De Haputale à Tangalle
Nous quittons Haputale et les montagnes pour rejoindre Tangalle et les plages. Derniers regards sur l’horizon, et immortalisation d’un drôle de fruit.
Une grosse journée de transport nous attend. Nous sondons plusieurs personnes pour estimer la durée de ce périple, et c’est pas évident de s’y retrouver. Les chauffeurs de taxi, qui ont tout intérêt à gonfler le temps pour nous vendre leurs services, nous disent 3h+4,5h (nous avons un changement à Wellawaya). Le Lonely Planet n’en sait rien. Notre hôtelier : 3h+4h.
Ce qui est sûr, c’est qu’il nous faut refaire le trajet jusqu’à la chute d’eau de Diyaluma et nous avions mis 1h en scooter pour nous y rendre. Et cette cascade se trouve à mi-chemin de Wellawaya. Donc il faut au moins 2h en scooter, donc un peu plus en bus car il s’arrête partout et est censé rouler moins vite. Nous avons finalement mis 1h50 ! Serait-ce le même chauffeur qui nous avait conduits de Negombo à Dambulla ? En tout cas, ils ont la même conduite, très sportive ! Surtout que la route est toute sinueuse, dans les montagnes, pas large pour un sou et que le bus s’arrête partout. Mais vraiment partout ! Il suffit qu’un badot agite le bras pour que le bus s’immobilise. Encore une fois, nous avons fait nos fessiers, les contractant à chaque croisement de véhicule.
Le bus est blindé. Chaque fois qu’il se vide, c’est pour mieux se remplir. Pépère et Mamisa voyageront même avec les enfants des passagers sur leurs genoux. L’un d’eux est très jeune et ne porte pas de couche. Pépère croise les doigts pour ne pas finir trempé, voire pire.
Nous arrivons enfin à Wellawaya. Il est 12h15, et comme le prochain trajet est censé durer 4h30, nous commençons à chercher un endroit où nous poser pour manger. Un préposé au contrôle des billets nous demande notre destination. « Tangalle, mais nous voulons d’abord manger ». L’homme nous explique que le bus part maintenant mais fera une halte pour manger dans une demi-heure, à 13h. Mamisa veut en finir au plus vite avec les transports alors allons-y !
Et effectivement, à 13h, le bus s’arrête. « Pause thé ! » ou plutôt « Tea Break ! » qu’il nous dit. « Combien de temps dure la pause ? ». « Ten minutes ». Grand moment de solitude….
Dix minutes pour passer commande pour Chaton, manger au self pour Pépère, Mamisa, Chatounette et moi, et faire pipi. Je n’ai jamais mangé aussi vite ! Chatounette non plus ! Et lorsque j’étais aux toilettes avec elle, le bus s’est mis à klaxonner, signal sonore de son départ imminent. En effet, le temps de remonter ma culotte, le bus est déjà sorti de sa place de parking et attend sur la voie….
Je pensais ne plus avoir de place assise étant la dernière à monter à bord, mais si, ma place est restée libre. Les gens qui étaient debout avant la pause sont restés debout. Je les aime vraiment ces Sri-lankais !
Les paysages s’enchaînent, les montagnes ont fait place aux plaines avec leurs rizières, leurs étendues d’eau et leurs arbres fruitiers.
Le bus ne désemplit pas, bien au contraire, je finirai le trajet à moitié couchée sur mon voisin de droite, pressée par les personnes dans le couloir du bus.
Nous arrivons au bout de 3 heures à peine à Tangalle, encore un Schumacher ! A moins que ce ne soit Sébastien Loeb.
Arrivés à la gare routière, je suis un peu paumée mais je sais que de toute manière nous devons prendre un tuk-tuk. Le premier chauffeur qui se présente à nous nous embarque. Nous lui demandons une guest-house pas chère. La première est pleine, la deuxième est charmante mais trop chère. Finalement, à force de négocier le prix, nous parvenons à obtenir un tarif qui convient à tout le monde. Yes !
L’endroit est pile comme nous l’aimons ! Nous avons chacun notre maisonnette, noyée dans la végétation, et il n’y a que le restaurant de la guest-house qui nous sépare de la plage. Nous avons l’air d’être les seuls occupants.
Allé hop ! En maillot de bain ! Direction la plage ! La mer est démontée. Deux digues de rochers coupent la mer ce qui donne l’illusion d’avoir notre propre plage privée. Chatounette s’éclate ! Mais nous restons vraiment au bord de l’eau car le courant est puissant. Avec Chaton, ils s’amusent à s’assoir dans le sable et se faire entraîner en rouler-bouler sur la plage.
Avec Mamisa, nous préférons faire les belles sur les « transat-hamacs ». La plage, qui s’étire de chaque côté, est bordée par les cocotiers. Une carte postale !
Nous rentrons ensuite nous doucher, et c’est à ce moment-là que Mamisa découvre qu’il y a un habitant impromptu dans sa salle de bain… Un sketch pour le déloger ! Il s’agit d’un mélange de crapaud et de salamandre (il va vraiment falloir que je m’instruise sur la faune moi !). Chaton l’aventurier tente de l’expulser de son perchoir. Il s’arme d’un tuba, le premier objet qui lui tombe sous la main. L’animal fait de la résistance : il saute et se ventouse sur un carreau de la salle de bain. Deuxième pichenette de tuba, cette fois l’animal bondit en direction de Chaton, qui a tout juste le temps de l’esquiver en se reculant. La bestiole finit dans la poubelle. Si elle n’avait pas été récalcitrante, il aurait suffi d’emmener la poubelle dehors mais la bête est rebelle. Et surtout, elle a l’air d’apprécier Chaton car elle lui ressaute dessus ! Deuxième esquive. A force de persévérance, Chaton parvient à conduire l’animal jusqu’à la sortie, Mamisa va pouvoir se doucher sans se faire épier par des yeux voyeuristes. Je suis sûre que Ghislaine aurait aimé vivre ce moment
Nous prenons ensuite notre repas, bercés par le bruit des vagues et une musique douce, avec les petites lumières qui vont bien. Nous nous régalons de poissons frais : calamars et crevettes, de bonnes frites maison, de salade et de fried rice, et pour Pépère une crêpe à la banane et à la glace chocolat. Un vrai festin.
Nous discuterons ensuite avec le cuisinier, également le gérant et propriétaire de l’affaire, et ce fut fort intéressant. Il nous raconte son vécu personnel du tsunami, accroché aux arbres de la mangrove juste derrière, la corruption de l’Etat sri-lankais, l’Amour, son rêve de voyager et des difficultés pour obtenir un Visa, les prix des terrains, les activités à faire autour de chez lui… Encore un bon moment, et une belle journée de passée. On en a déjà oublié le long trajet pour venir jusqu’ici !
Chers lecteurs, si vous êtes amenés à voyager au Sri-Lanka, ne ratez surtout pas cette adresse !
Pratique :
Haputale-Welliwaya : 85 Rs, 1h50 si vous avez la chance comme nous de tomber sur Loeb.
Welliwaya – Tangalle : 199 Rs, 3h.
Gems Garden Guest-House, Marakolliya Beach, Tel : 047 2240074 / O77 2424559, wifi, eau chaude, face à la mer, propre, le top !