Pulau Siau: Balirangen et la plage paradisiaque de Mahoro

Comme convenu, nous nous rendons au port pour 8 heures. Nous avons même de l’avance ! Presque une demi-heure dis-donc ! Le pêcheur rencontré la veille nous interpelle immédiatement.

Il nous conduit à son bateau, et ne prend même pas le temps de dénouer la corde qui le retenait au port : il la coupe directement ! Pourquoi s’embêter en même temps ! Sauf qu’avant de monter, nous voulons nous mettre d’accord sur le prix. Il me redit le même montant que la veille, sauf que je ne comprends toujours pas. En effet, je sais compter jusqu’à 999.999 en indonésien, mais je ne sais pas dire « million ». Son prix est d’un million ! Mais il rêve lui ! L’hôtel proposait 500.000 et le guide 700.000.

Autour de nous, des jeunes sont assis à attendre et se mêlent de nos histoires, surtout pour nous aider en tant que traducteurs. Ils nous expliquent que tous les touristes paient ce prix-là ici. Nous demandons confirmation s’il s’agit bien du trajet pour Mahoro et non pour Makassar, sur un ton légèrement sarcastique. Aux îles Togian, nous payions entre 75.000 et 100.000 par personne. Notre dernier prix est 500.000 Rs, déjà trop à notre goût, mais le pêcheur ne cède pas à moins de 700.000 Rs. Tant pis, nous ne cédons pas non plus mais restons ici en espérant que le pêcheur change d’avis.

En attendant, Chaton pique une tête dans le port (il y a quelques déchets flottants mais l’eau est très claire), ne supportant plus la chaleur, alors qu’il n’est pourtant que 8 heures.

J’en profite pour demander aux jeunes ce qu’il en est du bateau public et ils me répondent que celui-ci se rend uniquement sur l’île voisine de Mahoro. Nous aurions pu tenter l’aventure en tentant de trouver un pêcheur moins cher sur l’autre île, mais le bateau public ne repart que le lendemain, et il n’y aurait aucun hôtel ni même homestay sur l’île. Nous abandonnons donc l’idée de nous rendre sur Mahoro.

Nous retournons à notre hôtel, et empruntons à nouveau le scooter, pour nous rendre à un endroit de Pulau Siau réputé pour le snorkeling. Nous savons que cela se trouve à « Baliketan » ou « Balikateng » ou un truc du genre et que c’est au Sud de l’île. En route !

Un panneau indicateur sur le bord de la route nous indique que nous sommes arrivés à destination. Le nom correct est « Balirangen ».

Depuis les hauteurs, ça vend du rêve ! De jolis dégradés de bleus, avec semble-t-il une barrière de corail à en juger par les vagues qui cassent au loin.

Nous galérons à trouver l’accès à une quelconque plage mais finissons par y arriver. Des gamins nous accueillent d’entrée de jeu. Nous les saluons et partons nous planquer dans les rochers pour pouvoir nous mettre en tenue tranquillement.

Depuis les hauteurs, la barrière de corail ne semblait pas si loin. Depuis la plage, elle paraît être à l’autre bout de la terre. Nous n’avons de l’eau que jusqu’au genou mais y allons néanmoins à la nage. En effet, c’est truffé d’oursins en tout genre.

Au bout d’une petite demi-heure de nage tranquille, nous n’en voyons toujours pas le bout ! Je suis à la traîne derrière avec Chatounette et je vois Chaton qui a enfin atteint la barrière de corail. Il nous rejoint dix minutes plus tard. Son verdict ? Il n’y a pas assez d’eau et les vagues sont un peu trop puissantes, c’est donc difficile de passer de l’autre côté. Il y est néanmoins parvenu mais la visibilité est limitée, tout comme les coraux et les poissons. Nous faisons demi-tour.

De retour à la plage, les gamins nous attendent sur le lieu de nos affaires. Nous baragouinons avec eux, leur montrons le jeu avec les doigts qui rencontre toujours son petit succès et leur demandons s’il y a un restaurant au village d’à côté. Ils répondent par l’affirmatif et nous y accompagnent.

Donc visiblement, un warung n’est pas un restaurant mais une épicerie… Le mot « rumah makan » me revient. Ah ! Une lumière s’agite dans leurs yeux : ils ont compris! Non. Il n’y en a pas… Zut de flûte, je commence sérieusement à avoir les crocs.

Notre présence dans le village n’a pas laissé indifférents les habitants, ils sont tous réunis autour de nous. J’en profite pour relancer notre projet de nous rendre à Mahoro. C’est possible. Le prix d’appel est d’un million de roupiahs. Décidemment !

Je tente une négociation à 400.000. Tout le village semble se concerter. Ils nous proposent 500.000 Rs. Enfin là, je résume, car pour en arriver à la prestation et ces chiffres, avec la barrière de la langue, je ne vous raconte pas le temps que cela a pris ! A ce prix-là, je négocie l’inclusion de notre repas. Ok. Enfin presque ! Car tout se négocie : de quoi va être constitué notre repas, combien de temps nous resterons sur l’île… Ce petit manège a dû durer une heure, chaque question demandant un temps de réflexion disproportionné.

