Pulau Siau: virée en scooter, sources d’eau chaude et lac de cratère
Au réveil, une bonne surprise nous attend : un immense ciel bleu avec le volcan entièrement dégagé. Il y a un seul nuage, mais c’est celui produit par le volcan.
Nous sommes presque ponctuels: 8h20 au lieu de 8h. Dominik, notre guide, nous attend. C’est à scooter que nous partons.
Au bout d’à peine cinq minutes de route, il s’arrête. Il devait lire dans mes pensées car l’endroit m’intriguait. Il s’agit d’une ancienne coulée de lave qui a décimé un village (heureusement sans faire aucun mort car la coulée était très lente, les gens ont eu le temps de partir) et que la route semble couper en deux.
Dominik nous explique qu’une rivière coulait là par 30 mètres de profondeur mais que la coulée a tout comblé. De récentes maisons montrent que l’endroit compte bien être réinvesti, certainement par les anciens occupants.
Notre guide nous propose de faire ensuite un crochet par l’office du tourisme. On en fait vite le tour : l’endroit ne détient qu’une maquette de l’île avec les photos des endroits à visiter, déjà tous précédemment cités par Dominik, ainsi qu’un petit dépliant, très succinct.
Par contre, nous restons là un long moment. La raison ? La pipletterie ou la bavarditude des employés ! Mais ce n’est certainement pas un reproche, au contraire ! Je crois aussi qu’ils sont contents de pouvoir mettre en application leurs cours d’anglais. Un peuple vraiment charmant, intéressant, et toujours avec le sourire si ce n’est pas le rire !
Nous renfourchons nos bécanes pour nous rendre à des sources d’eau chaude. En arrivant sur les lieux, des travailleurs sont en pleine activité. L’endroit va être aménagé pour pouvoir recevoir les futurs touristes de façon plus académique et la première étape consiste à créer un petit guichet pour sensibiliser les locaux à la propreté des lieux.
A ce propos, Chaton a vu hier matin des enfants en train de nettoyer une rue entière. Dominik nous explique que les écoles œuvrent beaucoup pour faire changer les mentalités. Sur l’île voisine, il paraîtrait que la propreté soit déjà bien ancrée. L’île a même reçu du gouvernement indonésien un prix d’honneur en ce domaine pour son exemplarité. Dominik nous confie qu’il s’est rendu sur cette île la semaine passée et qu’il n’a compté que trois déchets sur toute l’île. Il ne s’en remet pas !
L’endroit où nous sommes est donc pour le moment sommaire en termes d’accueil du public, même s’il y a tout de même une pièce pour pouvoir se changer.
Les sources d’eau chaude jaillissent juste au niveau de la mer. A la source, impossible de se baigner, l’eau est beaucoup trop chaude, mais quelques mètres plus bas, lorsque la source se mêle à l’eau de mer, la température est idéale.
Nous partons explorer les environs armés de nos masques et tubas. Il n’y a que peu de coraux mais nous avons croisés plusieurs spécimens encore inconnus. L’eau chaude doit ressortir à plusieurs endroits différents car nous alternons eau froide (27 ou 28°C tout de même !) et eau chaude. D’ailleurs, l’eau chaude rend la vue très trouble. Difficile de discerner quoi que ce soit dans ces parties-là. Lorsque nous ressortons de l’eau, nous nous disons que si la météo et le timing nous le permettent, nous aimerions bien revenir ici.
Nous retournons près de l’office du tourisme pour prendre notre repas, plutôt basique, avant de repartir.
Petite pause sur le bord de la route : la tombe du premier roi de Pulau Siau se tient là ainsi que celles des membres de sa famille. Une tombe moderne recouvre la tombe initiale qu’on peut tout de même observer en soulevant la vitre de la nouvelle tombe.
Nous avons droit ici à un petit cours d’histoire. Les premiers rois datent du XVIème siècle et avaient réussis à assujettir l’archipel voisin : Sangihe Islands avant la domination des Portugais, puis des Hollandais pendant plus de trois cents ans et enfin des Chinois (seulement 3 ans et demi) avant que l’Indonésie n’ait son indépendance en 1945.
Nous repartons mais n’irons pas très loin : la chaîne de la mobylette de notre guide vient de lâcher. Il a l’air d’y être habitué car il a tout le nécessaire pour la réparer.
La pause tombe bien : il s’était mis à tomber quelques gouttes, j’en profite donc pour me mettre à l’abri alors que Chatounette préfère patauger dans l’eau, les mains dans les flaques d’eau.
