Les bouches de Kotor et la côte Adriatique

Kotor

Ce matin, nous nous levons à 9h et allons tenter de rentabiliser notre journée.

Première escale : Kotor.

Kotor est la ville la plus enclavée du fjord du même nom. Nous sommes toutes fières d’avoir trouvé une place de parking gratuite (denrée rare, voire exceptionnelle, ici) et de surcroît tout près de la vieille ville.

Celle-ci est à flanc de montagne, au bord de la mer Adriatique, et est entourée par 4,5 km de remparts.

Rien à dire, c’est magnifique!

Il y a un nombre impressionnant d’églises. La plus célèbre est payante, nous n’entrerons pas à l’intérieur, mais y cacherons à l’extérieur des objets qu’Estelle, une copine actuellement animatrice en colo au Monténégro, devra trouver car elle passe à Kotor dans quelques jours. Elle me raconta ensuite qu’elle était à fond dans sa recherche d’objet et y a pris beaucoup de plaisir. Elle les a trouvés bien sûr!

Nous traversons cette vieille ville fortifiée non sans faire des détours en tous sens, au grès de notre curiosité, et en ressortons par une grande porte.

Nous voilà dans la ville moderne. Nous devrions y trouver de quoi petit-déjeuner à moindre frais.

Et effectivement, nous tombons sur un bar qui, d’un côté donne envie : tables ombragées, décor local, mais d’un autre côté fait flipper : c’est bien cracra.

Je commande deux œufs sur le plat et un pancake au Nutella. Coco demande un café et part à la superette située juste en face pour se prendre des viennoiseries et tenter de trouver des cartes postales, objets d’un autre temps extrêmement rares désormais.

Au bout de 30 minutes, Coco est revenue, elle s’est bu son grand café, a recommandé un thé, l’a reçu, que je n’ai toujours pas ma commande… Comment vous dire que je bouillais intérieurement! Oui, quand j’ai faim, faut pas me chercher! Je suis à deux doigts d’entrer dans les cuisines, que je peux voir depuis mon siège et qui sont inoccupées depuis le début, pour prendre deux œufs et me les faire cuire. Coco tente de me détendre. Elle a raison. On est en vacances, on a tout notre temps, il fait beau….

Allez, ça finit par arriver et finalement, ça valait le coup d’attendre. Je crois qu’il fallait patienter que la poule ponde pour pouvoir faire la pâte à crêpes et attendre encore que celle-ci repose… Bref, j’ai mangé, tout va mieux, reprenons.

Nous empruntons une autre porte d’entrée de la vieille ville et la traversons une nouvelle fois en zig-zaguant différemment pour retourner à notre véhicule.

Nous reprenons la route panoramique n°3, celle qui longe le fjord au plus près de la mer.

Quelques haltes photos paysages, et une plus longue le temps de se rafraîchir dans la mer. L’eau est très limpide, on a presque l’impression de prendre son bain quand on y entre. Le goût salé laissé sur nos doigts nous rappelle que nous sommes bel et bien dans la mer.

Nous quittons désormais la boucle la plus profonde du fjord et les paysages changent immédiatement. L’eau est plus agitée, les montagnes autours sont moins abruptes et hautes, la forêt y est plus dense et verte, c’est plus ouvert.

Arrêt suivant : Tivat

Tivat

Nous n’y restons pas longtemps, juste de quoi observer le palace de la famille Buka et le port luxueux aux yachts incroyables. La ville a obtenu le prix du développement durable (Green Destinations Sustainable Story Award) en 2021 dans la catégorie « nature et écotourisme ».

La côte adriatique

Nous quittons définitivement le fjord et longeons maintenant la côte adriatique. Ce n’est plus du tout le même décor, ni la même ambiance. Ici, c’est tourisme de masse +++. Les plages sont recouvertes d’alignements parfaits de parasols assortis. Les abords de Budva sont flippants : des buildings énormes de je-ne-sais-combien d’étages, dédiés pour l’essentiel au tourisme.

Budva

Pourtant, noyée dans cette masse immobilière touristique, au pied de la mer, se cache une vieille ville fortifiée insoupçonnable. Très jolie, on arrive presque à en oublier les alentours. Il ne faut juste pas lever les yeux trop haut.

Sur ce nouveau parking payant où nous sommes, chaque heure entamée est due. Finalement, une heure nous aura suffit pour en faire le tour, surtout que nous commençons à avoir vraiment envie de nous jeter à l’eau. Et il semblerait, d’après le « Petit Futé 2022 » que la halte suivante, Przno, serait très propice à la baignade.

Przno

Le « Petit Futé » a beau être celui de cette année, il a dû être écrit pendant le confinement, ou par quelqu’un ayant visité le Monténégro un lundi de janvier pluvieux. Car il parlait d’une plage tranquille, loin du tourisme de masse, mais la vérité est tout autre. La plage est blindée, essentiellement occupée de transat à 25€ la location, et cernée de restaurants. Nous, les PTP (plage-transats-parasols), c’est pas trop notre truc!

