De Tamatave à Foulpointe
Nous n’avions pas d’heure ce matin pour nous lever, mais nous sommes tous debout de bonne heure. La faute au rythme pris, mais surtout aux bruits de la ville…
Petit-déjeuner à la française à quelques mètres de notre hôtel : pains aux chocolats, croissants, pains aux raisins, crêpes, flanc, café Nespresso. Addition : 5€ pour 5. Retour au logement pour boucler nos valises.
En route ! Mamisa et Chatounette se prennent un pousse-pousse ; Pépère, Chaton et moi y allons à pied. Nous arrivons presqu’en même temps à la gare routière des taxi-brousses.
Une nouvelle ruche se forme autour de nous. Ils veulent tous nous indiquer le chemin pour se prendre une petite commission.
Le prochain taxi-brousse à partir ne m’inspire pas confiance : les sièges sont complètement défoncés, et nous avons tout de même deux heures de trajet, et deux heures sur le papier !
Je demande néanmoins le prix. 20000 A. Je rigole ! 20000 Francs vous voulez dire ?? Le prix annoncé par mon guide, qui pour l’instant a toujours tout juste sur les prix des taxis-brousses, voire des prix légèrement supérieurs, parle de 5000 A, soit 4 fois moins… Je rigole et me dirige vers le taxi-brousse suivant. Le prix : 5000 A. Cette fois, nous sommes d’accord. Le premier taxi-brousse revoit donc son prix à la baisse et nous propose le juste prix.
Je me concerte avec notre troupe : soit nous prenons le taxi-brousse rouge, qui partira le premier, mais qui ne m’inspire pas confiance ; soit nous prenons le taxi-brousse blanc, qui ne partira que lorsqu’il sera plein, ce qui peut demander… un certain temps ! , mais qui semble bien plus sûr. J’influence fortement le groupe pour le blanc, et tout le monde se rallie à mon avis.
Nous attendons sous un soleil de plomb. Un guide vient faire la causette avec nous. Il nous donne son prospectus et confirme le bon choix de notre hôtel prochain. Au fur et à mesure de la discussion, il commence à me chauffer les oreilles. Je ne sais pas pourquoi, je sens l’arnaque. Il nous dit presque ouvertement qu’il va téléphoner à l’hôtel où nous avions prévu d’aller pour les prévenir de notre arrivée et ainsi se prendre une commission.
Après une attente qui nous a paru interminable, le chauffeur nous fait signe qu’il est temps de monter à bord, nous allons partir.
Mais d’abord, il faut payer nos places. Et là, c’est le drame ! Le prix n’est plus de 5000 A, mais 10000 A. Le guide est au milieu de la conversation. Il essaie de nous prouver qu’il y a eu un malentendu, nous avons dû comprendre que le prix donné était en Ariary alors qu’il était en Franc. Je lui fais comprendre qu’il se fout clairement de notre gueule, car si le prix donné était en Franc, cela signifierait que nous devons payer que 1000 A par personne. Il trouve une autre excuse qui n’a aucun sens. Je demande aux passagers installés à l’arrière du véhicule leur destination et combien ils ont payés. Il est bien question de 5000 A. Je le signale à nouveau au chauffeur et au guide. Les pauvres passagers se font engueuler comme du poisson pourri. Pépère et Mamisa commencent à faiblir et à sortir leurs billets. Je me sens abandonnée, seule à lutter face à cette injustice. Le ton monte et nous créons un attroupement autour de nous. Finalement, nous nous en sortons pour 6000 A par personne et une humeur de chien pour moi. Je me dis que nous ferions mieux de ne plus aller à l’hôtel prévu, le faux guide en carton va téléphoner, et nous allons nous faire assassiner par le prix.
Nous partons enfin. Nous avons payé pour 3 places sur une banquette de 3 places, et après plusieurs haltes dans Tamatave, nous nous retrouvons à 5.
Heureusement, les paysages parviennent à me détendre un peu. Il fait bien chaud, mais nous avons l’emplacement idéal pour gérer les fenêtres, que nous ouvrons bien évidemment en grand.
