De la Malaisie à Sulawesi, ou plus précisément, de Kuala Lumpur à Rantepao
C’est encore une longue journée de transport qui nous attend. Pas besoin de se lever très tôt néanmoins. Nous mettons le réveil pour 8h30, faisons les sacs, descendons petit-déjeuner au restaurant de l’hôtel, et marchons jusqu’à l’arrêt de bus.
Ça nous avait paru plus long à l’aller. Les bus pour l’aéroport partent dès qu’ils sont pleins, soit toutes les quinze minutes environs. C’est dingue l’afflux de personnes. Une heure après, nous arrivons à l’aéroport de Kuala Lumpur.
Après avoir accompli la moitié des formalités incombant à un vol aérien, nous nous posons dans un Mc Donald (décidément !) et commandons. Au moment de payer, nous nous rendons compte qu’il nous manque un peu moins d’1 MR pour pouvoir régler l’addition, et la carte bleue n’est pas acceptée. Qu’est-ce qu’on fait ? On demande à supprimer le jouet Mc Do, 5 frites et 1 nugget ? A notre grande surprise, le serveur nous fait signe que ce n’est pas grave et nous apporte notre commande, entière. Pas sûr qu’en France ce se serait passé comme ça !
Notre avion est annoncé avec 20 minutes de retard qui se transformeront en 1 heure dans la réalité. Chaton, qui stresse toujours un peu au moment de s’envoler, veut s’assurer auprès du staff que le plein d’essence a bien été fait, que le pare-brise a bien été nettoyé et que tous les boulons sont bien serrés. Je ne suis pas sûre que lui-même apprécierait que des parents, lors d’une compétition de gym, viennent le voir pour lui demander si les gyms sont bien échauffées, le tremplin bien réglé, la magnésie suffisamment accrochante…
Notre vol se passe sans encombre, mais l’atterrissage fut digne de Flagada Jones… Les montagnes russes peu avant de toucher le tarmac, et des zigzags bien secs une fois que les roues se sont posées. Chatounette est fan : « Ouai ! Le meilleur atterrissage du monde ! », nous, nous en rigolons qu’une fois nous être assurés que nous étions hors de danger. Marrant après coup, mais sur le moment, bien flippant !
Arrivés dans l’aéroport, nous devons passer par une case que nous ne connaissions pas encore : l’immigration. Comme nous n’avions pas fait de demande préalable de Visa, il nous faut le régler dans ce petit bureau. Sauf qu’ils ne prennent pas la carte bleue. Nous avons bien des Euros, mais le tarif est bien moins avantageux que si l’on paie en Roupiah Indonésienne. Nous demandons donc s’il y a un ATM (distributeur de billets) dans les environs. Oui, au deuxième étage.
Nous nous faisons escorter pour y aller. Ce qui ne nous exempte pas pour autant de tous les contrôles de sécurité. Nous revenons peu après pour régler le Visa. J’ai la bonne ou la mauvaise idée de demander si le Visa est bien valable 60 jours. La réponse contient une bonne et une mauvaise nouvelle. J’aurai peut-être mieux fait de m’abstenir !
La bonne nouvelle, c’est que nous payons bien un Visa pour 60 jours, la mauvaise, c’est qu’il n’est valable dans la réalité que 30 jours, il faut ensuite faire une demande de prolongation (gratuite) que l’on ne peut faire que dans certaines villes. La demande doit même se faire 10 jours avant les fameux 30 jours. Nous devions passer la nuit à Makassar pour y repartir le lendemain soir, il nous faudrait donc y rester au moins 3 jours pour attendre que l’Immigration ouvre. Or, à Makassar, il paraîtrait qu’il n’y ait vraiment pas grand-chose à y faire. Et cette formalité ne peut pas se faire à l’aéroport, ça aurait été bien trop simple !
Nous changeons donc nos plans, et décidons d’aller directement à Rantepao, au cœur du Pays Toraja. Entre 8 et 9 heures de bus pour s’y rendre ! Nous ne pourrons pas non plus effectuer cette démarche ici, mais au moins nous ne perdons pas trois jours pour rien (ou presque !). Espérons que nous ne le regretterons pas !
Nous quittons l’aéroport en bus pour aller jusqu’à la gare routière de Makassar. Environ 10 kilomètres, mais presque 1 heure de trajet ! Nous sommes dans les bouchons, nous roulons au pas. Le chauffeur nous fait signe que notre arrêt se trouve là.
Nous descendons du plus vite que nous pouvons et nous retrouvons sur le bord d’une route très passante. Les bouchons ont cessé. Nous nous demandons bien comment nous allons pouvoir la traverser, la gare routière se trouvant de l’autre côté, à 5 minutes de marche. Nous restons plantés là facilement 10 minutes, à nous demander comment nous y prendre.
Chaton repère un peu plus loin un terre-plein central de 30 centimètres environ. Nous allons donc pouvoir traverser en deux temps en serrant bien les fesses sur le bout de trottoir. Ouf ! Nous avons réussi !
Nous reconnaissons bien là, l’Indonésie : des warungs et autres stands de nourriture sur chariot à roulette à tout va. La Malaisie et son aseptisation, c’est fini !
