De Passekudah à Arugam Bay
La veille, Sathis, le patron de la guest-house, nous avait expliqué que nous devions prendre un bus à Valaichenai à 8h45 pour la poursuite de notre périple. Il nous avait proposé de prendre le gros petit-déjeuner à 8h.
A 7h50, nous sommes prêts, la chambre est libérée, mais le problème est que toutes les autres personnes de la guest-house se sont donnés le mot. Résultat : c’est foule à table et panique dans les cuisines. Nous ne sommes servis qu’à 8h30. Heureusement, nous avions dû mal comprendre car Sathis est détendu : il nous dit que le bus n’est qu’à 9h15. Il est tout de même 9h08 lorsque nous quittons les lieux, le temps de manger et que Sathis nous prépare notre note.
D’après lui, nous en avons pour 5h de trajet, avec un changement à Batticaloa. Finalement, lorsque nous montons dans le 1er bus, on nous signale que le changement n’aura pas lieu à Batticaloa mais à Akkaraipattu. Ah bon ? Nous voulions pourtant profiter de notre changement de bus pour visiter cette ville. Tant pis, on décide de ne pas s’y arrêter.
Finalement, nous aurons un changement supplémentaire : notre bus a crevé ! Heureusement, pas au milieu de la pampa, mais dans une gare routière. Ouf !
Les trajets sont à vivre : musique sri-lankaise à fond les ballons, et décor à la hauteur. Nous traversons de nombreux réservoirs d’eau et à plusieurs reprises nous nous retrouvons sur une route étroite avec la mer d’un côté et un immense lac de l’autre. Nous apercevons également de nombreux animaux, dont un éléphant sauvage.
Nous devions finir notre trajet en bus à Pottuvil et finir en tuk-tuk jusqu’à Arugam Bay, notre destination finale, car le Lonely Planet indique qu’il existe bien un bus, mais que celui-ci est très rare.
En descendant du bus à Pottuvil, c’est un troupeau de chauffeurs de tuk-tuk qui nous accueille. Ou nous agresse. Ils parlent tous en même temps, très fort, et nous encerclent. Parmi le flux de paroles, j’en entends un qui dit que le bus pour Arugam Bay arrive dans 2 minutes. On a bien compris? Il va se faire lyncher par les autres ?! En tout cas, ce n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Merci bien, nous allons attendre le bus ! Les chauffeurs espèrent toujours que nous allons prendre un tuk-tuk et les prix baissent considérablement. Mais jamais autant que le bus ! Et ça tombe bien, puisque justement, il arrive. Zut ! Il est blindé ! Et bien plus par les touristes que par les locaux.
A peine entrés dans Arugam Bay, j’aperçois sur le bord de la route la guest-house que nous convoitions : recommandée par mon guide et également Sathis. Arrête-toi le bus s’il te plait ! Grrr ! Il s’arrête bien plus loin ! Et là, d’un coup, il me prend un coup de stresse : tous les blancs descendent du bus, ils vont nous prendre la place dans la guest-house. Le temps que Pépère et Mamisa descendent, je préviens Chaton que je file à toute vitesse pour être la première à la guest-house. Dans la panique, nous n’avons même pas payé ce bus !
Je parviens à doubler un couple qui m’avait devancée. Il fait une chaleur écrasante, je suis chargée comme une mule, mais je ne lâche rien ! A 10 mètres de la guest-house, un couple autant chargé que moi est en train de descendre d’un tuk-tuk. Go go go ! J’accélère, et les coiffe sur la ligne d’arrivée ou plutôt l’accueil du logement. Yes !
L’endroit est trop classe ! C’est mortel ! Il reste 2 chambres de libre (sur 32 à ce qu’il paraît !) : une chambre de 2 et une chambre de 5. Bon ba on va continuer la colo alors !
La chambre familiale se trouve au 3ème étage, vous vous doutez bien sans ascenseur. Il s’agit d’une tour. La chambre familiale occupe tout l’étage. Vue à 360°. D’un côté la mer, où le soleil se lève, de l’autre un grand réservoir d’eau (lac), où le soleil se couche. C’est beau, propre, grand, stylé…. Quand même pas le luxe de l’hôtel de la veille mais alors quel charme !
