Excursion sur le lagon de Tikehau avec Matehau

Programme de l’excursion Matehau sur le lagon de Tikehau

Nous avons rendez-vous au port à 8h30 avec Matehau pour une excursion à la journée. Vous n’allez pas le croire mais nous sommes en avance ! À 8h19 on y est! On est tellement fiers qu’on est obligés de le mentionner sur le blog…

Tout le monde arrive au compte goutte, Matehau d’abord, accompagné de son « cousin » et du cuisinier/guide/pilote de bateau. Puis un couple avec leurs trois enfants. Et enfin le dernier couple avec un petit garçon. Cool, nous ne sommes pas très nombreux.

Matehau nous briffe sur le planning de la journée. Nous irons d’abord à l’ancienne ferme perlière où traînent des raies mantas, puis à l’île aux oiseaux, ensuite nous prendrons le déjeuner chez lui sur le motu des pêcheurs, et pour finir nous ferons un snorkeling dérivant dans la seule et unique passe de l’atoll Tikehau.

Puis nous avons droit aux démonstrations d’utilisation du gilet de secours par Matehau qui se prend alors pour un stewart. Il nous rassure : vues la mer et la météo, on ne devrait pas couler aujourd’hui.

Allez, en voiture Simone ou plutôt en bateau Aldo!

L’ancienne ferme perlière

C’est ici que les raies mantas avaient l’habitude de venir. Pour elles, l’ancienne ferme perlière était une station de lavage où pullulaient les labres nettoyeurs. Mais Matehau nous explique que les raies mantas ne viennent plus trop. Il y a eu trop de bateaux, trop de touristes, sans aucun respect de l’animal. Désormais, leur présence est aléatoire. Il nous donne des consignes précises pour ne pas déranger les raies mantas, si toutefois elles étaient là. Pas d’apnée pour ne pas tenter de s’en approcher mais rester à distance. Chaton demande s’il peut les choper par la queue pour faire du rodéo avec mais lui-même connaissait la réponse…

Matehau s’assure que tout le monde est à l’aise dans l’eau avant de nous donner son feu vert. C’est son collègue qui nous accompagnera dans l’eau, muni d’une grosse bouée si nous sentons le besoin de nous y accrocher.

Allez, tous à l’eau. Au bout de trois minutes, on en voit une! Qu’est ce que c’est majestueux comme bête ! C’est splendide à voir. Un ballet. On reste là à la contempler, devant reculer par moment pour ne pas être trop près, pendant qu’elle se fait quelques aller-retours sous l’eau. Chaton trouve qu’elle est moins grande que toutes celles que nous avions vues à Nusa Penida en Indonésie mais moi j’avais l’impression qu’elle faisait la même taille.

Puis d’un coup, elle disparaît. On se redirige vers le bateau et en chemin nous croisons une belle raie pastenague et une deuxième raie manta, plus petite.

En tout cas, la visibilité est excellente.

Nous remontons à bord

Maintenant, nous en avons pour 40/45 minutes de navigation avant de rejoindre notre escale suivante.

L’île aux oiseaux

Elle se situe à l’autre bout de l’atoll. Aux alentours, Matehau nous raconte l’époque des fermes perlières sur Tikehau. Cela n’a pas fonctionné. Les huîtres ne produisaient pas, ou mal, des perles. A priori à cause d’un parasite présent sur l’atoll.

L’île aux oiseaux semblait être une colline, mais c’est uniquement la végétation de l’île qui donne cette impression. Car elle est parfaitement plate. Matehau nous explique que sur cette île, il y a de la terre, ce qui n’est pas le cas sur les autres motus de l’atoll.

Le bateau se faufile à travers les coraux pour pouvoir accoster. Il maîtrise son engin, ça passe au centimètre près.

L’île est remplie d’oiseaux. Et ce qui est étonnant, c’est que les oiseaux ne sont pas du tout craintifs. Ils n’ont pas de prédateurs et n’ont jamais été embêtés par l’homme alors on peut s’en approcher. On pourrait facilement les toucher mais Matehau nous interdit formellement d’y toucher ainsi qu’aux oeufs. Du bon sens. Chaton demande s’il peut en choper un pour le bouffer mais il connaît la réponse.

Matehau nous apprend pleins de choses sur les oiseaux de l’île mais au fil de nos questions, le sujet dérive alors il nous parle également crabes, végétation, les chinois d’en face qui réussissent à faire pousser de tout grâce à une technique qu’ils ont trouvée pour ne pas être envahis par les cocotiers. Parce que oui, le cocotier pousse énormément à l’horizontale de par ses racines et il est très gourmand. Donc si on met un bon terreau, les racines des cocotiers elles viennent et elles bouffent tout. Alors les chinois ils ont fait des tranchées d’1m50 de profondeur tout autour de leur parcelle, comme ça les racines des cocotiers elles ne viennent pas, et ils fabriquent du super bon terreau grâce au compost et ils arrivent à faire pousser de tout. Ils sont vraiment forts ces chinois !

