A la découverte de Koh Lanta en scooter
Après ces courtes vacances balnéaires, nous revoici sur les routes. Oh ! Je vous rassure ! Pas très loin ! Koh Lanta ne fait que 20 km de long sur à peine 4 km de large.
Nous avons loué un scooter, après des négociations pitoyables selon Chaton, et sommes partis explorer l’île.
La première chose que l’on peut vous dire, c’est qu’on est loin, très loin des images que le jeu télévisé peut nous faire véhiculer… C’est pas l’île de l’aventure, c’est construit de partout.
Pour les plages paradisiaques, il faudra revenir ou surtout changer d’île ! Bien sûr, ce n’est pas moche, loin de là ! Mais quand on a été à Gili Air, c’est dur de sortir de ce cliché que nous avons de LA plage de rêve.
Alors bien sûr, il y a beaucoup de végétation, c’est vert, c’est joli. Mais pour commencer, l’eau n’est pas transparente ou d’un bleu turquoise à faire chavirer les moins romantiques.
En contrepartie, l’eau est chaude. Quel luxe de pouvoir entrer dans la mer comme on rentre dans son bain. Je sais, je me répète, mais cette sensation me frappe toujours autant et me fait toujours autant plaisir.
Par contre, derrière chaque jolie plage se cache un amoncellement de détritus, ou une pelle Poclain en train de fabriquer la prochaine resort encore plus luxueuse, faisant un boucan d’enfer et laissant des tranchées dans le sable.
De plus, toujours pas de coraux à l’horizon ! La visibilité sous l’eau est pourrie. Pour dire, je ne vois pas Chaton sous l’eau s’il est à plus de 2 mètres de moi. En même temps, nous sommes toujours à la mer l’après-midi, et il paraitrait que la visibilité soit largement meilleure le matin. On vous rend le verdict demain soir !
Oui, car aujourd’hui, nous avons réservé une journée en bateau pour aller visiter 4 îles et faire du snorkeling. Départ 8h20 demain matin. C’est LE truc à touristes et on nous en a parlé en mal. Alors pourquoi le faire ? Déjà, ces îles faisaient parties des îles sur lesquelles j’avais prévu de rester quelques jours. Faute de temps, ça nous permettra de les découvrir en un clin d’œil et d’en sélectionner une pour l’an prochain qui sait? De plus, nous sommes sérieusement en manque de snorkeling ! Quelle frustration d’être dans un tel endroit et de ne rien voir ou presque dans l’aquarium!
Donc bref, nous voilà partis sur notre scooter, quelques arrêts (acheter de l’eau, une école de plongées pour se rencarder sur les tarifs), et nous nous posons sur une plage, « the best beach » selon l’écriteau au départ du chemin de terre. C’est vrai que c’est peut-être la best plage de Koh Lanta, mais certainement pas du monde ! Et comme je vous l’expliquais : du transat, on a une vue pas des plus désagréables, mais par contre, il ne faut pas se retourner… un de ces tas de bordel !
Chaton se prend pour un aventurier avec une noix de coco et une machette. Il a trop regardé l’émission « Koh Lanta » je crois…
Nous y restons un petit bout de temps, y déjeunons, snorkelons (quelques poissons-trompettes plus 3 ou 4 espèces différentes dont le nom m’est inconnu, et c’est tout !), bronzons, et repartons.
Encore quelques arrêts école de plongée, quelques arrêts « beau point de vue », quelques singes à éviter et cet éléphant au bord de la route, attendant la visite des touristes dans son camp.
Devinez la suite, alors que nous étions à bord de notre scooter et qu’on visait une prochaine halte à 12 km ? La pluie ! Encore elle ! GGGGRRRRRR !! No way ! On ne lâche rien ! On a décidé de se rendre au port, on s’y rend coûte que coûte ou goutte que goutte !
C’est tout dégoulinant que nous rentrons dans cette dernière école de plongée. L’école est réputée sérieuse et nous déconseille de faire la plongée que nous visions, ou alors il faudrait que nous nous formions pour plonger à une telle profondeur. 2 journées de plongée au lieu d’une seule. Pour la modique somme de 427,50€…. Mais bien sûr ! Et la marmotte…
Nous ressortons et allons noyer notre chagrin juste en face : un marché avec pleins de stands de nourriture ! Miam ! La pluie a cessé, mais le marché se déroule sur de la terre. Autant dire que si terre il y avait, boue ou gadouillasse, comme vous voulez, il y a maintenant… Que du bonheur quand on est en tong ! Ca ventouse en plus, c’est génial ! Nous retournons sur les rues cimentées, bien pour enlever la boue, mais on reste les pieds dans la flotte…
Une cabane habillée « Air Asia » attire mon attention (tout rouge, ça aide), et nous nous lançons pour de bon : la journée de demain est organisée et payée « sightseeing and snorkeling ~ 4 Islands (Koh Kradan, Koh Ngai, Koh Mook, Ko Chuek) » (on vous en dira du bien ou du mal demain) », et nous avons également réservé notre transport pour le trajet retour Bangkok. Snif ! Vous vous rappelez de ce que j’avais écrit sur le jamais deux sans trois ? Bon ba moi je suis passée directement au quatre. Et peut-être 5 et 6 si la journée de demain est concluante. Car Koh Rok me vend du rêve. C’est là où a eu le lieu le tournage de l’émission, c’est un parc naturel protégé, un camping mais aucune construction.
