à quatre pattes… Tout ça dans le noir ou presque ! Par moment, je flippe un peu mais cela attise encore plus mon envie de poursuivre l’aventure.

Soudain, la lumière s’allume ! Ah ba ça tombe bien ! Nous pouvons donc avancer plus rapidement. Malheureusement, cela ne dura qu’une minute !

Nous revoilà plongés dans le noir ! On poursuit, et comme j’avais repéré à l’entrée de la grotte qu’il y avait un chemin qui partait à droite et un autre à gauche, je me dis qu’on va bien finir par retomber sur la sortie. Mais que dalle ! Le câble électrique s’arrête là. Il y a toujours des tunnels qui partent dans tous les sens alors on en explore quelques-uns  pour retomber sur nos pas puis abdiquons !

C’est vraiment un coup à se perdre ! Demi-tour, on retourne sur nos pas ! Je crains un passage où il avait vraiment fallu escalader et je me dis que la descente risque d’être bien plus compliquée que la montée.

La lumière s’allume à nouveau. On en profite pour accélérer le pas. Le moment critique est là. Pourvu que la lumière reste encore un peu allumée. Oui ! Pile le temps de passer cet endroit-là, avant de s’éteindre à nouveau.

Nous finissons par retomber sur la sortie. Chatounette aurait bien continué l’activité, elle s’est éclatée! Alors on décide de s’engager sur le chemin qui partait à gauche pour voir si nous aurions pu effectivement faire une boucle.

Nous tombons dans un presque cul-de-sac, qui n’en serait peut-être pas un pour celui qui aurait tout le matériel de spéléologie car il semble y avoir une sortie à plusieurs mètres de hauteur ou par le bas par de tout petits boyaux. On rebrousse chemin et retournons à l’air libre, recouverts de boue de la tête aux pieds !

C’était bien marrant ! Nous poursuivons notre promenade à pied et arrivons finalement à Ta Phin. Je m’attendais à un village plus mignon. Celui-ci n’a rien de charmant. L’intérêt se trouvait vraiment dans les paysages pour venir jusque-là.

Sans nous en rendre compte, nous ressortons du village. Mince ! On aurait peut-être dû accepter les offres qu’on nous proposait pour prendre un taxi pour rentrer à Sa Pa… Tant pis, on poursuit à pied, en faisant du stop à chaque véhicule.

Le cinquième nous embarque ! Il s’agit d’un gros camion de chantier. Je peine à monter à bord ! Même la roue est trop grande pour y poser le pied ! Le chauffeur ne jacte pas un mot d’anglais mais cela ne l’empêche pas de nous parler. On parvient quand même à échanger un peu avec des gestes.

La route est complètement défoncée. On repense illico à Madagascar ! Les sièges sont tels des trampolines et on rebondit dans tous les sens. Chatounette est morte de rire, mais Chaton beaucoup moins. Avant d’obtenir une photo nette, Chaton a dû s’y reprendre à maintes reprises. Il y a presque 10 kilomètres sur cette route de très mauvaise qualité puis nous regagnons la grande route pour Sa Pa. Notre chauffeur nous dépose tout près de chez nous. Il refuse notre argent même après l’avoir flanqué dans sa boîte à gant où il l’a immédiatement ressorti pour me le rendre.

Nous rentrons chez nous, nous lavons de toute cette boue, Chatounette fait un peu de devoirs puis nous partons dîner. Nous aurons parcouru 13 kilomètres à pied, en prenant vraiment notre temps.

Demain, nous comptons louer un scooter mais surtout pour nous rendre au départ d’une nouvelle randonnée car c’est vraiment le moyen de déplacement le plus approprié ici.

Pratique :

Hôtel Ba Lien : 250.000 Dongs la chambre triple. Propreté à revoir…

De Sapa à Ta Phin : 12 kilomètres jusqu’à la grotte. Retour possible en taxi ou moto-taxi ou auto-stop. L’appli OsmAnd permet de se dispenser d’un guide.

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