Mais revenons à notre île aux oiseaux. J’ai pris des notes pendant la balade alors du coup je vais pouvoir vous ressortir les quelques infos glanées sur les oiseaux.

Les frégates, c’est les plus gros oiseaux de cette île. Eux, ils ne se posent jamais alors on ne peut pas les approcher. C’est des malins car ils volent les poissons aux autres oiseaux pour ne pas se fatiguer. S’ils sont mouillés, ils ne peuvent plus voler donc c’est aussi pour cette raison qu’ils sont contraints de piquer les poissons aux autres.

Les nodis bruns et les nodis noirs sont ceux que nous avons le plus vus. Ils ont une bande blanche sur la tête. Nous en avons vus en train de couver leurs oeufs ou leurs petits.

Les sternes blanches, ou gigisse, couvent pendant un mois et demi. Elles ne font pas de nid, elles pondent directement sur la branche. Le petit ne sera pas blanc au départ mais de la couleur de la branche. C’est en grandissant qu’il blanchit.

Les fous à pieds rouge peuvent plonger jusqu’à 3 mètres de profondeur pour choper des poissons. Les femelles pondent tous les 3 mois. Les autres espèces d’oiseaux de l’île pondent toute l’année.

Les sternes huppés se trouvent toutes regroupées sur le bord de l’île et ne se laissent pas approcher. J’ai voulu vérifier les dires de Matehau et effectivement, elles ont commencé à s’envoler à mon apport, je n’ai pas insisté.

En dehors des oiseaux, nous avons également parlé « crabe ».

Le crabe de cocotiers peut avoir jusqu’à 1 m d’envergure. Il peut ouvrir une coco. Donc votre doigt il en ferait de la charpie. C’est un animal qui hiverne. Son trou fait comme un volcan qu’il referme quand il y entre. Si son trou n’est pas refermé c’est qu’il est sorti.

Les crabes de terre, eux, n’ont pas les pinces si puissantes.

Matehau nous a également appris à différencier les coco male des coco femelle. La femelle ça sort par le trou de la noix de coco quand elle commence à pousser alors que le coco mâle ça pousse à côté. La coco femelle donne beaucoup plus de coco. Et il fait patienter 10/15 avant d’avoir des cocos à partir du stade où vous les voyez sur mes photos.

Dernière prise de note : le Pouatea (il n’avait pas le nom en français) est un arbre qu’on trouve au centre de l’île aux oiseaux, et qui a la particularité d’avoir le tronc creux.

Voilà pour la partie culturelle. Mais nous, ce qui nous interrogeait le plus, c’était de savoir qui, du groupe, allait se prendre une fiante d’oiseaux en prêt… Hé bien ce fut moi! En plein sur mon écran de téléphone qui se trouvait bien à plat à ce moment là. Et personne dans le groupe n’avait de mouchoirs. J’ai dû gérer ça avec des feuilles d’arbres bien grasses et lisses, d’une aide bien futile… Chatounette est morte de rire! Elle s’assure que je le raconterai bien, ce soir, sur le blog…

Allez, retournons au bateau. Nous avons droit à un petit encas avant de nous retaper le trajet en sens inverse. Encas et boissons que nous prendrons dans la mer.

Le motu des pêcheurs

C’est ici que Matehau habite. Il y a cinq habitants sur ce motu, en le comptant. Il nous raconte, qu’avant, le village principal se situait sur le motu le plus grand de l’île. Mais que suite à un gros cyclone qui avait tout ravagé, ils avaient décidé de bouger sur un autre motu, plus haut, et moins exposé au vent. C’est celui où nous logeons actuellement. En tout, sur Tikehau, il y aurait à peine plus de 500 habitants.

Il nous suggère d’aller faire un tour un peu plus loin le temps qu’il prépare le repas. Il y aurait des bassines propices à la baignade.

Alors j’ai adoré cet endroit. Avec Chatounette, on a dû se faire 10 fois la descente ! Un vrai manège, dans un décor paradisiaque! Cela fait des petits bancs de sable où un courant assez puissant nous propulse.

On serait bien restés là plus longtemps mais le repas nous attend.

