De Chiang Mai à Chiang Dao

Je vais tout d’abord débuter cette journée en vous racontant une anecdote d’hier que j’ai omis de raconter. Chaton a voulu aller au marché un peu plus loin, en scooter. Etant en Thaïlande depuis plus d’une semaine, il a crû qu’il avait changé de nationalité et s’est pris pour un Thaïlandais. Oui, parce que le Thaïlandais a le droit de conduire sans casque, mais ceci n’est pas valable pour les étrangers. C’est donc non casqué qu’il s’en va au marché au coin de la rue.

Ça n’a pas raté, il s’est fait arrêter par la police. Etant parti juste pour un petit tour, il n’a ni papiers, ni argent. Cela n’empêche pas l’agent de le verbaliser et de lui demander de repasser le lendemain pour payer son amende (400 Bahts, donc 10€, ça aurait pu être pire). Mais vous connaissez Chaton? Payer l’amende ?  « Comment peuvent-ils me retrouver ? » « Chaton, il a pris le numéro du scooter, non ? » « Oui et alors ? » « Ba l’agence de location a mon nom, mon prénom, mon numéro de passeport et surtout le passeport de Chatounette, alors à moins qu’on abandonne Chatounette en Thaïlande, je pense qu’il serait plus judicieux qu’on paie l’amende, non ? » « Ouon, Noi » (NDLN : c’est un mélange de Oui et de Non).

On en discute avec le gérant de notre hôtel qui nous répond qu’il faut voir avec l’agence de location : des fois ils reçoivent l’amende, des fois pas….  Ça ne nous avance pas franchement. De toute façon, nous comptions aller les voir pour leur demander un scooter un peu mieux pour notre virée de 10 jours….

C’est là que nous arrivons à aujourd’hui.

Le scooter un chouille mieux est trop cher à notre goût. En fait, c’est surtout que la veille de louer notre scooter, il était à 160 Bahts, que le jour où nous avons loué il est passé à 180 Bahts (on a donc pris la gamme en dessous à 150), et maintenant il est à 200…. Nous ne savions pas que nous étions en pleine inflation !! On négocie tout ce qu’on peut, mais les gérants n’en démordent pas. Comme nous avions déjà payé pour 10 jours, nous demandons sans grand espoir à nous faire rembourser les jours que nous ne prenons plus chez eux. A notre grande surprise, ils acceptent sans rechigner ! Ils semblent même contents ! Et à notre plus grande surprise encore, ils déchirent le contrat de location que nous avions avec eux…. Nous avons les yeux écarquillés, et un léger rictus, que nous tentons de renfrogner, se forme au coin de nos lèvres. Plus d’amende à payer !!! Nous nous tirons vite fait de là, enfin pas si vite car nous n’avons plus de scooter…

Heureusement, nous trouverons un autre loueur un peu plus loin. Là aussi une anecdote à raconter : je demande le prix pour le même scooter que nous convoitions. 200 Bahts. Je précise que nous comptons le louer 10 jours alors est-ce que 150 Bahts serait envisageable ? Le patron acquiesce sans une once d’hésitation. Je suis déçue, j’aurai peut-être dû dire moins. Il nous envoie faire les papiers avec son employé.

L’employé : « Alors 10 jours à compter d’aujourd’hui ». « Oui ». « Nous sommes le 9 ? ». « Oui ». Et vl’à ti pas que le mec se met à compter sur ses doigts pour trouver que la location se terminera le 19 octobre… L’employé : « 150 Bahts par jour, pendant 10 jours ? ». « Oui ». « Ça fait combien ? ». « Ba 1500 Bahts !». « Je vais vérifier ». Et vl’a ti pas qu’il sort sa calculatrice pour vérifier…. Si ça se trouve, le patron ne le paye qu’un dixième du salaire et un mois sur trois et le type ne s’en rend même pas compte… ça fait un peu de peine tout de même…

En tout cas, nous voilà enfin prêts à partir.

Nous n’avons pris que le strict minimum, et pourtant, j’ai l’impression de me trimballer une caravane sur le dos… Chaton conduit, Chatounette alterne entre la place à l’avant et celle entre nous deux, moi je ferme la marche avec mon 15 tonnes qui pose sur l’arrière du scooter pour m’alléger. Dès que Chaton accélère, j’ai l’impression que je vais basculer en arrière.

