Visite d’une école primaire

Ce matin, quand je me lève, personne dans la maison, sauf Unding qui est occupé à tenir une des activités de la maison : l’approvisionnement en eau potable.

Il ne parle pas anglais alors je lui demande de mon meilleur bahasa indonésien où est-ce que je pourrai acheter du terang bulan, le gâteau dont Chatounette avait raffolé : « Di mana terang bulan? ». Il est marrant car même s’il sait que je ne parle que deux mots et demi d’indonésien, ça ne l’empêche pas de me parler dans cette langue.

Aidé de quelques gestes, il chevauche sa bécane et m’emmène faire le tour des stands alentours à la recherche du fameux gâteau. J’avais entendu dire qu’on en trouvait que le soir, et ça a l’air de se confirmer. Au passage, mon regard tombe sur un pan d’escalade extérieur. Tiens ? Ça pourrait intéresser Chaton! Après plusieurs arrêts infructueux, je laisse tomber le terang bulan pour me rabattre sur un stand au choix de pâtisserie important. Celui d’à-côté propose également des pisang goreng (bananes frites), nous en prenons ainsi qu’un emballage en papier journal contenant du riz et certainement autre chose.

De retour à la maison, celle-ci s’est réveillée. Mais toujours pas de Tarik ! Il devait pourtant passer nous prendre à 8h45 pour nous accompagner à l’école de Tamisya. Il est un peu plus de 9h lorsqu’il débarque. Et l’école finit à 10h ou 10h30, il ne sait plus trop. Ça sera donc de courte durée.

Au portail d’entrée, un gardien surveille l’issue. Tarik échange quelques mots avec puis nous pénétrons dans la cour de récréation, en direction de la salle des maîtres. L’accueil est chaleureux. On me demande de remplir un registre puis on nous conduit dans la classe des plus jeunes, qui ont tout de même 7 ans (l’école commence pourtant à 5 ans).

Il faut retraverser la cour, et celle-ci est bien remplie d’élèves : une partie de l’école a terminé sa journée. Nous ne passons pas inaperçus. Lorsque nous pénétrons dans la classe, c’est limite si on n’a pas toute la cour qui rentre avec nous. Toutes les classes donnent sur la cour et laissent leur porte ouverte, là, l’enseignante est obligée de la fermer. Ce qui n’empêche pas les plus curieux et les plus téméraires de se faire la courte échelle pour nous observer depuis les fenêtres placées en hauteur de la classe.

Nous assistons à un cours de sport. Un cours de sport dans une salle de classe où les élèves sont assis à leur table avec les cahiers sortis. Nous ne comprenons rien de ce qu’il se raconte mais apprécions les chants musicaux mimés, et ils sont nombreux !

école primaire à palu
tamisya et la classe d'une école primaire à Palu

Soudain mon téléphone sonne. Il est 10h05. C’est l’immigration. Elle me demande où je suis et de passer immédiatement à leurs bureaux. Lorsque je raccroche, je m’aperçois qu’elle m’a envoyé un sms à 6h du matin nous demandant de nous présenter à 10h. Aïe !
On ne peut pas se sauver comme des voleurs, et on vient à peine d’arriver ! Alors tant pis, ça attendra.

Dans la classe, c’est la fin du cours : chaque enfant est appelé un par un pour dire au revoir à la maîtresse ce qui consiste à prendre sa main et se l’apposer sur le front.

La maîtresse n’a pas le temps de laisser sortir les derniers que la classe se retrouve envahie d’enfants. Impressionnant ! Nous mettrons cinq bonnes minutes à parcourir les trois petits mètres qui nous séparent de la porte de sortie. Nous avons un essaim d’enfants chacun.

Nous repassons à la salle des maîtres pour les remercier et leur dire au revoir, mais les enseignants veulent une photo de toute l’équipe avec nous. Cette photo sera impossible à réaliser ! Nous sommes cernés d’enfants ! Et ça se gâte quand on dit aux enfants : « ok, maintenant on fait la photo avec vous. ». Des mouvements de foules comme dans les concerts. J’ai l’impression d’être une grande star américaine ! Je suis à la fois amusée, inquiète (ça va mal finir, il y en a bien un qui va tomber par terre et se faire piétiner), gênée (mais quel foutoir on a mis dans cette école !) et flattée.

Et lorsqu’un enfant a commencé à me prendre la main pour la poser sur son front, voyant que nous prenions la direction de la sortie, c’est un redoublement d’entrain qui s’opère. Ils se battraient presque pour nous toucher. Dernière photo au portail de l’école puis nous nous ruons dans la voiture pour nous mettre à l’abri de nos fans. Whaow ! C’était du grand n’importe quoi ! J’explique à Tarik que je suis désolée du bazar que nous venons de créer mais, est-ce pour me rassurer ?, il me répond qu’il n’y a aucun problème, que le personnel de l’école était ravi de nous avoir reçus.