Malgré tout, on se trouve un petit coin peinard à investir en dehors de la plage et nous jetons à l’eau : il fait trop chaud!

Je voulais faire le tour des « cailloux » en face de nous à la nage mais Coco s’est dégonflée et je ne me sentais pas de le faire seule! Quelle bande de flipettes on fait! Ce n’est pas tant la distance à nager qui m’inquiétait que « l’immensité » de la mer…

Nous nous faisons sécher sur nos pierres, nous octroyons un apéro maison, et reprenons la route.

Dans ma chronologie, j’ai oublié de préciser que nous nous étions arrêtées au méga centre commercial du coin et y avons fait les courses pour, au départ seulement un repas, mais finalement je crois que nous en aurons pour trois jours.

Bref, je reprends.

Sveti Stefan

La halte suivante est Sveti Stefan, un ancien village de pêcheurs devenu complexe hôtelier luxueux. Nous nous y arrêtons depuis un peu de hauteur. Pour le coup, c’est assez original, et surtout très photogénique. Nous y arrivons un peu tard, le soleil est déjà caché derrière les montagnes, alors nous n’envisageons même pas d’y descendre pour observer cette curiosité de plus près. Et puis nous avons eu note dose de visites pour aujourd’hui, la vue du haut nous suffit amplement.

Notre programme de la journée est donc exécutée entièrement et in extremis. J’examine la carte pour estimer le nombre de kilomètres qu’il nous reste à parcourir car j’aimerais dormir au camping se situant aux portes du Parc National du Lac de Skadar.

Et là, je repense à Estelle, la fameuse copine en colo en tant qu’animatrice. Je retourne voir son programme. Elle devrait se trouver en ce moment même pile entre l’endroit où nous sommes et l’endroit où nous voulions passer la nuit. C’est à dire à Petrovac. Et si on s’arrêtait passer la nuit dans son camping? Allez! On va tenter de la retrouver! En route pour Petrovac!

Petrovac

Nous y voilà. Au premier bar rencontré, nous demandons s’il y a le wifi gratuit. La réponse est le mot de passe. Parfait! On s’installe en terrasse!

Telles deux ados, nous ne nous adressons plus la parole. C’est notre moment wifi, on donne chacune des nouvelles à nos familles et j’examine la carte pour trouver le camping d’Estelle. Je fais quelques captures d’écran pour retrouver ensuite notre chemin une fois la connexion internet perdue.

En route, on repart!

Nous trouvons facilement le camping, aux alentours de 22h. A la réception, nous expliquons notre situation : nous aimerions dormir dans votre camping, mais nous n’avons aucun matériel : pas de tente, pas de duvet, juste deux hamacs.

Les hommes à la réception sont très sympathiques ou plutôt éméchés. Ils ont des solutions à tous nos problèmes. A commencer par le prêt de duvet! Magique! Un des deux hommes nous montre les arbres où nous pouvons poser nos hamacs et nous propose ensuite une caravane. Mieux que tout! Bon, elle est vraiment en piteux état mais quand même, ça reste plus confortable que nos hamacs!

Photos de la caravane prises le lendemain matin, au grand jour :

Les deux hommes nous indiquent ensuite où nous pouvons trouver le camp d’Estelle. Nous nous y rendons mais pour l’heure, il n’y a personne. Nous poussons jusqu’à la plage située juste derrière mais toujours pas de traces du groupe.

Tant pis, on retourne à notre voiture, prenons notre nourriture et nous attablons. Une fois le repas terminé, nous retournons au camp d’Estelle mais toujours personne.

En l’attendant, je me prépare un petit speech pour quand son groupe arrivera. Le plan est le suivant : quand elle arrive, j’allume la torche de mon téléphone pour éblouir nos interlocuteurs et qu’Estelle ne me reconnaisse pas, et je me fais passer pour une personne venant de la D-RD-JSCS venant inspecter le camp, ayant reçu plusieurs plaintes de parents au sujet d’une certaine animatrice. Mais pas le temps de mettre mon plan à exécution, Estelle me reconnaît de loin et me saute dans les bras!

Elle couche rapidos les jeunes et nous retrouve à notre caravane. Finalement, nous squatterons une table en bois entre son camp et le notre pour la surveillance des ados. Le directeur finira la soirée avec nous également. Il nous apprend que demain, c’est fête nationale, et que tous les commerces serons fermés pendant trois jours. On a bien fait de faire nos courses pour trois jours aujourd’hui!

Nous passons un bon moment à rigoler puis retournons chacun dans nos quartiers respectifs. Il est désormais 3h26, au lit, et bonne nuit!

Pratique

Logement : Camping Maslina : 10€ la nuit pour 2 personnes, duvet et caravane en sale état fournis.

Trajet Kotor – Petrovac : 1h30 en longeant la baie de Kotor, sans les arrêts.

Parking Budva : 1,80€/heure