Doi Angkhang : Royal Agricultural Station
Une journée remarquable.
Nous avons passé la journée au Royal Agriculture Station. Un jardin botanique puissance 10. Toutes les espèces sont représentées, du bonsaï au cactus en passant par toutes les fleurs, tous les arbres fruitiers, tous les légumes, toutes les herbes… Il y a plusieurs bâtiments qui sont dédiés à la recherche et au développement.
Le cadre est juste grandiose. Au beau milieu des montagnes avec ces falaises calcaires et cette jungle luxuriante, il y a des chemins et/ou escaliers qui partent dans tous les sens. On commence à monter depuis un petit jardin à la française pour se retrouver rapidement dans la jungle tropicale, on longe d’énormes rochers, et en redescendant on se retrouve dans la serre des fraisiers.
Chatounette nous sert de guide dans ce dédale de petits sentiers. Il y en a tellement ! Ils montent vers la montagne, se scindent dans tous les sens, amènent à des points de vue, des petites terrasses aménagées (tantôt un banc, tantôt une cabane, tantôt un parasol) puis finissent par redescendre vers le parc central.
On s’arrête déjeuner dans le parc. Chose étrange, le jus de fraise (mais aussi tous les autres jus) est 100% pur jus, à partir des fruits de cet endroit, mais il est servi en boite cartonnée avec la petite paille qui va avec. On a des doutes sur l’origine du produit mais ce qui est sûr, c’est qu’il est délicieux !
D’après la carte fournie à l’entrée du parc, il y a plusieurs routes qui mènent à différents endroits. On n’aura pas le temps de toutes les emprunter mais on n’en fera quelques-unes.
Celle qui mène à l’extension des fraisiers est en terre rouge, donc non bitumée. Le terrain est bien gras mais on s’en sortira.
La route débouche sur une autre vallée, immense, avec les fraisiers cultivés en terrasse. Quelques baraquements se trouvent au bout, faits de paille et de bois, sur une crête. De l’autre côté de cette crête, une autre vallée avec des montages à perte de vue. On apercevra des mules en train de remonter des gros sacs de denrées.
Un autre itinéraire nous conduit à un petit village-frontière avec le Myanmar (ex-Birmanie) peuplé d’une certaine ethnie minoritaire mais laquelle ? La région du Nord est peuplée de nombreuses ethnies et la plupart des hôtels proposent des trecks pour s’y rendre. Il ne s’agit certainement pas des Karen, reconnaissables avec leurs nombreux colliers et qui leur vaut le surnom de « femme-girafe ». Sûrement des Akha.
Là, nous ne laissons pas les gens indifférents. Je sors mes fils de scoubidou (ba oui, je ne sors jamais sans mes fils de scoubidou, normal non ?) et rapidement, toutes les filles du village se rassemblent autour de moi. Je leur montre comment faire, Chaton m’aidera également voyant que je suis débordée. Un super moment. Les garçons, eux, ne s’y intéressent pas, ils préfèrent jouer à la bagarre.
Sur le trajet, nous nous arrêtons également régulièrement pour suivre à pieds des sentiers qui se perdent dans la forêt. Il y en a un qui nous conduit sur une longue passerelle en bois (du bambou essentiellement mais pas que) qui enjambe une rivière et file dans les bois jusqu’à l’atelier de menuiserie. Le bois de la passerelle craque mais ne cède pas. Par prudence, on y va quand même chacun notre tour. Ce n’est pas très rassurant.
De retour au cœur du parc, on prend cette fois une route dans la direction opposée, et moins d’un kilomètre après, on se retrouve dans un autre village, celui-ci fait de bois, de paille mais surtout de ces grandes bâches qui recouvrent les serres.
La plupart des maisons sont sur pilotis, avec un vide en dessous d’environ 1m, qui sert de salon ! En effet, la télé s’y trouve ! Si on regarde un match de foot, il n’y a pas intérêt à se lever d’un bond lors d’un but…
D’après notre guide-papier, la plupart des villages autours travaillent pour la Royal Agriculture Station. Vue l’étendue du site et surtout l’entretien impeccable qui y est réalisé, on veut bien le croire et on se dit que cela doit représenter un paquet d’emplois !
La nuit commence à tomber, alors nous nous dirigeons à regret vers notre hôtel. Dans la chambre, je trie mes photos, et depuis que nous sommes partis, c’est la première fois que j’en ai fait autant en une journée. Et encore, je n’avais plus de batterie sur la fin !
Nous retournons à notre restaurant de la veille à 19h30 et il était temps car il allait fermer.
On demande au restaurateur où est-ce qu’on peut acheter des lunettes de soleil (oui, car je ne vous ai pas dit, mais Chatounette a perdu les siennes sur le trajet, mais alors où et quand ???? On a refait quelques endroits mais on ne peut pas tout refaire !). Toute la famille du restaurateur se concerte et tombe d’accord sur le fait qu’effectivement, une boutique en vend peut-être, mais uniquement pour les adultes, pas pour les enfants. Comme on se déplace en scooter, elles sont indispensables, on verra demain si on en trouve. Le restaurateur nous a dit en rigolant qu’on n’avait qu’à lui mettre un tee-shirt autour des yeux, c’est une solution…