Manado : à la découverte de cette ville

Je dois commencer par vous raconter une « petite » anecdote :

Hier soir, j’étais seule sur la terrasse du toit de notre hôtel, en train de rédiger le blog, lorsque je me suis dit qu’il serait peut-être temps que j’aille me coucher.

Je descends donc les escaliers et entre dans la chambre. Les lumières sont éteintes et je devine une grosse masse sombre étendue dans le lit, cachée sous le drap. Je longe le lit et me dirige vers la porte de la salle de bain. Lorsque j’ouvre la porte, celle-ci se referme immédiatement sur moi : les toilettes sont occupées. Et ce ne sont pas les petites pattes de Chatounette que je vois mais plutôt des grosses jambes bien poilues. Mais dis-donc ? La masse sous la couverture me paraît bien grande pour être le petit corps de Chatounette?! J’allume la lumière. AAAHHHHHH !!!

Je ne suis pas dans la bonne chambre !!! J’ai failli faire un arrêt cardiaque, tout comme la personne qui émergea de sous la couverture. Je m’excuse à plate couture en anglais et ressort à toute vitesse. Je referme la porte derrière moi et regarde le numéro de chambre. J’avais fait le bon trajet jusqu’à la chambre, je m’étais juste trompée d’un étage… En tout cas, je sais maintenant que toutes les chambres sont identiques, information qui, si je ne l’avais pas eue, m’aurait certainement empêchée de dormir…

Rendue un étage plus bas, je vérifie quinze fois le numéro de la chambre avant d’y pénétrer. Ouf ! Je retrouve Chaton et Chatounette et ne tarde pas à m’endormir.

Ce matin, nous sommes plein de motivation. La journée d’hier a assez duré, on compte bien rentabiliser notre temps aujourd’hui. Surtout qu’il y a un grand ciel bleu. Nous petit-déjeunons, remontons à la chambre pour préparer nos affaires et redescendons. Face à nous, un rideau de pluie… La même qu’hier avec la rue qui commence à accuser le coup de l’accumulation de tant d’eau.

Nous restons au pied de notre hôtel un bon bout de temps, les bras ballants. Pour la ballade à pied ou la location d’un scooter, c’est raté. La voiture de location est un peu trop chère. M’enfin, si ça continue comme ça, on va bien devoir s’y résoudre. Le cinéma ? En indonésien. Le bowling ? Il n’y en a pas. Le musée ? Il est fermé le dimanche. L’escalade ? Uniquement en extérieur. Est-ce que la météo est partout la même à Sulawesi ? A priori, oui. Sans quoi nous aurions certainement pris le premier avion pour quitter cet endroit maudit.

Nous remontons dans notre chambre, déconfits. Surtout Chatounette, qui doit troquer la ballade contre du travail.

Finalement, la pluie cesse. Pour longtemps ? On verra bien.

Nous commençons par la visite de deux temples chinois qui se font face. Le côté bling-bling kitsch à l’intérieur nous amuse toujours autant. En tout cas, c’est bien plus distrayant que les mosquées indonésiennes qui elles ressembleraient plus à des chambres d’hôpital. Les temples s’étalent sur trois niveaux. Nous monterons à chaque fois au sommet pour contempler la vue sur la ville, qui ne laisse pas rêveur.

Nous poursuivons notre promenade qui débouche sur un fleuve. Tout du long, des warungs, ces petits restaurants sans prétention où il faut avoir les intestins bien accrochés à en juger par l’état de propreté des lieux.

Nous nous attablons à l’un d’entre eux, face à la rivière. Celle-ci transporte un tas de déchets incommensurable. Ce qui n’empêche bien sûr pas les enfants de s’y baigner et même d’y déposer leur grosse commission…

Sur la rive d’en face, un quartier pourrait être défini de bidonville. La rue d’où nous venions n’était déjà pas très engageante mais ce n’est rien comparé à ce que nous voyons en face de nous.

En arrière-plan, une colline largement urbanisée, avec en son sommet une mosquée, sert également de dépotoir. La pluie n’a pas encore tout drainé.

Notre nasi goreng arrive, et nous ne sommes pas déçus. Nous le savourons en assistant au ballet incessant des bateaux à rame faisant la jonction entre les deux rives de la rivière. Nous nous renseignons auprès de notre restaurateur du prix de la traversée et décidons d’aller explorer ce quartier défavorisé.

Nous sommes accueillis par une tripotée d’enfants, dans un brouhaha de « Hello mister !» et « What’s your name ?». Nous déambulons dans le quartier, avec tous ces gamins nous encerclant. C’est dimanche, et peu de personnes travaillent. Ils sont tous là à tuer le temps. Les mamans avec un enfant en bas âge nous interpellent toutes, sans exception, pour que nous prenions en photo leur bambin avec Chatounette.

Nous nous orientons vers la colline. L’amas de gamins s’étoffe au fur et à mesure de notre progression. Ils sont une vingtaine maintenant. La colline est un vrai labyrinthe où chaque ruelle semble passer directement à l’intérieur des habitations. Pas une seule personne ne nous ignore. Nous sommes contraints de discuter avec chaque habitant de la colline. Marrant ! Arrivés au sommet, la pluie se remet à tomber, mais heureusement par petites gouttes. Les habitants nous proposent tous leur toit, mais nous préférons continuer.

Nous redescendons et choisissons d’enjamber la rivière par le grand pont à haubans cette fois. Les enfants nous abandonnent au pied de celui-ci. Nous poursuivons seuls notre « jalan-jalan ».

Le quartier où nous arrivons est beaucoup plus moderne. Il y a un hypermarché et nous nous y arrêtons pour y faire quelques emplettes. Malheureusement, impossible de trouver les deux articles dont j’avais le plus besoin : des tampons, et du Nutella !

Par contre, Chaton, lui, a enfin trouvé la Harley Davidson de ses rêves. Il a même pu l’essayer, comme vous pouvez le voir sur la photo. En plus, celle-là doit sûrement être dans mes moyens.

chaton s'est trouvé une harley davidson à bas coût

En ressortant, la pluie, qui s’était intensifiée nous obligeant à nous transformer en une équipe de schtroumpfs (nous avons tous les trois des k-ways bleus), a cessé complètement de faire des siennes.

Nous prenons le chemin du retour pour notre hôtel, juste avant que la nuit ne tombe. Direction la terrasse du toit, où des éclairs en pagaille illuminent, de façon discontinue, le ciel noir.

Lecture pour Chaton, télé pour Chatounette, rédaction du blog pour moi puis nous filons au restaurant d’à côté. Nous avions commandé deux jus : mangue et avocat mais nous en recevons deux autres. Impossible de vous dire quels fruits c’étaient, mais c’était bon, tout comme le repas. Par contre, pour le calme, il faudra revenir. La salle résonne, la télé tourne à plein régime, la route toute proche donne l’impression que les voitures et mobylettes passent directement entre nos tables… épuisant ! Comme dit Chaton, on n’est pas prêt d’aller en Inde !

Retour au bercail, et au lit !

Pratique :

Restauration : nasi goreng ayam spécial dans un warung au bord de la rivière : 15.000 Rs ; nasi goreng ayam spécial dans un restaurant au bord de la route : 25.000 Rs.

Bière bintang au supermarché : 23.000 Rs ; bière Bintang sur les îles Togian : 60.000 Rs.

Traversée en bateau de la rivière : 1.000 Rs par personne.

Hotel Istanaku : 250.000 Rs la chambre double avec petit-déjeuner, climatisation, douche, eau chaude, télévision, wifi. 280.000 Rs la chambre supérieure, même confort mais chambre plus grande.

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