Au bout d’une heure et demie de trajet, nous retrouvons le taxi-brousse rouge. Il semble en panne, arrêté sur le bord de la route. Nous nous arrêtons également. Zut, nous allons nous récupérer des passagers supplémentaires et peut-être même 1 heure pour l’aider à réparer. Nous ne pouvons évidemment pas récupérer tous les passagers ni tout le tas de bordel qu’il y a sur le toit du taxi-brousse rouge en panne.
Finalement, nous n’aidons pas à réparer mais nous héritons de X passagers supplémentaires. (Je pensais 3 passagers supplémentaires, Pépère dit 4, et Chaton est sûr qu’il y en avait plus de 4). Nous discutons avec notre nouveau voisin de banquette, qui nous raconte sa mésaventure. Les freins ont lâchés, pile à l’endroit où la route est complètement défoncée, ils ont fait des gros sauts, la galerie s’est dessoudée du toit et tout le chargement s’est retrouvé par terre. Notre voisin a carrément sauté du véhicule en cours de route, voyant le drame arriver.
Mais quelle chance nous avons eu ! En même temps, il n’y a pas eu mort d’homme mais quand même !
Nous poursuivons, et un quart d’heure après, un bruit sourd venant de la droite du véhicule interpelle l’ensemble des passagers. Celui de droite entrouvre la porte mais ne semble rien trouver d’anormal, du moins, c’est ce que j’en déduits car je ne parle pas malgache mais nous poursuivons notre chemin.
Un quart d’heure supplémentaire et nous nous arrêtons. En fait, nous avons perdu les plaquettes de frein. Tout le monde descend pendant que le chauffeur démonte le pneu et répare le véhicule.
Les trajets sont vraiment une aventure ici.
Heureusement, il ne reste plus que 10 kilomètres à parcourir. Et nous finissons par arriver.
On nous dépose au bord de la route, nous récupérons nos sacs et marchons jusqu’à la plage qui est à une centaine de mètres. Nous jetons nos sacs et Mamisa et moi-même partons à la recherche de notre nouvelle résidence.
Nous hésitons sérieusement : un hôtel de luxe avec piscine nous nargue. Chaton nous ramène à la raison : la piscine est fermée à 18h et les chambres puent le gasoil car elles viennent d’être vernies, et l’hôtel d’à côté, sans piscine certes, est 3,2 fois moins cher…. Vendu ! En même temps, les chambres sont plus grandes et il donne tout autant sur la mer avec une zone d’herbe ombragée où l’on se sent tout de suite chez soi. Il ne manque que les boules de pétanques, sport très répandu ici.
A peine les sacs posés, nous nous jetons dans la mer.
Je deviens vraiment frileuse. L’eau est estimée à 26°C par moi, 24° par Pépère, 22°C par Chaton, 25°C par Mamisa. Mais comparés aux 30°C des îles Toggians, ça procure une petite déception. Bon, ok, je chipote, après avoir tellement transpiré, cela fait juste du bien !
Retour à notre logement, douche, puis Chatounette, Mamisa et moi nous installons au restaurant de notre hôtel. Chatounette fait ses devoirs pendant que je rédige le blog.
Apéro s’il vous plaît, rhum arrangé local! J’en suis maintenant au troisième, et je peux vous dire que ça commence sérieusement à me tourner à la tête. Entre temps, Chaton et Pépère nous ont rejoints, nous avons commandé notre repas, qui est maintenant servi, alors je raccroche !
Bye !
Chaton veut rajouter quelque chose : essayage de masque et tubas à un bus de jeunes filles de 14 ans.
Pépère : essayage de jumelles à des bambins de 3 à 11 ans.
Chaton : en admiration devant la pêche à l’arc des poissons par des enfants de 8 ans, arcs de fortune fabriqués avec des rayons de roues de vélo.
Allez zou ! 4ème rhum arrangé ! Bam ! Il est temps de raccrocher!
Pratique :
Transport : De Tamatave à Foulpointe : 3,5h, 6000A/pers.
Hébergement : Au Gentil Pêcheur, 55000 A le bungalow pour 5 personnes, wifi, eau chaude ou froide selon l’heure, face à la mer. Fait également restaurant.