Direction l’immigration. Il est 10h45 lorsque nous débarquons. Heureusement, cela n’a pas eu de conséquences. Après quelques formalités, nous ressortons avec nos passeports tamponnés d’un Visa supplémentaire.

femmes dans microlet, bemo, taxi collectif bleu
femmes dans microlet, bemo, taxi collectif bleu

De retour à la maison, le repas du midi est servi. A table ! Aujourd’hui, nous avons en supplément des crevettes panées.

Chatounette est en forme pour faire des pitreries

chatounette s'habille à l'envers

Nous nous posons un peu à la maison puis repartons boire un verre dans un restaurant à la terrasse surélevée donnant sur la mer. C’est en plein vent, ça fait un bien fou. Nous contemplons le coucher de soleil puis repassons à la maison.

Tarik nous propose ensuite de passer chez lui pour voir sa maison et sa famille. Chatounette préfère rester à la maison avec les autres enfants. L’accueil est là encore plus que chaleureux. Nous nous voyons même offrir des cadeaux ! Une robe pour moi et du café au gingembre pour Chaton. Tout un festin nous est également servi ! Lorsque nous rentrons à la maison, le dîner est servi. Il aurait été très impoli de décliner, alors nous remettons le couvert en nous forçant à manger. J’ai bien cru que j’allais tout rendre !

A la fin du repas, nos deux photographes de la veille sont là. Et ils ont un sac pour nous : le CD des photos ! Je suis ravie ! Mais ce n’est pas tout ! Ils nous ont imprimé des photos (1 grande et 5 petites)) et ont même prévu des cadeaux pour Chatounette: des feutres pastels et un doudou ! Moi qui lui en avais promis un ! Ils sont vraiment adorables.


Toute la famille (j’ai compté une vingtaine de personnes en tout) a ensuite voulu se rendre à la plage, à l’endroit où nous avions repéré une sorte de fête foraine. Nous nous arrêtons sur une grande place au sol lisse et qui attire donc les fanas de patins à roulettes. Il y a d’ailleurs des stands de loueurs qui se trouvent tout autour. On y trouve également tout un tas de sortes de véhicules électriques pour enfants : voiture, quad, scooter. Nous n’avons pas le temps de découvrir des yeux l’endroit que certains membres de la famille reviennent déjà avec des barbes à papa et des engins électriques. Chatounette ne veut pas en faire. Elle a peur. Il faut dire que nous n’avons pas l’exclusivité du site ! Que de monde ! Et les engins sont des vrais petits bolides. Les autres enfants de la famille ne se font pas prier ! Les véhicules sont loués pour une heure.

Finalement, au bout de cinq minutes, Chatounette accepte d’essayer, mais pas toute seule. Elle aura eu un paquet de chauffeurs, dont Chaton et moi qui en aurions bien fait toute la soirée !

La famille décide ensuite de lever le camp. Sauf que Chaton, Chatounette et moi sommes soudainement assaillis par les photographes. Cela a commencé par un ami de Tarik. Nous avons discuté deux minutes avec lui et il nous a demandé si cela ne nous dérangeait pas qu’il nous prenne en photo. Et voyant que nous acceptons de poser, tous les curieux de la place qui nous observaient, dévisageaient depuis que nous étions là, ont saisi l’opportunité et ont osé venir nous prendre en photo. Nous faisions 1 pas, 1 photo, 1 pas, 1 photo. Voyant que nous traînions, la famille s’installe à un autre endroit et loue des rollers pour Bilal en attendant.

Les paparazzis rassasiés, nous remontons dans les véhicules. C’est à ce moment-là que j’ai vu pour la première fois une température d’affichée. Nous nous disions qu’à cette heure tardive de la nuit, et de surcroît en bord de mer, la température était pour une fois bien agréable. Eh bien figurez-vous que le thermomètre indiquait 30°C !!! Qu’est-ce que ça doit être dans la journée ?!

Nous nous arrêtons boire un café un peu plus loin. Le même style de gargote en bois que nous avions déjà expérimentée. De la nourriture est encore commandée… Nous restons là à discuter le temps de vider nos verres et les assiettes puis rentrons à la maison.

Mais la soirée n’est toujours pas finie ! Tarik nous parlait depuis un moment de son simulateur de vol sur ordinateur. Il souhaite devenir pilote d’avion, et ce jeu serait ultra-réaliste. Il pense qu’il serait capable de piloter pour de vrai. Il a ramené son matériel et nous fait une démonstration. On s’y croirait ! Chaton demande aux spectateurs de boucler leurs ceintures et, telle une hôtesse de l’air, nous mime les consignes de sécurité. Nous n’assisterons pas bien longtemps à ses prouesses de pilote car il se fait bien tard et nous sommes épuisés.

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