Plage et Parc National de Tangkoko

J’avais oublié de déprogrammer le réveil la veille au soir, le réveil est donc plus matinal que prévu : à 7 heures. Tant mieux me direz-vous, comme ça nous profiterons d’autant plus de la journée.

Le petit-déjeuner est frugal et c’est le ventre à moitié vide que nous partons à la plage. Elle se trouve bien à 500 mètres. Le sable y est noir et la plage immense. De très nombreux bateaux juchent le sol.

Personnellement, je trouve que les plages de sable noire sont jolies, mais alors quelle galère pour accéder à la mer ! Le sol est brûlant ! Il ne faut pas traîner, même en tongs ! Nous déposons nos affaires à la lisière des vagues et nous jetons à l’eau.

Ici, pas de snorkeling, mais des vagues. Nous nous y amusons, alternant avec la construction de châteaux, l’ensevelissement et la bataille de boules de sable. Oui, souvent, la neige nous manque. Surtout ce matin, où nous avons bien cru que le thermomètre voulait battre des records !

Un petit bateau revient de la pêche et nous observons l’Indonésien revenir à la nage jusqu’à la plage. Nous avions constaté que les Indonésiens étaient de gros fumeurs mais celui-ci a fait fort : il a quitté son bateau la clope au bec, avec dans ses mains les fruits de sa pêche. Ils n’ont pas le nez de Kersauson, ils sont plutôt fins, mais je suis sûre qu’on en verrait fumer sous la douche. Non, tout bien réfléchi, c’est impossible, pour la simple et bonne raison qu’ils n’ont pas de douche.

Bref, revenons à nos moutons, nous quittons la plage pour l’heure du déjeuner, puis nous octroyons une petite sieste d’une heure avant de repartir pour explorer le Parc National de Tangkoko. Nous espérons y observer trois espèces en particulier : les macaques à crête noire, les couscous et les tarsiers.

L’entrée du Parc se trouve juste en face de notre logement. La promenade s’effectue d’abord sur un large chemin emprunté par quelques scooters et voitures puis nous bifurquons sur des tout petits sentiers au cœur de la forêt.

Les macaques à crêtes noires sont les premiers à se manifester. Nous remercions d’ailleurs les promeneurs qui trimbalaient avec eux un énorme sac de fruits, attirant les singes bien plus qu’ils ne l’auraient souhaité. Ils ont un peu galéré à récupérer leur sac qui n’était franchement pas destiné aux macaques. Pour le coup, nous les avons observés de très près et pendant un long moment avant de poursuivre notre chemin.

Je demande à notre guide si nous avons une chance d’apercevoir les couscous mais celui-ci est pessimiste. Si nous avions dû en voir, cela aurait dû se produire plus tôt. Un peu plus loin, nous tombons sur deux autres guides et leurs clients, assis au pied d’un arbre. Nous nous y asseyons également, notre guide nous expliquant que les tarsiers logent ici et qu’ils en sortent à la tombée de la nuit. Nous prenons place avec les six autres personnes présentes.

Soudain, Chaton, avec ses yeux de lynx, voit quelque chose. C’est un couscous ! Nous quittons donc notre arbre pour nous en approcher mais l’approche est relative : il est perché très haut dans les arbres. Néanmoins, il se déplace très lentement alors nous avons le temps de l’observer faire. Les photos sont de piètre qualité mais je suis tout de même très fière d’avoir pu immortaliser ce moment. Nous ne pouvions le voir à l’œil nu, mais ils ont une poche sur le ventre pour trimbaler leur petit, comme les kangourous.

Nous retournons nous assoir à notre arbre. Puis un guide s’excite. Les tarsiers ne seraient pas ici, mais sur un autre arbre. Nous nous y rendons. La nuit commence à tomber, mais les tarsiers restent invisibles. Je demande aux guides s’ils sont sûrs qu’ils dorment ici et ils m’affirment tous que oui. Et pour preuve, ils éclairent un trou dans l’arbre et nous pouvons apercevoir un tout petit bout de queue de l’animal. Il nous faut juste patienter pour qu’ils sortent.

Les guides nous expliquent que lorsqu’ils quittent leur logis, ils partent à toute vitesse par bonds de trois-quatre mètres, ce qui est énorme comparativement à leur taille. En effet, ils sont à peine plus gros qu’un pouce. L’attente semble durer une éternité. Tout le monde est sur le qui-vive, appareil photo tendu. Et ça traîne, et ça traîne.

Finalement, alors qu’il fait nuit noire depuis une bonne vingtaine de minutes, un tarsier pointe le bout de son nez ou plutôt ses deux gros yeux. Clic ! Dans la boite ! Cela sera ma seule et unique photo, la batterie de mon appareil photo rendant  l’âme. Trop les boules !

Tarsier au Parc National de Tangkoko, Sulawesi, Indonésie

L’animal sort de sa tanière timidement pour se montrer à nous entièrement. Il reste un long moment à l’entrée de son trou, se laissant photographier à tout va. Je suis la seule neu-neu à ne pas avoir rechargé mon appareil. Tant pis, je me concentre de tout mon être pour immortaliser ce moment dans ma mémoire. Nous avons eu tout notre temps pour le contempler, cet animal trop mignon qu’on rêverait tous d’emporter chez soi.

Un deuxième passe la tête hors du trou. Le troisième locataire se fait plus timide.

Soudain, le premier s’élance. Il bondit sur une petite branche à bien quatre mètres de son emplacement initial. Il s’arrête là, comme s’il voulait encore poser pour les photographes. Encore un bond ! Nous le suivons dans ses déplacements, par sauts de 3/4 mètres. Il finit par disparaître, à regret pour nous. Il est temps de rentrer.

Ici, les services d’un guide sont complètement indispensables. Il fait nuit noire, il nous aurait été impossible de retrouver notre chemin. En moins d’un quart d’heure de marche, nous voilà rendus au chemin principal.

Les autres guides sont derrière nous, mais sont tous véhiculés. Ils repartent en scooter ou en voiture. La voiture a eu pitié de nous, voyant qu’il se mettait à pleuvoir, elle s’arrête pour nous embarquer. Nous grimpons tous les quatre à l’arrière, laissant le coffre ouvert. Mon genou les remercie infiniment.

De retour à notre logement, nous dînons dans la foulée, jouons encore aux cartes puis Chaton et Chatounette repartent dans la chambre le temps que je rédige l’épisode de ce jour.

Voilà, c’est fini pour aujourd’hui. Demain, nous retournons à Manado avec notre chauffeur privé pour embarquer sur une nouvelle île où se trouve un volcan en activité permanente : Pulau Siau. Une fois de plus, nous n’aurons certainement pas internet…

Pratique :

Logement : Mama Roos : 350.000 Rs pour nous trois en pension complète. Climatisation en supplément (50.000 Rs par jour). Eau chaude, douche, WC avec chasse d’eau (la classe !), 1 lit double et 1 lit simple. Pas de moustiquaire mais crochet au plafond pour installer la sienne. Wifi. mamaroos@ymail.com . +62 813 4042 1454  +62 899 1681 151 . Facebook : mamarooshomestay in tangkoko

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