Arrivés à la gare routière, nous sommes donc bien surpris de constater que les bus sont ultra-modernes ! Ils sont magnifiques ! Flamboyant neuf, avec de belles peintures, des petites lumières, le wifi à l’intérieur, la climatisation, la totale !
Nous n’avons pas le temps d’atteindre les guichets qu’un vendeur nous accoste. Il nous propose 120.000 Rs (moins de 10€) par personne, même prix pour Chatounette. Je tente une négociation mais je vois bien qu’il n’y a rien à en tirer. Je paie, et Chaton me reproche déjà de ne pas avoir été voir un autre guichet, au moins pour comparer. Je me le reprochais déjà moi-même, mais trop tard, j’ai payé !
Il est 19h30, et notre bus est prévu pour 21h. En attendons, nous allons chercher à manger à emporter et retirer à nouveau de l’argent. Car ici, impossible de retirer des grosses sommes, il faut donc passer très souvent par la case ATM (distributeur pour rappel, mais c’est la dernière fois !).
Sur le trajet retour, des bus partant eux aussi pour le pays Toraja nous abordent. Ils partent vides ou presque. Chaton croit comprendre que c’est notre bus et explique au chauffeur que nos valises sont restées à la gare routière. Il part en courant en direction de nos sacs, mais moi je reste au pas, j’ai comme l’impression que Chaton n’a pas compris. Et effectivement, notre vendeur nous confirme que notre bus n’est pas parti et qu’il partira à 21h, comme convenu. Le bus nous attend toujours un peu plus loin, Chaton y retourne pour expliquer la situation au chauffeur. Au retour, il m’apprendra que ce bus prenait 150.000 Rs par personne. Yes ! Nous payons moins cher !
Nous avons encore un peu de temps à tuer, et j’en profite pour aller aux toilettes. Ça aussi c’est une aventure ! Un homme avec des tickets à 2000 Rs se tient à l’entrée. Je lui demande si c’est gratuit et il me répond que oui.
J’entre. Bon, déjà, ça ne pue pas trop. C’est à la turque, et il n’y a pas de papiers toilettes. A la place, une grosse poubelle noire remplie d’eau avec une petite casserole en plastique. Ici, on se lave à l’eau, et il n’y a rien pour s’essuyer.
Je ressors donc des toilettes. Le monsieur à l’entrée des toilettes a l’air de me signifier que je dois payer. Je lui fais donc signe que je reviens. Je fais 20 mètres, et là, je ne sais pas pourquoi, une femme me crie pour me dire qu’elle a payé pour moi. Je lui dis que ce n’est pas la peine, que je reviens, mais elle insiste : « non, non, c’est bon, j’ai payé ! ». C’est quand même étrange, non ? Sommes-nous vraiment en Indonésie ? Lors de notre séjour précédent, nous n’avions pas apprécié spécialement les Indonésiens qui nous prenaient pour des portefeuilles sur pattes, et là, cette dame insiste pour payer à ma place. Étrange.
Je repasse donc à mon sac pour récupérer du papier-toilettes. J’y retourne, paie cette fois moi-même ma cotisation pour les toilettes (dommage, la dame n’est plus là !) et au moment de ressortir, j’ai 2 lavabos face à moi. Le premier est rempli de linge, réhaussé d’une bannette en plastique avec à l’intérieur des brosses à dents, du dentifrice et autre nécessaire de toilette. Le deuxième est couvert de terre, avec en prime une grosse blatte morte sur le dos. Et il n’y a qu’un faible filet d’eau qui s’écoule du robinet. Voilà. C’était sûrement très inintéressant, mais moi, ça m’a marqué ce passage aux toilettes !
Notre bus est enfin là, et à 21h01, nous quittons le dépôt. Chaton est déçu, il voulait les bus verts. Moi je trouve qu’il déchire avec tous les spider-mans. Par contre, notre vendeur nous a un peu menti : il n’y a pas de wifi, et ce ne sont pas des couchettes mais des sièges inclinables. Je reconnais néanmoins qu’ils s’inclinent beaucoup et qu’il y a également des repose-jambes. Les couvertures, les coussins et la clim’, eux, sont bien là. Et petit supplément qui aurait ravi Mamisa : des enceintes avec à tue-tête de la musique digne des pires karaokés indonésiens…
Nous faisons une courte halte au bout d’à peine une demi-heure, et tout le monde ou presque descend pour faire le plein d’eau et de nourriture.
Voilà pour aujourd’hui. Il est maintenant 22h30. Je ferme l’ordinateur, et vous saurez demain si nous avons réussi à dormir un peu ou pas. En tout cas, la conduite semble rassurante, rien à voir avec les chauffeurs sri-lankais !
Pratique :
Bus de l’aéroport de Makassar jusqu’au centre-ville ou le terminal Daya : 27.000 Rs par personne, gratuit pour les enfants, environ 1h de trajet.
Bus Makassar (Terminal Daya) – Rantepao : 120.000 Rs par personne, même prix pour les enfants. Siège inclinable et repose-jambes, climatisation, oreiller, couverture, départ 21h, arrivée 6h, soit 9h de trajet. Par contre, n’espérez pas dormir, ça bouge dans tous les sens.