De Diego-Suarez (Antisiranana) à Nosy Be

Minuit. Je me réveille en sursaut. Chaton me rassure, ou pas, notre taxi-brousse n’est toujours pas revenu à notre lieu de rendez-vous.

Il arrive quatre minutes après. Nous montons à bord et commençons le ramassage des autres passagers en parcourant chaque recoin de Diego-Suarez.

Nous avions convenu avec notre intermédiaire d’avoir toute la banquette du fond, mais visiblement c’est raté : nous avons une femme avec nous. En même temps, il s’agit cette fois-ci de quatre vraies places (dans un camion flambant neuf !) mais nous aurions malgré tout préféré payer plus cher et avoir plus de place.

Finalement, pas sûre que nous aurions pu dormir. Le camion est neuf mais ses amortisseurs doivent être d’occasion. Nous avions déjà fait ce trajet en sens inverse, à cinq sur une banquette de trois personnes dans un taxi-brousse on-ne-peut-plus usagé, et nous n’étions pas secoués autant. Impossible de fermer l’œil de la nuit ! Non mais c’est dingue comme on se faisait remuer dans tous les sens…

A 3h30 du matin, nous ralentissons : une foule s’est accumulée sur le bas-côté de la route, peu avant un pont. Lorsque nous le franchissons, nous comprenons un peu mieux : un gros camion est dans le contre-bas, sur le dos… Nous n’en saurons pas plus. Le chauffeur en profite pour mettre sa musique encore plus fort (j’avais oublié ce détail…).

Une fois passée la ville d’Ambilobe, le goudron se fait plus lisse et le trajet est beaucoup plus agréable. C’est à partir de là que nous découvrons de nouveaux paysages. Mais comme je viens de le dire, la route est presque lisse : nous nous endormons donc à ce moment-là, vers 6 heures du matin. Enfin que d’un seul œil. Car la route est lisse, POUR Madagascar. A chaque passage de pont, nous bondissons et nous entrechoquons.

Vers 8h30, nous arrivons au port d’Ankify. C’est un peu la cohue, nous sommes cernés de rabatteurs et malgré la fatigue, nous leur disons « mora-mora ! », « doucement, doucement », la devise des malgaches. Nous payons à notre chauffeur le juste prix et non pas ce qui était convenu avec notre intermédiaire (qui n’a pas tenu ses promesses), et cela passe comme une lettre à la Poste.

Nous passons au guichet maritime et payons ce qui semble être le juste prix. Nous nous dirigeons vers le bateau qui se remplit à toute vitesse sans dépasser le nombre de passagers autorisés. Le bateau file à toute allure, créant un mur d’eau à côté de Chatounette et moi. Chaton ne peut s’empêcher d’y mettre la main pour nous arroser…

Le trajet dure une petite demi-heure et nous accostons au port d’Hell-ville à Nosy Be. Encore des rabatteurs mais notre « mora-mora » est plus puissant que le leur. Ils abandonnent. Nous nous posons à la première gargote pour prendre un semblant de petit-déjeuner et analyser la situation. Nous ne savons toujours pas dans quel coin aller mais il serait peut-être temps de prendre une décision.

La chaleur et la presque-nuit-blanche nous font basculer vers la facilité. Nous prenons un « taxi-spécial » en direction d’un hôtel qu’on nous a recommandé.

Nous reprenons nos bonnes vieilles habitudes : Chaton et Chatounette attendent sur la plage avec les sacs à dos pendant que je recherche activement notre futur logement.

Je dégote quelque chose qui, je le sais, plaira autant à Chaton qu’à Chatounette. Cela ne donne pas sur la plage, mais il y a une piscine. Les logements sont très propres, charmants comme tout, le jardin est très bien entretenu, presque tiré à quatre épingles. Il y a un billard, des appareils de musculation, des jeux, un bar sympa et une décoration soignée… Le tout pour une sommes légèrement supérieure à notre habitude mais nous touchons à la fin de notre séjour.

Je repars chercher Chatounette et Chaton et les ramène dans ce lieu. Notre chambre n’est pas encore prête mais cela n’empêche personne de se mettre en maillot de bain et de foncer illico presto dans la piscine. Le gros kiffage !

L’heure du déjeuner se fait ressentir dans nos estomacs, suffisamment intensément pour nous faire sortir de l’eau. Chaton avait repéré une gargote derrière la plage et moi je visais plutôt une guest-house sur la plage. Finalement, la guest-house en question fonctionne avec la gargote de Chaton: on commande, et on se fait livrer face à la mer. Parfait ! Et tellement succulent !

Repus, nous partons ensuite explorer la ville et nous renseigner pour nos journées à venir. Nous déambulons dans la ville une bonne partie de l’après-midi. Chaton se fait tenter par le quad, moi par les sorties en mer (requin-baleines, îles Tanakely et Sakatia, plongées…). Il est vraiment tant que les vacances se terminent car nous nous lâchons chaque jour un peu plus sur le budget…

Nous rentrons chez nous, retournons dans la piscine, apéro en jouant au billard pendant que Chatounette découvre le Solitaire et retournons dîner au même endroit que le midi.

Nous sommes ici depuis moins de 24 heures mais on sent déjà qu’on va s’y plaire et qu’on va regretter le moment de partir…

Pratique :

Transports : taxi-brousse Diego-Suarez à Ankify : 20000A/pers., départ entre minuit et deux heures du matin le temps de récupérer tout le monde. Mieux vaut réserver la veille. Environ 7 heures de trajet.

Bateau d’Ankify à Nosy Be : Coque rapide : 13000 A/adulte, 6500 A/enfant, ½ heure de trajet. 8000 A par le bateau lent.

Taxi-spécial d’Hell-ville à Madirokely : 20000 A

Logement : Madir’hotel : 70000 A la chambre double (+15000 A/lit supplémentaire mais négocié gratuitement car 6 nuits), piscine, wifi, eau chaude, billard, appareils de musculation, restaurant sur place mais commander bien en avance, en retrait par rapport à la plage (200m ?).

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