De Phayao à Chiang Mai
Eh bien figurez-vous que ce fut notre meilleure nuit depuis un bout de temps ! Mais on ne pense pas que ce soit grâce au matelas. En effet, cette chambre avait une meilleure isolation que les précédentes, du coup : pas de bruit, pas d’insectes, pas de grosse chaleur. Et Chatounette a passé la nuit dans son lit. On se réveille donc frais comme des gardons.
Le check-out de l’hôtel est à midi, on exploite donc notre matinée pour finir de profiter de Phayao. Nous prenons notre petit-déjeuner en face du marais, puis le longeons.
Chatounette retourne s’amuser à l’aire de jeux et ça fait bizarre de voir cette grande place toute vide alors que quelques heures avant elle était bondée.
Nous embarquons ensuite sur une barque rien que pour nous trois et notre barreur-rameur qui nous emmène au beau milieu du lac où se trouve un temple englouti. Sa reconstruction est projetée; à l’heure actuelle, c’est un petit temple miteux qui émerge mais la balade était très chouette. Par contre, nous dégoulinons de sueur !
Nous retournons à l’hôtel et libérons la chambre à 12h15 en se sauvant sur la pointe des pieds de peur d’avoir un supplément à payer.
Nous aimerions rejoindre Chiang-Mai ce jour, qui est à 140 km.
Sur la première moitié du trajet, il y a une montagne que nous devons traverser. Nous nous arrêtons sur le sommet pour prendre notre déjeuner en admirant la vue sur la grande plaine en contre-bas. S’il n’y avait pas ce léger voile nuageux, je pense que nous pourrions voir très loin mais c’est déjà pas mal. Des asticots séchés étaient en vente, mais Chaton s’est dégonflé. Pourtant Chatounette était prête à y gouter.
Un groupe de jeunes s’évertue pendant un bon bout de temps à lancer une chaussure en l’air pour faire tomber quelque chose qui se trouve sur une haute branche. Il y parviendra après avoir expérimenté plusieurs techniques, la dernière étant de monter à l’arrière de son pick-up muni d’un grand bout de bois rallongé par un autre bout de bois. Il s’agissait d’un gros scarabée-rhinocéros ou dynastinae.
Ensuite, c’est une famille provenant de l’extrémité Sud de la Thaïlande qui nous encercle. La mère parle 3 mots d’anglais mais on arrive à communiquer en leur sortant notamment notre carte Michelin. Ils nous montrent où ils habitent et on leur montre le périple que nous avons déjà effectué et ce que nous comptons ensuite réaliser. Je leur montre les photos que nous avions rapportées de France et on rigole lorsque la dame cherche à trouver le sens de la photo de Chaton en train d’effectuer un back-flip en ski.
Nous descendons cette fois l’autre flanc de la montagne. Nous nous arrêterons deux fois. La première pour contempler une cascade dans des roches calcaires, et la seconde pour s’y baigner.
La seconde cascade, au pied de la chute, ressemble à un toboggan géant d’où l’on pourrait partir dans tous les sens. Mais pas de chance, la roche n’est pas lisse pour un sou donc on ne peut pas glisser. Tant pis, on s’amuse à la monter et descendre les pieds dans l’eau. Chatounette serait bien restée dans ce lieu des heures entières mais nous voulons avancer dans notre trajet. Nous pensons que nous pouvons pousser jusqu’à Chiang Mai.
Nous sommes contraints par contre de nous arrêter tous les 30 km environ, nos fesses ont du mal à supporter de plus longues distances.
L’une de nos nombreuses haltes tombe bien puisqu’il s’agit d’une source d’eau chaude située au bord de la route. Au plus bas de la source, nous parviendrons à y tremper nos pieds. Au plus haut, c’est vraiment trop chaud.
On arrive finalement à Chiang Mai à la nuit tombée et nous rendons directement à notre hôtel. Nous récupérons nos sacs laissés en consigne puis filons nous trouver un endroit où dîner.
Nous tombons sur un cortège. On s’arrête pour le regarder. Il y a de drôles d’instruments de musique, des enfants qui tiennent des lampions, des femmes joliment habillées, des hommes qui portent à plusieurs une sorte de gros plateau à offrandes, d’autres des parapluies à offrandes et 2 hommes sous un gros déguisement de monstre poilu. Chatounette en est tout de suite fan, il ressemble à un gros doudou.
On regarde ainsi ce défilé passer jusqu’à ce qu’un homme du cortège nous invite à passer la barrière où se rendait toute cette petite foule. On s’engage donc et là, nous nous voyons offrir à l’entrée chacun un sac avec 2 œufs, du riz et une petite bouteille d’eau.
A l’intérieur, un temple avec plusieurs annexes. Une estrade est installée et on assiste à un concours de ces grosses bêtes poilues, qui exécutent des danses incompréhensibles pour nous. Il y a également de jeunes filles (9 ans ?) qui passent à tour de rôle vêtues de robes très élaborées (on dirait qu’il y a plusieurs gros éventails incorporés ) en effectuant elles-aussi des danses. Sous un péristyle, des moines, leur autel, pleins d’offrandes. Autour, des lampions de toutes les couleurs.
Nous faisons le tour de toutes ces annexes, tentons de comprendre en quel honneur a lieu cette festivité mais nous n’en saurons rien. Dommage ! Et pas de photo car au départ, nous partions juste dîner.
Nous avions décidé de nous faire un bon petit resto au calme, donc nous laissons nos sacs de nourriture offerts de côté et allons dans un petit quartier que nous avions repéré au préalable. Bonne pioche, ce fut notre meilleur resto depuis que nous sommes en Thaïlande, et dans un quartier on ne peut plus calme. Nous voulions y retourner demain midi mais il est fermé le dimanche. Zut !
Nous rentrons à l’hôtel, et Chatounette se fait une joie de retrouver tous ses cahiers de vacances, elle est vraiment gravos !