Nous quittons rapidement la « banlieue » de Chiang Mai, et nous voilà enfin dans la verdure. Je commençais à n’en plus pouvoir de la ville ! Nous faisons une première halte dans un marché du bord de route, mais dans un champ. Certains stands sont abrités par une grande toile posée sur 4 piquets, eux-mêmes maintenus au sol par des sardines et un bout de corde. Nous dénotons un peu dans ce décor. Nous achetons juste de quoi grignoter : des tomates-cerises et des fruits fris. Nous nous posons par terre dans un coin à l’ombre, et la dame du stand d’à côté viens nous offrir un carton pour poser nos fesses. C’est rien mais cela reflète bien la gentillesse et l’attention que nous portent les gens ici.

Après ce petit trou dans l’estomac comblé, notre prochaine halte fut celle d’un camp d’entraînement pour éléphants. Nous garons le scooter et nous retrouvons dans un endroit magnifique. Aussitôt, un éléphant et son cornac passent devant nous. Je suis en admiration… Chatounette ne semble pas plus impressionnée que ça.

Pour accéder à l’accueil du site, il faut tout d’abord traverser un pont de singe qui enjambe une rivière. Je porte le sac à dos, et j’ai peur que les planches en bois (dont beaucoup ont été consolidées et d’autres qui devraient l’être !) ne cèdent sous mon poids. Chaton s’amuse à faire bouger le pont, moi, ça ne m’amuse qu’à moitié.

Sur l’autre rive, il y a plusieurs constructions et aménagements, mais tout est en bois, alors ça rend l’endroit encore plus sympathique. Nous longeons la rivière et observons des bambous-rafts la descendre, pilotés à l’aide d’un long bout de bois.

Arrivés à l’enclos des pachydermes, nous nous renseignons pour faire un tour sur leur dos et de bambou-raft, mais il est trop tard… Le dernier départ était à midi, et il doit être midi et demi…. Nous sommes déçus mais on se console en les observant longuement. Et là je me rends compte que le mythe sur la queue de cheval est dérisoire quand on voit un éléphant en action. Lui, elle touche carrément par terre ! Je croyais au départ qu’il s’agissait de la patte de l’éléphant de derrière mais que dalle !

Les cornacs s’affairent dans l’enclos à s’occuper de ces colosses de chair et d’ivoire (enfin, 2 seulement ont des défenses), l’un d’entre eux portera Chatounette pour qu’elle puisse les caresser. D’après elle, c’est tout doux ! La chance !

Il est temps de repartir, les portes du centre vont bientôt fermer. Snif !

Nous arrivons ensuite à Chiang Dao, où nous avons prévu de dormir et d’aller visiter une ou des grottes, car il y en a plusieurs.

On se pose à un petit resto qui ne paye pas de mine, mais qui cache ces petites cabanes suspendues.

Elles se trouvent toutes en bordure de rivière. Des enfants s’y baignent, Chaton et Chatounette ne tarderont pas à les rejoindre, moi juste les pieds : elle est trop froide ! Forcément, nous sommes au pied d’une montagne, et paraît-il la plus haute montagne calcaire du pays. Nous squattons l’endroit un bon bout de temps, nous y sommes bien.

Nous reprendrons ensuite le scooter pour nous chercher un endroit où dormir. Ce site qui mêle falaises calcaires et jungle luxuriante regorge d’hôtels qui donnent envie, mais la plupart semble abandonnée, on ne trouve personne, ou alors les prix sont beaucoup trop chers pour notre budget ou notre radinerie.

On en trouve finalement un qui nous convient, perché sur le flanc de la montagne. Plusieurs petits bungalows (par ceux du camping des Flots bleus, hein !) éparpillés dans la verdure, avec au pied une petite rivière et une mini cascade. C’est chouette mais ça attire les moustiques ! Je m’asperge toutes les 5 minutes mais rien à faire : ils m’aiment !

Nous voulions nous rendre directement aux grottes, mais d’après le propriétaire, elles sont déjà fermées à cette heure-ci.

A la place, on fait le tour de la propriété (qui contient au passage un arbre gigantesque qui vient d’être abattu), puis on se pose dans notre chambre : Chaton lit, Chatounette fait son cahier de vacances, moi j’écris ceci.

Mais l’heure tourne, déjà 19h22 ! Les Thaïlandais mangent tôt, il ne va pas falloir que l’on traine si on veut trouver quelque chose à se mettre sous la dent.

[pause repas]

Je reprends l’écriture : il était vraiment moins une. Tout était fermé, on a juste réussi à trouver un endroit où on a fait les fonds de gamelle. L’équivalent d’un repas à partager en trois… On crève tous la dalle, alors au lit direct ! On se rattrapera demain, mais surtout on ira dîner plus tôt ! Bonne nuit !

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