Sihanoukville, entre plage sauvage et modernité
Nous pouvions faire la grasse mat’ mais nous avons gardé le rythme, enfin surtout Chatounette qui est debout à 7h. Nous découvrons pour de bon les lieux en sortant du lit. Le bilan est mitigé. Surtout après avoir vu les lieux en photo à la saison sèche. A la place d’un grand ciel bleu nous avons un ciel tout couvert, et à la place d’une eau turquoise translucide nous avons une mer agitée marronnasse. La pluie se mêle à la partie, et ne fait pas semblant. On n’a vraiment pas de chance, surtout qu’Anna, la propriétaire et notre ancienne voisine, nous assure que cette météo est exceptionnelle pour un mois de mai.
Pourtant tous les ingrédients y étaient : petits transats en bois avec le matelas les pieds dans le sable, face à la mer et le petit parasol au-dessus. Logements en bambous, bois, feuilles de riz avec le bruit des vagues, grande terrasse ombragée pour les repas ….
Mais bon, ça n’empêche pas de se baigner…
Heureusement, le soleil finit par gagner la partie ! Youpie ! On en profite pour explorer les lieux alentours en longeant la mer.
Chaton s’offre même une manucure-pédicure… Oui, alors là, vous pouvez le chambrer, je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans sa tête… Peut-être l’insistance des filles… Non mais pas cadeaux en plus ! Un craquage, la chaleur peut-être, ou la pluie !
En fin de journée, Anna et Robert nous proposent un tour en pick-up pour aller voir Sihanoukville (là, nous sommes sur Otres Beach, à côté).
Nous sommes impressionnés… Un mix de Las Vegas et Dubaï est en train de se construire. Il n’y a pas loin de 100 casinos ! Et certainement autant en attente… Les chinois ont envahi l’endroit. C’est terrible. Les petites paillotes des bords de plages sont vouées à disparaître pour laisser la place aux grandes tours. La forêt a été rasée en quelques mois. Mais rasée complètement, il n’y a plus rien ! Ils ont même réussi à raser une colline pour pouvoir y implanter d’autres immeubles.
Alors ça en jette, c’est sûr, surtout lorsque la nuit tombe et que chaque bâtiment s’éclaire, mais ce n’est plus du tout le havre de paix qu’on pouvait s’imaginer, la plage sauvage avec son sable fin et sa forêt tropicale en arrière-plan. C’en est fini du petit coin de paradis aux plages de rêves. Et ça construit à un rythme effréné.
Anna et Robert vont devoir quitter les lieux. Qui voudrait d’une petite paillote tranquille, même sur la plus belle plage du monde, si celle-ci est cernée de buildings ?
Et le pire, c’est que c’est le sort qui attend tous les cambodgiens de ce coin. Les chinois rachètent tous les terrains et les prix flambent. Les cambodgiens n’y gagnent rien, même pas un emploi, car les bâtiments sont construits par des chinois, pour des chinois, avec du personnel chinois. Pour 100 ou 200 cambodgiens employés, c’est 1000 ou 2000 chinois employés. C’est assez terrible à voir… Et tout s’est fait à une vitesse folle ! Quand le chantier sera terminé, Sihanoukville ne sera plus au Cambodge mais en Chine…. Soit pour 2021.
Nous rentrons chez nous, apéro, repas, devoirs pour Chatounette et au lit.
Un crapaud semble s’être épris pour moi : après avoir passé du temps sur mon oreiller, il a tenté une intrusion dans mon sac à dos pour finalement grimper à ma robe pendue à un porte-manteau et se reposer sur mon pantalon pendu à côté… Nous sommes quand même 5 dans le logement, il aurait pu partager un peu…
Pratique :
Ananas Beach Bungalow Un des derniers hébergements de Sihanoukville à correspondre aux attentes des Européens. Bungalows sur la plage Otres Beach 2, face à la mer, avec salle de bain. Nourriture exquise et variée.