Nous rentrons chez nous de nuit, avec, à la fin du trajet, un scooter bien chargé : un pack d’eau, un gros sac de linge propre, un stock de bouffe (j’ai encore rien dit à Chaton mais je me suis pris un petit pot de Nutella au passage….Chut !) et toutes nos affaires pour la journée : masques, tubas, serviettes, crème solaire….
Nous nous posons quelques temps chez nous, et je rédige ceci. Puis vient l’heure du dîner, je pose l’ordinateur et file manger mais chez la concurrence : le restau de la resort accolée à la nôtre.
Là où nous sommes, c’est une très grande plage. L’une de ses extrémités est très construite, et la densité des constructions diminuent vers l’autre extrémité. Nous, nous sommes vers l’extrémité où il n’y a personne, juste 2 resorts collées l’une à côté de l’autre, les terrasses pour les massages servant de passerelle entre les deux.
Le restaurant des voisins et le nôtre se valent. Dans tous les cas, on ne se sent pas à l’aise à table. Il y a bientôt plus d’employés que de clients. Du coup, à peine notre œil commence à s’orienter vers un membre du personnel (et il y en a partout !), qu’aussitôt il accourt ! On ne sait plus où regarder ! Allez tiens ! C’est une anecdote qui mérite d’être racontée….
Cela fait 6 repas que ça se passe de la même façon. Pour vous décrire les lieux : on part de chez nous et on avance tout droit: les logements, la piscine, le restaurant, la plage, la mer. D’où qu’on arrive, dès qu’on s’approche du restaurant, il faut baisser les yeux. Sinon, on se retrouve avec le menu à la main, assis à la meilleure table.
Hier soir, nous voulions aller manger chez le restaurant concurrent, on n’a pas baissé les yeux, et donc on n’a pas pu y aller.
Ce soir, on a rusé : on a longé les bords de la piscine, on s’est faufilé entre les arbres, on a marché sur la pointe des pieds, et surtout, on a bien baissé les yeux.
Sauf qu’on a dû les lever, un employé a réussi à nous voir et on a été obligé de le regarder quand il nous a dit bonjour… Tout ceci est vrai !
Heureusement, on a vite rebaissé les yeux et on a pu repartir et arriver au restau voisin.
Même scénario donc : on s’assoit, le menu nous attend déjà, tendu par un serveur.
Lorsqu’on lit le menu, le serveur, lui, ne repart pas. Il attend à côté de toi que tu choisisses. Mais moi je mets toujours 3h à choisir !!! Je prends toujours le même plat, certes, mais j’hésite toujours pendant les 3h avant.
Donc bref, on est tendu lorsqu’on a le menu entre les mains et que le serveur attend. La commande est prise. Ouf ! Il repart.
On en a toujours 5 postés autour de nous, mais ils ne sont qu’à 3 mètres, ça va, on peut respirer un peu mais pas trop quand même.
C’est là que le coup du regard intervient : interdiction de croiser le regard de qui que ce soit si on ne désire pas quelque chose ! Non mais s’en est flippant ! Enfin stressant !
Le plat arrive. On le mange. Toujours pas de regards.
Et vient l’instant de la dernière bouchée.
Parce que déjà, 5 bouchées avant la fin, tu sens une petite tension : les employés se redressent, se tiennent sur leurs gardes, prêt à bondir.
A la 3ème bouchée, certains ne tiennent plus, ils se rapprochent.
Et alors à la dernière bouchée : tu ne peux pas reposer ta fourchette dans ton assiette, elle n’est déjà plus là et une main se tend pour récupérer la fourchette. C’est quelque chose à vivre !
Le meilleur moment : l’addition. Tu demandes l’addition, enfin, la « bill » (on est devenu bilingue !), le serveur te l’apporte et il attend. Il attend que tu sortes ton porte-monnaie et que tu paies. Moi, quand je reçois l’addition, je regarde, je vérifie et je prépare l’argent tranquille. Là, non. Le mec il est à côté de toi et il attend. Stressant !
Heureusement, le bar accolé, c’est tout le contraire, on y est vraiment calé.
Lorsque nous rentrons chez nous, Chaton me dit –« …. »… Mince ! Il faut d’abord que je vous dise que la veille, nous avions parlé bouffe tous les deux, et on se disait qu’il n’y a rien de particulier qui nous manquait en nourriture, et qu’on allait plutôt regretter tous ces fruits.
Et donc ce soir, Chaton me dit – « J’aimerai bien une cuillère de Nutella ! »
Chatounette – « Oh oui ! Moi aussi ! »
Chaton – « Oui mais on n’en a pas ! »
Chatounette – « Bah si ! Maman elle en a acheté ! » (Faîtes des gosses je vous dis !)
Moi – « Ba tu disais pas hier soir que rien ne te manquait ? »
Chaton – « Si mais je mangerais bien une cuillère de Nutella »
On n’avait pas de petite cuillère, mais finalement au doigt, c’est encore meilleur…
Bonne nuit les amis !