Rantepao, ville au cœur du pays Toraja
Comme nous l’avions redouté, nous n’avons pas dormi de la nuit… La route est sinueuse, impossible de dormir, ça bouge dans tous les sens. Il n’y a que Chatounette qui y est parvenu, mais par à-coups.
C’est l’œil hagard que nous descendons du bus, à 6h du matin. Un rabatteur est déjà là à nous attendre. Il nous demande notre tarif souhaité pour notre futur logement. Nous lui donnons un montant plus bas que celui que nous recherchons : 100.000 Rs. Il nous répond que nous ne trouverons rien à moins de 200.000 Rs. Ce n’est pourtant pas ce que mon guide précise.
Il insiste pour nous montrer une guest-house mais nous résistons, lui expliquant que nous voulons d’abord prendre notre petit-déjeuner. Il ne lâche rien en nous recommandons un endroit où le prendre. Fatigués, nous le suivons. C’est une petite gargote à l’écart de la rue passante et bruyante, aérée, et plutôt propre.
Nous commandons des pisang goreng (des bananes frites) et du café pour Chaton. L’homme s’installe à côté de nous. J’en profite qu’il ait le dos tourné pour m’éclipser et partir à la recherche d’un logement. Il a beau être 6h, la ville semble animée depuis bien longtemps.
J’arpente un dédale de petites ruelles qui aboutissent bien souvent en cul-de-sac, chez des gens. Pas une seule guest-house à l’horizon. Je finis enfin par en trouver une. Je visite la chambre et l’endroit et je suis conquise. Je demande le tarif et celui-ci me conquis également. 120.000 Rs, moins de 10€.
Seulement, juste par acquis de conscience, j’aimerai bien en voir une autre, juste pour comparer et ne pas regretter par la suite. Surtout que nous comptons passer quelques nuits ici. Je repars donc dans mon labyrinthe, et tombe sur un marché. Les stands sont à même le sol. Je suis la seule blanche, et ne passe pas inaperçue. Je suis d’ailleurs bien contente d’avoir gardé mon pantalon et ma polaire, même si je commence sérieusement à crever de chaud. Je ne mettrai d’ailleurs pas longtemps à craquer et finir par l’ôter.
Je pensais que Rantepao était ultra touristique, mais je commence par me poser des questions quand je constate l’offre pléthorique d’hébergement. Ah ! Justement, voici un homestay. Je le visite, mais il n’y a que des chambres avec des lits simples. Je ne demande même pas les prix et poursuis mon chemin.
Cette ville me plaît. Un curieux mélange de maisons aux classes sociales bien différentes, mais tout est propre et entretenu. Il n’y a que les égouts qui sont à ciels ouverts, mais comme dans la plupart des endroits d’Asie du Sud-Est.
Tiens ! Voilà un troisième logement ! Celui-ci n’a pas de douche. Pourtant, l’endroit aurait ravi Chatounette: le jardin est une basse-cour avec toute la volaille qui va avec ! Mais je ne tiens pas spécialement à me laver à l’ancienne avec une bassine d’eau et un gant de toilette. D’ailleurs, nous n’en avons même pas !
Puis je me dis que Chaton et Chatounette vont commencer à trouver le temps long, alors je reviens sur mes pas pour les rejoindre. Entre temps, Chaton a fait ami-ami avec toute la gargote, un repaire de guides. Notre rabatteur est toujours là. C’est un guide lui aussi, et voyant qu’il ne tirera rien de nous, il s’est adouci et la conversation débine à tout va.
Au menu de la conversation : religion et philosophie. Il connaît même Jean-Jacques Rousseau ! Nous restons là un bon moment et finissons par demander l’addition. Et le montant est de… (un peu de suspense !)… pour 1 café, 4 bananes frites, 2 boules de riz gluant/noix de coco… tin tin ! … 10.000 Rs ! (15.000 RS = 1€). 0,67€.
J’emmène Chaton et Chatounette au premier logement que j’avais visité, et Chaton est ravi ! La maison est spacieuse, avec plusieurs terrasses et salons, donnant sur un jardin aux arbres fleuris. C’est au calme, bien que la Mosquée s’entende à des kilomètres à la ronde. Nous nous installons et nous endormons presque aussitôt. Mmmm, les matelas sont d’un confort ! C’est quand même une belle invention ça !
Au bout de 2 heures de sieste, Chaton sonne le brans-le-bas de combat ! En même temps, il est plus de midi. Chatounette fait de la résistance et ne dédaignera sortir du lit qu’une heure après.
Nous retournons à notre gargote, où les guides ont pris un peu d’avance sur nous : ils en sont au café. Nous commandons du nasi goreng (fried rice) servi avec chips chinoises, poulet, tempe (tofu avec des noix) et œuf sur le plat.
Les conversations reprennent, cette fois plus orientée sur le pays Toraja. Fort intéressant. Ils essaient encore un peu de nous vendre leurs services de guides. Nous finirons peut-être par craquer, qui sait. Encore une fois, l’addition est très légère.
Repus, nous repartons pour arpenter la ville, il est 15h30. Je fais le même itinéraire que dans la matinée. Le marché s’est éteint mais certains étalages sont toujours là.
Chatounette fait l’attention de tous les regards. Les enfants lui courent même après.
Ah oui, j’allais oublier un petit détail : les égouts à ciel ouvert mènent tous à la rivière… Son lit est une véritable décharge publique. C’est bien dommage, surtout que l’endroit aurait pu être magnifique. Assez similaire à l’Ardèche, si on fait abstraction des tonnes d’ordures. Certains apprécieront peut être la multitude de couleurs dans les déchets. Cela n’empêche pas pour autant les habitants d’y pêcher…
Nous faisons quelques emplettes (shampoing, anti-moustique, eau, gâteaux) et rentrons chez nous.
Un peu de devoirs pour Chatounette, et lecture pour Chaton (au fait, je plaisantais pour les Harley et les nichons : il en est à son troisième roman, mais il se disait que tout le monde allait penser qu’il se faisait royalement chier si je l’avouais… En même temps, une fois la nuit tombée, vers 18H15, il n’y a ni gymnase ni salle d’escalade.)
Notre voisin de chambrée, un allemand, a eu la drôle d’idée de ramener un gros scarabée qu’il a trouvé sur la route. Belle bête hein ?
Nous retournons en ville pour prendre des plats à emporter que nous mangerons sur notre grande terrasse. Puis au lit.
PS : le téléchargement des photos ici est déprimant…
Pratique :
Riana Homestay : 120.000 Rs la chambre double, douche, eau froide, wifi, très propre, plusieurs terrasses, au calme. Rianahomestay@gmail.com