Le lac aux Méduses, près de Kadidiri, îles Togian
Si on m’avait dit que je paierai pour aller nager avec des méduses, je ne l’aurai pas cru. C’est pourtant ce qu’on a fait ce matin !
Nos quatre bules indonésiens devaient venir, puis plus venir, puis venir… Au moment où notre bateau s’apprête à partir, Tarik saute dedans, à la dernière seconde.
Nous sommes accompagnés de la plupart des habitants des cottages : une Bordelaise, deux Allemandes, un Français qui voyage avec un garçon d’un pays de l’Est mais je ne sais plus lequel, et deux Hollandaises. Nous faisons à peine 300 mètres que le moteur lâche. Obligés de revenir à la rame. Et quand je dis « la » rame, je ne mens pas, il n’y en a qu’une seule !
Changement de bateau, pour un plus grand et possédant un toit, bien utile avec cette chaleur. Les 3 bules Indonésiens restant en profitent pour finalement venir nous accompagner.
Le trajet aller est assez long mais très plaisant. Il y a un très grand nombre d’îles et beaucoup de plages désertes qui donnent envie de s’y arrêter.
Nous voilà au spot à méduses. Il nous faut franchir à pied un petit mont qui redescend sur un lagon. Un ponton ombragé a été aménagé. J’aperçois déjà les méduses. Euh… je vais peut-être que regarder depuis le ponton!
Finalement, notre capitaine de bateau ne tergiverse pas, il plonge dans l’eau et nous remonte un spécimen à la surface pour nous prouver qu’elles sont inoffensives. Il l’embrasse même ! Comme dit Chaton, les Indonésiens ne doivent pas être constitués comme nous, ils marchent bien pieds nus dans la jungle sans la moindre égratignure !
Nous attendons qu’une Allemande les touche pour nous jeter à l’eau. C’est impressionnant ! Il y a des méduses par centaines, de la plus petite à la plus grosse. Le décor est troublant, l’eau est d’un vert plutôt sombre, la visibilité est moyenne (je dirais 10 mètres) et les rayons du soleil font ressortir les milliards de particules en suspension. On a l’impression d’être dans l’espace, tels des cosmonautes !
Aller ! Je me risque à en toucher une ! J’avance la main vers une petite méduse et la touche du bout de l’ongle, le plus furtivement possible. Je suis toujours en vie ! Allons-y avec le doigt maintenant. Pas une seule douleur ! Et ses tentacules ? Pareil ! Soudain, j’aperçois une espèce que je n’avais pas encore remarquée. Euh…. Notre capitaine ne l’a pas sortie de l’eau celle-là ! Est-ce que, elle aussi, est inoffensive ?
Chaton l’aperçoit à son tour et panique pour moi, il m’écarte de toutes ses forces de la bête, mais dans l’eau, ce n’est pas facile : s’il me fait reculer, ça le fait avancer.
Je retourne au ponton pour aller trouver le capitaine. Il me rassure et pour me montrer sa bonne foi, il en sort une de l’eau, qu’il embrasse également. Chatounette l’a vu faire, et est bien plus téméraire que moi : elle en embrassera un paquet ! Berk !
Je fais une pause sur le ponton, un peu d’eau, un peu de gâteaux, et y retourne. C’est vraiment fascinant !
Deux de notre groupe en ont profité pour nous pêcher deux à trois kilos de moules, arrachées de leur roche grâce à un couteau. Ils comptent bien en faire profiter tout le groupe, ce soir, autour du feu.
Nous quittons cet endroit, magnifique au passage, pour remonter dans le bateau et nous nous arrêtons sur une de ces plages désertes. Moi qui pensais que nous allions rentrer directement, je suis ravie !
Nous avons vu là nos plus beaux champs de coraux ! Sur la plage, le sable est blanc, et on ne peut plus fin. Je m’y prélasse, avec les jambes dans l’eau chaude, et contemple le paysage.
Nos pêcheurs de moules s’attaquent désormais aux cocotiers, munis d’un long bâton. Ils parviennent à en décrocher deux. En les voyant faire, je me dis qu’on est en sécurité avec ces deux-là dans notre groupe. De vrais aventuriers !
Nous quittons ce délicieux endroit, beaucoup trop tôt à mon goût. Il est vrai que l’heure du repas est déjà derrière nous, mais je me serai bien contentée de quelques moules et noix de coco. Tant pis !
A l’aller, nous étions passés près d’une île habitée par les Bajous, ce peuple de la mer réputé pour leur apnée, qualité indispensable pour nourrir la famille. Nous repassons par cette île, mais cette fois par derrière et longeons de très près les maisons en bois posées sur pilotis au-dessus de la mer. Nous y accostons pour y prendre de l’essence mais n’y descendrons pas, sauf Chaton et Chatounette qui se sont amusés à sauter du ponton haut perché pour se jeter dans l’eau.
Nous rentrons finalement à bon port et Chaton déclarera avoir passé sa meilleure journée depuis qu’il est à Sulawesi. C’est vrai que c’était trop classe !
Nous déjeunons puis lézardons. Finalement, les moules arrivent plus vite que prévues, pour l’apéro. Encore un moment bien convivial !
Nous passons ensuite à table, puis direction le feu de bois qui nous attend. Nous avions commandé de l’arak, produit localement, et nous le savourons. Il est délicieux, mais les effets sont nuls. Tant pis. Nous passons tout de même une très bonne soirée mais ne nous couchons pas trop tard.
Pratique :
Hébergement : Pondok Lestari : 150.000 Rs par personne, en pension complète. Cabane en bois posée dans le sable, face à la mer, moustiquaire rectangulaire, mandi derrière les logements (toilettes turques, bassin avec la petite casserole en plastique pour se doucher), électricité de 17h30 à 23h. Possibilité de logement avec mandi dans la chambre pour 175.000 Rs par personne, toujours en pension complète. Tarifs sur la base d’une chambre double occupée par 2 personnes.
Sortie en bateau à la demi-journée : 75.000 Rs par personne (avec un minimum de 6 personnes).