Sortie « 4 Islands » depuis Koh Lanta
Ce matin, lorsque nous nous levons, le ciel est tout gris. Il ne pleut pas, mais on sent que la pluie est proche. Les boules ! Ça a l’air bien installé, en plus.
On nous avait promis que notre pick-up passerait nous prendre à l’hôtel entre 8h20 et 8h30 et nous déposerait au port. La réalité : il arrive à 8h31. Nous embarquons.
On nous avait promis un bateau 60 places mais avec seulement une quinzaine de personnes à bord. La réalité : nous sommes 11 clients à bord en comptant Chatounette, plus 5 membres du personnel. Et le bateau est spacieux, propre, confortable bien que pas neuf. Au top !
On nous avait promis 1h30 de trajet pour nous rendre à la première île (ensuite les 4 îles sont proches les unes des autres). La réalité : nous avons mis 1h.
Premier arrêt : Koh Waen
L’île est une grosse falaise bordée d’eau. Nous mettons l’ancre au pied d’une paroi, et nous jetons à l’eau. Nous nous retrouvons dans une baignoire multicolore remplie de poissons. Pour le coup la visibilité est minime puisque nous avons un mur de poisson tout autour de nous.
C’est une sensation étrange. Nouvelle. C’est impressionnant de couleur, on se sent oppressé en même temps, on ne comprend pas trop ce qu’il se passe, mais c’est marrant. Certains commencent à nous picorer les jambes. Maintenant je crois que vous visualisez très bien la réaction de Chaton. En 10 secondes, il se retrouve sur une autre île, à La Réunion je crois… J’aurai pu faire du ski-nautique derrière lui ! Beep-beep et le coyote sur l’eau. Il a déclenché un tsunami.
Chatounette n’apprécie pas du tout, elle demande à ressortir de l’eau. Je la fais monter sur le bateau et c’est seulement à ce moment-là que je comprends que les poissons sont nourris. Tout s’explique.
Je rejoins Chaton à l’écart de la horde de poissons, et nous longeons l’île avec nos palmes. Les fonds marins sont dévastés. Tous les coraux sont morts. Mais on a l’impression que ça commence à se reconstruire tout doucement. Ces coraux mous par exemple m’ont surpris. J’ai d’abord cru à des sacs poubelle rose/violet au fond de la mer. Je me suis approchée et je me suis rendue compte qu’il s’agissait d’anémones de mer. Encore d’un peu plus près, et je crois qu’ils sont artificiels. Toujours aussi près mais plus longtemps, c’est trop beau !
Nous avons vu ici de nombreuses espèces de poissons, très variées, très colorées, mais ces poissons sont nourris, ce sujet fait grand débat.
Au bout de 40 minutes, nous remontons à bord. Autant dans l’eau nous étions bien, autant à la sortie ça caille sérieusement. Il y a du vent. Nous descendons à l’étage inférieur du bateau pour nous réchauffer.
Deuxième arrêt : Koh Kradan
Bon ba voilà ! Koh Kradan, c’est l’île sur laquelle j’aimerai revenir et y passer du temps. Le snorkeling que nous avons fait se trouvait au bord d’une plage magnifique. Il y avait du corail, des poissons, du sable blanc, ainsi que tout le reste de mes critères. Le nom de cette île ne vend pas du rêve, mais alors sur place, ça a l’air mortel ! Les îles Gilis en version aventures Koh Lanta.
Aujourd’hui, il manque juste le grand ciel bleu. Je sors de l’eau frigorifiée. Ma serviette est trempée. Je vais mettre une heure à me réchauffer. Sauf que le prochain plouf est dans 30 minutes précisément. Le temps est minuté.
Troisième arrêt : Koh Mook, sa grotte d’émeraude
Koh Mook ou Koh Muk, c’est l’image phare du tour-opérator. Le top de la journée. Nous avions vu les images sur le prospectus, et elles réunissaient tout ce qu’on déteste en passant par une agence: pour n’en citer qu’une : des queue-leu-leu de personnes en gilet de sauvetage, dans l’eau, suivant toutes la même corde pour se rendre dans la grotte, surpeuplée elle aussi….
On s’était donc préparé psychologiquement à cela.
Finalement, nous ne sommes que deux bateaux. L’autre mérite son anecdote (une autre fois !).