Nous engloutissons notre sachet de nouilles boulettes de viande à mettre au micro-onde (micro-onde indonésien = eau bouillante) et nous dirigeons vers le bateau. Tout le village nous accompagne ou quoi ? Non, juste 8 enfants, âgés de 7 à 16 ans. C’est parti mon kiki ! Enfin pas si vite, le moteur ne démarre pas… Ah ! Si ! C’est bon ! Après plusieurs tentatives infructueuses, il se décide enfin à fonctionner.

Nous mettrons une heure pour rejoindre l’île de Mahoro.

Et effectivement, l’île possède une plage magnifique. Par contre, il faut rester sur le bord de l’eau, car près des arbres, les courants marins ont rapporté pas mal de déchets… Quel dommage!

Chatounette n’a pas envie de faire de snorkeling, elle reste donc sur la plage avec ses brassards et les autres enfants.

Le bilan pour nous n’est pas folichon. Une grosse partie des coraux ont été sauvagement détruits et les poissons se font rares. Quelques beaux massifs coralliens tout de même, mais pas de quoi se faire déplacer en masse les touristes. La beauté des lieux se trouve à l’air libre, mais beaucoup moins sous l’eau, surtout comparativement aux îles Togian ou Bunaken.

Nous ressortons de l’eau pour découvrir une Chatounette surexcitée ! Elle s’éclate comme ce n’est pas permis avec les garçons ! Cela fait plaisir à voir ! Ils ont construit un château de sable puis étaient en train de faire des roulé-boulés dans le sable avant de partir à l’assaut du bateau pour s’y jeter dans tous les sens dans la mer.

Nous prêtons nos masques et tubas. Visiblement, c’est la première fois qu’ils s’en servent… Ils ne rentrent pas le nez à l’intérieur du masque pour ceux qui sont déjà parvenu à le mettre à l’endroit.

Les filles nous demandent un cours de natation. Cela faisait une heure qu’elles étaient dans l’eau (toutes habillées en tenue du dimanche avec pull) mais pas une seule ne sait nager. Pour les huit enfants, c’est la première fois qu’ils se rendent à Mahoro. Alors qu’ils habitent juste en face et que leur père ou oncle ou autre a un bateau ! Déconcertant ! Les filles parlent un peu anglais et nous restons à discuter (en s’aidant également de dessins dans le sable et de mimes) pendant un bon moment.

Nous pensions rester sur la plage qu’une heure (nous avions négocié 1h30 mais n’avions pas eu gain de cause) mais c’est deux heures que nous passerons là. On se dit seulement maintenant que, si ça se trouve, ils parlaient du temps de transport et non du temps resté sur place. Ils ne se sont donc pas posé la question de savoir pourquoi nous désirions tant mettre deux heures de trajet plutôt qu’une heure ?)

Nous mettons les voiles. Deux minutes après être partis, de gros oiseaux noirs et blancs, des frégates, viennent pêcher tout près de notre bateau. Certains plongent dans l’eau à moins de trois mètres de nous. Les gamins et le pêcheur ne tergiversent pas deux secondes : le bateau fait demi-tour pendant que les enfants s’arment de seaux. Et voilà, le repas du soir est trouvé !

oiseau qui annonce la présence de poisson à mahoro, pulau siau, sulawesi, indonésie
pêche du jour depuis notre bateau retour de mahoro, pulau siau

Le soleil décline, nous offrant un superbe coucher derrière les volcans. Et le moteur qui nous lâche une fois de plus. Heureusement, un bateau passait par là, il nous rejoint, juste quand le moteur se remet à fonctionner. Il nous aura fait pas loin de dix frayeurs tout de même.

coucher de soleil sur pulau siau depuis notre bateau pour mahoro
coucher de soleil sur pulau siau depuis notre bateau pour mahoro

Nous retournons sur la terre ferme de Pulau Siau. Comme on s’y attendait, tout le village nous attend. Nous disons au revoir à tout le monde et rentrons à scooter. Nous irons directement dîner avant de rentrer à l’hôtel pour nous doucher et nous coucher, ravis de notre journée.

Pratique :

Guide : Dominik Derek, tel : +6085340773333, site web : www.karangetangvolcano.blogspot.co.id, 250.000 Rs la journée. Je le recommande vivement !

Location d’un scooter : 50.000 Rs la journée, directement à notre hôtel.

Hôtel Jakarta : 325.000 Rs la chambre standard sans petit-déjeuner. Climatisation, télévision. Pas de wifi. 125.000 Rs le lit supplémentaire.

Mahoro : 1 heure de trajet depuis Balirangen. 500.000 Rs pour le bateau et le repas du midi mais en général : entre 700.000 et 1.000.000 Rs sans le repas.

Share this Post