Dix minutes après, la chaîne est réparée et la pluie a cessé. En voiture Simone ! Nous nous dirigeons maintenant vers un lac de cratère, celui de l’ancien volcan Kapeta. Le guide lit toujours dans mes pensées : il s’arrête à chaque point de vue.
Les routes sont en très bon état sur cette île. Nous les quittons néanmoins pour emprunter une vieille route étroite qui serpente dans la montagne (en réalité un volcan qui n’est plus en activité) pour se finir en sentier forestier. Nous laissons donc là notre scooter pour poursuivre à pied.
Il nous a manqué les jumelles car nous entendions un paquet d’oiseaux différents mais n’en avons aperçus que peu et très furtivement.
La montée est de courte durée mais suffisamment longue pour que Chatounette ait le temps d’érafler sa carrosserie. Au sommet, le cratère de Kapeta s’ouvre devant nous. Nous y descendons. Une vingtaine de personnes l’habitent. Nous nous arrêtons à l’une des maisons et Chatounette s’y fait soigner ses bobos, non pas avec un antiseptique et du sparadrap mais avec une feuille d’on-ne-sait-quelle-plante mélangée à on-ne-sait-quoi, qui produit un jus vert qu’on lui fait couler sur ses plaies. Evidemment, Chatounette va tout de suite beaucoup mieux !
Ils nous proposent du thé qu’ils viennent nous servir au bord du lac, en emmenant la table basse avec.
L’endroit est paisible et regorge d’oiseaux qui viennent y pêcher.
Nous restons là un moment, et Dominik en profite pour nous apprendre tout un tas de chose sur son île. On s’en qu’il l’aime, son île, et qu’il fait tout pour y développer le tourisme. D’ailleurs, l’endroit où nous sommes sera bientôt (1 mois d’après lui), aménagé pour les recevoir. Le début de passerelle où vous voyez Chatounette en train de regarder les petits poissons va être élargie et rallongée pour finir au milieu du lac et un « vestiaire » en bambou va être construit. Il espère ainsi que les touristes viendront nombreux pour s’y baigner. Il est vrai que, du bord, l’accès dans l’eau n’est pas des plus faciles.
Au moment où nous allions nous remettre en route pour notre dernière destination : l’ascension du volcan (Karangetang de son petit nom) qui, lui, est en activité permanente, Dominik reçoit un coup de fil pour l’avertir que le volcan est actuellement sous la pluie. Nous n’aurions pas imaginé cela depuis ce petit lac de cratère.
Nous rebroussons tout de même chemin. Nous quittons le volcan pour nous retrouver à nouveaux sur une route longeant la côte. Et effectivement, au loin, c’est bien noir, le ciel est très chargé.
Au moment où nous nous approchions sévèrement de la pluie, notre guide décide de nous arrêter là, sur cette petite plage, en espérant que le nuage s’écartera de l’île.
Chaton en profite pour se baigner et faire du snorkeling mais la marée est basse et l’accès aux possibles coraux n’est pas accessible à la nage : il a le ventre qui frotte sur les rochers de lave qui sillonnent la mer.
La pluie finit par nous rattraper. Nous nous abritons, espérant que cela sera de courte durée, mais nous nous résignons. La nuit est tombée et nous n’allons pas dormir là.
Notre guide nous indique que nous en avons pour vingt minutes de trajet. Les cinq premières minutes sont déjà trop longues pour moi : je commence à me geler ! C’est qu’il ne doit pas faire loin des 20°C, nous ne sommes plus habitués à tant de fraîcheur ! Finalement, la pluie cesse d’elle-même et le reste du parcours nous aura presque séchés.
De retour à l’hôtel, une bonne douche chaude fait le plus grand bien et Chatounette et moi nous offrons même le luxe de nous faire livrer le repas directement dans notre chambre. C’est Chaton, le livreur ! Merci Chaton !
Nous gardons notre scooter pour demain, nous comptons nous rendre à un endroit réputé pour le snorkeling et retenter en fin d’après-midi l’ascension de ce fameux volcan qui se fait désirer.
Pratique :
Guide : Dominik Derek, tel : +6085340773333, 250.000 Rs la journée. Je le recommande vivement !
Location d’un scooter : 50.000 Rs la journée, directement à notre hôtel.
Hôtel Jakarta : 325.000 Rs la chambre standard sans petit-déjeuner. Climatisation, télévision. Pas de wifi. 125.000 Rs le lit supplémentaire.