Mais d’un coup, le prix tombe… Et mon euphorie avec ! 6000 Rs la nuit. En haute-saison, c’est 12000 Rs. Pourtant le Lonely affichait des prix bien inférieurs ? Oui, mais les logements pas chers sont tous pris… J’arrive à négocier à 5000 Rs mais je me dis que Chaton va tiquer.
Bon bah… je vais aller voir ailleurs !
Et alors là, c’est déception sur déception : tout le reste est encore plus cher, et ce qui est moins cher (et encore, de très peu) est vraiment minable de chez minable.
Je décide de retrouver ma troupe pour leur faire part de mes visites. Ils se sont attablés à un restaurant près de l’arrêt de bus et ont commandé.
Chaton repart faire une virée avec moi : même constat, sauf qu’on réalise en plus que la plupart des logements sont complets ou presque : difficile de trouver 2 chambres. 1, oui, mais 2, non. Vite, il faut prendre une décision !
Je retourne avec Mamisa à la première guest-house, la tour avec la vue à 360°. Même ressenti que moi : coup de cœur. Elle tente de négocier le prix… et y parviens ! Pas de beaucoup, mais suffisamment pour que nous arrêtions de tourner autour ! Yes ! Je suis aux anges !
Nous expliquons que nous avons commandé notre repas un peu plus loin, le patron nous laisse 1h pour revenir. Le temps de visiter une 2ème fois et de négocier, ça a été arrivée de tuk-tuk sur arrivée de tuk-tuk, chaque fois avec de nouveaux arrivants à la recherche d’un logement. Pourvu que le patron ne change pas d’avis en trouvant meilleure offre…
Nous avions commandé un plat pour deux, et heureusement ! Nous peinons à finir nos assiettes. Pépère, Mamisa et Chaton ont commandé des cafés, mais comme je n’en bois pas, je propose de prendre les devants pour être sûre de ne pas perdre le logement. Je vous le donne en mille, quand j’arrive sur les lieux, le patron me dit : « it’s too late ! » (« c’est trop tard », pour les non-anglophones)… Et là, je vois un grand sourire sur ses lèvres : il plaisantait ! Yeessss !
Le reste de la troupe me rejoint 10 minutes après, et tout le monde est enchanté en découvrant l’endroit. Il faudrait être très difficile pour ne pas apprécier.
Bon bah… Plus qu’à aller à la plage et voir ce que donne le spot de surf ! Car Arugam Bay, c’est le coin des surfeurs. Un spot de renommé mondial parait-il ! Le spot est censé se trouver à 700 mètres de notre guest-house. Effectivement, sur « notre » plage, ce n’est pas surfable. On tourne la tête vers la droite… Whaow !!!! Comme à Imsouane, au Maroc, mais avec une eau plus chaude, des cocotiers et un décor de malade ! Là, on est en vacances.
Alors ? Mieux ou pas mieux que Gili Air ? Franchement ? Pareil ! Sauf que Gili Air est pour le snorkeling, et Arugam Bay pour le surf.
Nous marchons jusqu’au spot. Les guest-houses en bord de mer sont toutes plus belles les unes que les autres, noyées, cachées dans la végétation. Arrivent ensuite les bateaux de pêcheurs qui donnent tout le cachet à l’endroit, ainsi qu’un lagon… Une carte postale !
Tous à l’eau !
Puis le soleil se couche.
Nous rentrons par la route pour faire quelques emplettes et voir à quoi elle ressemble.
De retour à notre palace, douche et repas. Ce soir, c’est repas indien. Pour 350 Rs ! Le logement n’est pas donné (en fait il l’est par comparaison aux autres), mais la nourriture est dérisoire. En dessert, banana split, pour 100 Rs (0,65€)
Je sens qu’il va nous être difficile de partir d’ici…
Pratique :
Trajet Passekudah-Arugam Bay : 5h30 (1 tuk-tuk puis 3 bus).
Beach Hut Ranga : 4500 Rs la chambre pour 5, impeccable, eau chaude, vue 360°, wifi.