Pulau Siau et l’ascension du volcan Karangetang
Chatounette nous a fait une bonne grasse mat’ : jusqu’à 11 heures ! Avec Chaton, nous étions levés de bonne heure alors nous avons pas mal tourné en rond.
Lorsqu’elle dédaigne enfin se lever, il est l’heure d’aller déjeuner. Nous nous rendons donc au warung situé à côté de notre hôtel.
Nous repassons à notre chambre pour prendre nos affaires pour le snorkeling et … il pleut ! Aïe ! Qu’est-ce qu’on fait ? Pour commencer, nous attendons que ça se calme un peu. La pluie s’amenuise, alors …nous tentons le coup. Sauf qu’il est déjà bien tard, que nous avons rendez-vous avec notre guide à 16 heures, qu’il y en a bien pour une demi-heure de scooter pour nous rendre à l’endroit réputé pour le snorkeling, et que les nuages ne sont pas vraiment motivant pour se baigner. Nous décidons donc de flâner dans les environs.
En passant près du port, il nous vient à l’idée que nous pourrions peut-être nous trouver un bateau pour nous rendre sur l’île d’en face : Mahoro, qui vend du rêve de par sa plage paradisiaque. Les prix proposés par notre hôtel et notre guide nous semblaient bien exorbitants. Avec les quatre mots d’anglais d’Indonésiens rencontrés au hasard et mes trois mots d’indonésien, nous avons cru comprendre qu’un bateau public s’y rendait tous les jours à 8 heures, en partant du marché aux poissons, et qu’il en repartait à 14 heures. Impossible d’obtenir un prix par contre. Nous essaierons donc d’être ponctuels demain à 8 heures pour tenter d’accoster sur cette île, à moindre frais.
Nous poursuivons notre promenade et une grotte sur le bord de la route m’interpelle. Nous nous y arrêtons. La cavité n’est pas profonde et a été creusée par l’homme pour y extraire de la pierre. Je me voyais déjà explorer ses profondeurs et découvrir de superbes stalagmites et autres concrétions, c’est raté !
Un peu plus loin, un petit chemin bitumé. Nous n’avons pas le temps de nous y rendre que nous sommes assaillis d’enfants et d’une poignée d’adultes. Ils nous suivent dans notre « jalan-jalan ». Les enfants jouent avec des pneus décorés qu’ils poussent avec un bâton.
Puis nous regardons notre montre. Oh ! Nous sommes à la bourre ! Vite, nous repartons dans l’autre sens et trouvons notre guide à nous attendre devant notre hôtel. En route pour le volcan ! Nous avons de la chance, le ciel s’est complètement dégagé.
Nous repartons à scooter mais ne parcourons que 2/3 kilomètres pour poursuivre à pied. Nous nous engouffrons dans la forêt en empruntant des petits sentiers étroits, en devers et glissants. De nombreuses scolopendres jaunes et vertes jonchent le sol, ainsi que des noix de muscade que nous ramassons au gré de nos envies.
A un endroit, Dominik nous recommande de redoubler de vigilance car ce passage est difficile. Dans un excès de zèle, il s’arrête pour me tendre la main afin de me faciliter la tâche. Je la saisis … et dérape, l’entraînant dans ma chute, son corps couché contre le mien… Pas de bobos, juste une belle glissade sur cinq mètres dans la boue, et une bonne rigolade à la sortie !
Nous marchons ainsi dans la forêt pendant une petite heure ou une grosse demi-heure, et ressortons des arbres sur une crête, dévoilant un très large éboulis de lave. C’est une grosse éruption de 1982 qui, dans son explosion, a fait s’écouler cette avalanche de roche volcanique. Impressionnant!
Nous nous lançons à l’assaut de ces gros blocs. En bas, la mer qui s’étend à perte de vue ; en haut, le volcan Karangetang. Notre objectif est en vue. Je sens l’excitation monter. Sauf qu’elle redescendra aussitôt ! Et pour cause, nous n’irons pas plus loin ! Et « pourquoi ça ? », interrogé-je le guide. Parce que de nuit, il serait trop dangereux d’y redescendre. La déception ! La vue de notre chambre d’hôtel est quasiment la même ! Je m’attendais à m’approcher au plus près de la lave en fusion, d’entendre le ronflement du cratère, d’assister à de petites explosions… Que dalle ! Je ravale ma rancœur.
Nous attendons que la nuit tombe, car tout pendant qu’il fait jour, pas de lumière rouge. En attendant, Dominik meuble la conversation. Et il en a un paquet, d’anecdotes à raconter. Toutes intéressantes ou marrantes ou flippantes. Il nous raconte ses différentes ascensions jusqu’au sommet du cratère (oui, bah pas besoin de nous narguer !), sondant le sol avec un bâton pour savoir où poser le pied. Car certains endroits sont très meubles, la jambe s’y enfonce jusqu’au-dessus du genou, générant par la même occasion un éboulis de sable pouvant vite recouvrir un homme s’y on ne se dépêche pas d’en sortir.
Le volcan est la plupart du temps situé à un niveau 3 sur une échelle allant jusqu’au niveau 4. Il n’est que très rarement sur le niveau 2. Au niveau 4, les habitants doivent évacuer leurs villages pour se rendre au Sud de l’île, ce qui arrive en moyenne trois fois par an. Je vous raconterais bien l’histoire de Dominik la plus palpitante, mais ça serait trop long à écrire et j’ai la flemme. A mon tour de narguer un peu!
La nuit finit par tomber mais la lune et les étoiles nous empêchent de nous retrouver dans le noir complet. Je tente tous les réglages possibles sur mon appareil photo pour tenter d’immortaliser la colonne de feu sortant du volcan mais n’y parviens pas : je n’ai que du noir sur mon écran.
Nous rebroussons chemin. Dominik nous avait parlé d’un plat ancestral qu’on ne retrouvait plus dans aucun restaurant et nous convie chez sa sœur pour y goûter. Nous nous attendions à une belle et grande demeure mais c’est loin d’être le cas. C’est rustique dirons-nous. Le plat en question ne casse pas trois pattes à un canard, mais c’est du poisson, alors on se régale quand même. Notre guide nous raccompagne jusqu’aux portes de notre hôtel et nous filons dans notre chambre pour aller nous coucher.
Pratique :
Guide : Dominik Derek, tel : +6085340773333, site web : www.karangetangvolcano.blogspot.co.id, 250.000 Rs la journée. Je le recommande vivement !
Location d’un scooter : 50.000 Rs la journée, directement à notre hôtel.
Hôtel Jakarta : 325.000 Rs la chambre standard sans petit-déjeuner. Climatisation, télévision. Pas de wifi. 125.000 Rs le lit supplémentaire.