Matehau nous a gâtés ! Du poisson crû coco, du thon grillé, du riz coco, de l’ipo (du pain coco cuit à l’eau), du poé à la banane, du flan à la noix de coco. Bien sûr, il faut aimer la noix de coco et le poisson… Le poé est une véritable découverte culinaire, j’adore ça ! On mange tous plus que de raison et on repart après avoir pris le temps d’une petite digestion en discutant.

Matehau nous explique qu’il a été en relation avec des scientifiques venus étudier les requins et que maintenant il est chargé de les baliser dès qu’il en croise. Pas une mince affaire semble-t-il.

Il nous parle ensuite de ce qui nous attend après le repas:

Snorkeling dans l’unique passe de Tikehau

Matehau nous briffe. S’il y a un requin tigre, il faut se regrouper, se mettre en position verticale et ne surtout pas le quitter du regard. Il fait surveiller son comportement et toujours lui faire face. Euh…. C’était censé nous rassurer ?

J’étais déjà flippée mais là c’est encore pire. Mêmes consignes pour le requin marteau. Mais lui semble moins dangereux. Chaton ne demande pas s’il peut jouer à chat avec eux…

Matehau nous explique le fonctionnement des passes dans un atoll.

Dans une passe, il y a un très fort courant, entrant ou sortant, sauf justement quand le courant change de sens. Normalement, cela alterne toutes les six heures. Mais ces jours-ci, il y a eu une forte houle, du coup l’eau est entrée à l’intérieur du lagon en passant par dessus le récif, le lagon était archi-plein d’eau, et cela a mis plusieurs jours pour qu’il se vide et qu’il retrouve son niveau habituel puisque l’eau ne peut s’évacuer que par l’unique passe de Tikehau.

Quand le courant est sortant, l’eau n’est pas claire car beaucoup de sable est drainé vers la sortie.

Par contre, quand le courant est entrant, l’eau est incroyablement transparente.

Après plusieurs jours avec un courant sortant, la passe devrait à nouveau subir un courant entrant à 13h30 d’après les prévisions.

Nous serons à la passe à 15h30, avec un très beau courant entrant et une incroyable visibilité. Il y a entre 20 et 25 mètres de profondeur et on voit parfaitement le fond.

Au bout d’à peine trois minutes dans l’eau, un requin-marteau !!! Magique ! Un petit d’après Matehau. De 2/3 mètres. Perso, c’était suffisamment grand pour moi! On a pu l’observer près d’une minute avant qu’il ne s’en aille. Fabuleux ! Malheureusement, aucune image de ce moment, je savais que ça allait être furtif alors j’ai préféré savourer le moment. Ni aucune autre image de notre dérivante en snorkeling d’ailleurs ! C’était vraiment chouette, surtout cette sensation de nous faire porter par le courant. Nous aurons vu des murènes se balader, d’énormes poissons perroquet et poissons Napoléon, des carrangues et tout un tas d’autres poissons tropicaux.

Notre excursion dans le lagon de Tikehau touche à sa fin. Matehau nous ramène au port ou chacun retourne dans ses quartiers.

Une belle journée où je repars, en prime, avec de beaux coups de soleil…. On n’avait oublié la crème solaire…

La marina de Tikehau

De retour chez nous, on entend dire par les woofers qu’on pourrait apercevoir des raies mantas à la Marina située juste à côté de notre camping, la nuit, grâce aux éclairages…

Ni une, ni deux , on s’y rend. Et effectivement ! Une petite raie manta fait le spectacle ! Elle tourne en rond en faisant des saltos arrières telle une machine à laver. Trop drôle ! Elle semble faire le spectacle toute la nuit mais nous ne resterons pas là jusqu’au petit matin pour le vérifier.

Allez zou, dernière nuit ici, demain on file à Rangiroa où l’on a rien de réservé pour dormir. Ça sera la surprise ! J’ai contacté un premier camping : plein. Le deuxième m’a dit qu’il ne prenait pas d’enfants de moins de 10 ans mais quand j’ai précisé que ma fille avait 14 ans : silence radio. On verra bien sur place…

Pratique

Camping Glamping Tikehau : 3 000 Francs par tente, 500 francs par personne et par séjour pour avoir de l’eau potable en illimité. tikehauglamping@gmail.com

Excursion sur le lagon avec Matehau : On recommande cette excursion car Matehau est bourré de connaissances. Il met une priorité à notre sécurité et au respect des animaux. Le bateau est confortable et sécurisant. Le repas était excellent et très copieux. On a adoré découvrir le motu des pêcheurs où vivent seulement 5 personnes. 12.000 Francs/personne prix résident. Départ 8h30, retour 16h45. Au programme : snorkeling au spot des raies mantas, l’île aux oiseaux, déjeuner sur le motu des pêcheurs, snorkeling dans l’unique passe de Tikehau.

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