Notre groupe de 11 est constitué de 2 chinois. Les deux font du snorkeling en gilet de sauvetage. L’un rentre dans la mer pour la première fois de sa vie si on a bien compris (un chinois qui parle en anglais à un français, pas mieux que le téléphone arabe !). Tous les autres passagers sautent du bateau juste en maillot de bain, sans gilet. Sauf qu’à Koh Muk, où nous sommes, le gilet de sauvetage est obligatoire ! Ça te donne un côté bien ridicule, du coup tout le monde se marre !
Je rigole encore en revoyant cette Allemande se passer la sangle qui passe entre les jambes et se la remonter bien haut en tordant du cul pour faire marrer sa copine, et moi en même temps. Pour mes sœurs et mes cousines Huet, les mêmes que ces gilets pour enfant qu’ils ont à Center Parcs et que ça t’éclate de mettre ! A peine plus grand, les gilets de sauvetage des filles. Sinon il fallait prendre XXL. Le truc, que quand tu nages avec, tu te retrouves dans le noir car ton gilet il remonte.
Bref, on se jette à l’eau dans la joie et la bonne humeur et on suit tous la corde. Enfin, que les 2 chinois car le reste du groupe a malgré tout une fierté : on nage à côté.
En face de nous, une grande falaise. Au pied de la falaise, un tunnel. La corde mène à ce tunnel.
Derrière ce tunnel, un lagon. On ne peut y accéder qu’à marée basse, car à marée haute le niveau de l’eau est trop haut et le tunnel se retrouve sous l’eau.
Il y a 80 mètres à parcourir dans le noir. Nos accompagnateurs ouvrent et ferment la file indienne avec leurs lampes. C’est rigolo, sauf pour Chaton qui se fait encore picorer par les poissons…
La sortie du tunnel n’est pas décevante. Un lagon parfait. Un rond d’eau, un croissant de sable vêtu d’une forêt tropicale, et tout autour, des parois karstiques très hautes qui encerclent et protègent ce petit coin de paradis.
Au top ! Enfin non, la privatisation de l’endroit ne serait-ce qu’une heure serait le top ! Nous ne sommes pas très nombreux mais nous ne sommes pas seuls… Qu’est-ce qu’on devient exigeant !
Nous repartons en sens inverse et remontons dans le bateau où le repas a été préparé. On se régale, sauf Chatounette : il y a de la noix de cajou dans le plat, elle y est allergique. Elle devra se contenter de riz blanc, et de gâteaux !
Quatrième arrêt : Koh Ngai
En condition climatique normale, Koh Ngai doit certainement être une très belle île. En condition climatique normale, passer entre 40 minutes et 1h sur une telle plage (timing des agences) doit certainement être perçu comme un temps trop court. En condition climatique normale, il n’y aurait pas eu ce temps merdique qu’on a eu.
Il a plu toute la journée ou presque, un crachin ou de la pluie fine mais à Koh Ngai c’était le pompon. Le soleil ne s’est jamais montré. Le ciel bleu non plus. Que du gris. Le vert de la végétation est vert-gris. Le turquoise de l’eau est turquoise-gris. Nous sommes dans des lieux merveilleux, mais nous ne pouvons qu’imaginer leur beauté. D’habitude on regarde une image de carte postale et on s’imagine dans ce lieu. Là, je suis dans ce lieu et j’imagine la carte postale, car il me manque les couleurs.
Tout y est pourtant : la jungle luxuriante, les cocotiers, le sable fin (de quel couleur est-il quand il n’est pas trempé et que le soleil brille ?), le dégradé de bleu dans la mer.
Il ne manque que le soleil, juste le soleil. On se serait cru à Berck ! Bon, ok, j’exagère un peu mais on s’est tout de même fait cette réflexion avec Chaton en contemplant l’endroit sous la pluie.
En conditions climatiques normales, j’y serai restée des heures à me dorer la pilule et faire un plouf de temps en temps. En condition climatique réelle, Chaton est resté dans l’eau le temps accordé et Chatounette et moi l’avons regardé. Enfin, Chatounette a surtout joué avec ses nouveaux amis les cailloux, les coquillages et les coraux morts…
Bilan de cette journée :
Cette journée nous a vraiment donné envie de revenir dans ce pays. On se rend compte qu’il y a beaucoup à voir, et de très belles choses. Nous avons passé une superbe journée, malgré la pluie, malgré le timing.